La Nation Bénin...
À
l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, l’École nationale
des sciences et techniques de l’information et de la communication (Enstic) de
l’Université d’Abomey-Calavi a organisé, ce mercredi 7 mai, une séance de
réflexion sur le thème : « Le journalisme à l’ère de l’intelligence
artificielle ». Cet événement a réuni des universitaires, des professionnels
des médias et des étudiants pour débattre des défis et des opportunités que
l’Intelligence artificielle (Ia) offre au journaliste.
À
une époque où l’Intelligence artificielle (Ia) transforme profondément les
pratiques du journalisme, l’École nationale des sciences et techniques de
l’information et de la communication (Enstic) de l’Université d’Abomey-Calavi a
choisi de marquer la Journée mondiale de la liberté de la presse par une séance
de réflexion. L’objectif est d’examiner les opportunités et les risques que l’Ia
fait peser sur la liberté d’informer.
Dans
son discours d’ouverture, Ferdinand Kpohoué, directeur de l’Enstic, a insisté
sur l’importance de cette journée, qui va bien au-delà d’une simple
commémoration. « C’est un moment pour faire un bilan, une introspection
collective sur l’état de notre société, de notre démocratie et sur le rôle
primordial de la presse dans la construction d’une société libre, juste et
éclairée», a-t-il déclaré. Il a souligné
que si l’Ia peut être bénéfique pour automatiser certaines tâches et améliorer
la collecte de données, elle soulève aussi d’importants défis éthiques. Il a
aussi rappelé la nécessité de former des journalistes capables de maîtriser ces
nouvelles technologies, tout en restant fidèles aux valeurs fondamentales du
métier à savoir : la vérification, l’indépendance, l’impartialité et la
responsabilité. Pour lui, la liberté de la presse ne se limite pas à l’absence
de censure ou de menaces physiques, mais doit aussi garantir un environnement
favorable à un journalisme rigoureux et indépendant. Il a ainsi appelé à une
remise en question permanente du monde de la presse et souligné le rôle
essentiel des institutions éducatives dans la formation de journalistes à la
fois compétents et éthiques.
Représentant le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Carine Kélomé a salué la pertinence du thème choisi. Elle a souligné le paradoxe de l’Ia qui est une technologie capable de simplifier la vie quotidienne, mais qui constitue aussi une menace pour les libertés fondamentales, notamment celle de la presse. Elle a exprimé son inquiétude face à l’émergence rapide de cette technologie, aussi bien chez les étudiants en journalisme que dans d’autres secteurs professionnels. « L’Ia peut représenter une opportunité, mais utilisée de manière inappropriée, elle pourrait bouleverser l’équilibre de notre humanité », a-t-elle averti, exprimant l’espoir que les scientifiques imposent des limites éthiques à son développement. Cette journée de réflexion s’est conclue par un appel à la vigilance, à l’engagement et à la responsabilité collective face aux mutations rapides du monde de l’information. Les intervenants ont rappelé que le journalisme reste un pilier indispensable de la démocratie et de la liberté, et que son avenir doit être défendu avec détermination et rigueur.