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Projet Swedd Bénin « Maintien des filles à l’école »: Des cours de vacances au profit des bénéficiaires

Education
Les bénéficiaires du projet Swedd Bénin suivant un cours de renforcement de leur niveau Les bénéficiaires du projet Swedd Bénin suivant un cours de renforcement de leur niveau

Le projet d’autonomisation des femmes et du dividende démographique au Sahel (Swedd Bénin) a prévu dans la mise en œuvre du sous-projet « Maintien des filles à l’école », de travailler à un meilleur rendement scolaire des filles. Pour cette période de vacances, il est prévu des séances de remise à niveau sous forme de cours de vacances lancés, hier lundi 5 août au Ceg1 Allada. Mais avant, les acteurs appelés à la mise en œuvre et au suivi étaient en concertation, vendredi 2 août, à Ouidah pour se pencher sur l'initiative. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 06 août 2024 à 07h17 Durée 4 min.
#Swedd Bénin

Ce lundi 5 août, démarrent dans 356 collèges d’enseignement général répartis dans les 7 départements et 44 communes de la zone Sud d’intervention du projet d’autonomisation des femmes et du dividende démographique au Sahel (Swedd Bénin) « Maintien des filles à l’école », des cours de vacances au profit des  bénéficiaires.

Pendant un mois, les filles bénéficiaires suivront les cours de vacances afin de renforcer leur niveau avant la rentrée prochaine. A l’occasion de la cérémonie de lancement au Collège d’enseignement général 1 Allada(Ceg1 Allada), ce lundi 5 août, Eloi Dounon, directeur dudit établissement, rappelle l’impact du projet Swedd sur le rendement des filles bénéficiaires au cours de l’année scolaire dernière. Alors, il nourrit l’espoir que les cours de vacances initiés à leur profit produiront davantage de résultats. « Le projet permettra aux enfants d’être mieux aguerries pour commencer les cours, ce qui contribuera à améliorer les résultats au cours de l’année », apprécie-t-il.

Edith Assogba, représentante du maire d’Allada, prodigue des conseils aux filles pour qu’elles fassent preuve de bonne conduite pendant les cours de vacances. Il s’agit notamment d’être ponctuelles, assidues et dociles pour un mois d’apprentissage, de révision et de renforcement de capacités. Elle reconnait que le projet Swedd fait beaucoup pour les filles d’aujourd’hui, femmes de demain. Initiative du gouvernement, le projet Swedd relève du social. «Communiquez autour du projet pour que les populations sachent qu’avec le gouvernement Talon, il y a du social à haute dose », insiste-t-elle. Pour elle, le maire d’Allada a un intérêt particulier pour l’éducation. Cela se traduit par l’amélioration des conditions de travail des enseignants.

Anita Aïssi, représentant de la directrice départementale des Affaires sociales et de la microfinance de l’Atlantique, évoque le soutien du gouvernement à ce projet en termes d’appuis matériel et financier. Elle souhaite qu’à travers cela, les filles bénéficiaires puissent véritablement renforcer leur niveau avant la reprise des classes afin d’améliorer leur rendement. 

Etre en avance

Mathias Amour Ahomadégbé, directeur départemental de l’Enseignement secondaire, technique et de la Formation professionnelle, relève le caractère inédit de cette activité. « C’est la première fois que le gouvernement organise, à travers un projet, des cours de vacances », note-t-il. Selon lui, ces cours ont pour rôle de permettre aux filles bénéficiaires d’être en avance sur les autres dès la reprise des activités académiques. Le sous-secteur de l’enseignement secondaire a deux défis à savoir le maintien des filles à l’école et l’amélioration de leur performance, fait-il savoir.

Sensible à la reconnaissance exprimée à l’égard du projet, Mireille Bio Idrissou, responsable de la composante 1 du projet Swedd conçoit qu’il s’agit d’une initiative novatrice qui est très attendue. Elle va aider, à l’en croire, à booster le taux de succès scolaire des filles. Rappelant les initiatives en faveur de cette cible, elle retient que les bénéficiaires sont « très chanceuses» avant de les exhorter à saisir l’opportunité. « Votre rôle est d’étudier et d’être les meilleures», martèle-t-elle. L’amélioration des résultats scolaires est la condition pour la poursuite du projet dont la première phase arrive à terme fin décembre 2024, fait-elle savoir.

Au nom des bénéficiaires, Blanche Allouko et Sandra Hounkpè ont témoigné au sujet des bienfaits du projet Swedd. Chacune d’elles a, dans un récit émouvant, rappelé comment ce projet les a sorties de la précarité et leur a permis de ne pas abandonner les études. Mathias Savi, enseignant de langue française, reconnaît que le projet Swedd est venu soutenir les filles à travers des kits scolaires et l’appui financier, ce qui a eu pour résultats l’amélioration des performances en plus du maintien des bénéficiaires à l’école.

Pour le lancement proprement dit, c’est Lucresse Akoto, représentant du préfet de l’Atlantique, qui l’a assuré. Elle invite les filles à s’engager au travail pour être les meilleures et à bannir l’abandon.

Atelier de briefing

Pour le démarrage effectif et sans anicroche de ces cours de vacances, un atelier de briefing des acteurs du système éducatif a été organisé à Ouidah, vendredi 2 août. Les participants, tous des responsables à divers niveaux du système éducatif et/ou impliqués dans l’organisation de ces cours se sont accordés sur les modalités de déroulement des cours, mais aussi sur les outils et moyens de suivi. Les vacances constituent un moment que des élèves mettent à profit pour renforcer les connaissances académiques.

Il faut donc en profiter, convient Prosper Lokonon, coordonnateur du sous-projet « Maintien des filles à l’école », pour rattraper au niveau des apprenantes, certaines notions mal comprises au cours de l'année scolaire précédente ou pour avoir un avant-goût des cours de la nouvelle classe que débutent les filles bénéficiaires du projet. Les cours sont organisés au profit des bénéficiaires des kits scolaires et des Transferts monétaires conditionnels (Tmc). Ils se dérouleront dans les différents établissements secondaires ou sites de regroupement choisis sur la période du 5 au 30 août prochain. Ces cours se dérouleront en demi-journée du lundi au vendredi. Pour assurer le suivi des apprenantes, un point de présence hebdomadaire des bénéficiaires et des évaluations hebdomadaires seront faits, précise Prosper Lokonon.

Pour le premier cycle, cinq matières à savoir le français, les mathématiques, la Physique, chimie et technologie (Pct), les sciences de la vie et de la terre (Svt) et l’anglais, sont retenues. Elles seront dispensées à raison de quatre heures par matière et par semaine. Au second cycle, pour les séries C et D, les mêmes matières seront enseignées aux bénéficiaires, mais à raison de six heures par matière et par semaine, explique le coordonnateur du sous-projet « Maintien des filles à l’école ». Toujours au second cycle, pour les séries A et B, le modus operandi ne varie pas, sauf que les langues française et anglaise, la philosophie, l’économie et les mathématiques sont les cinq matières retenues.

Accompagnement spécifique

A travers ce déploiement, soutient Prosper Lokonon, il y a un objectif de « renforcement de la connaissance des bénéficiaires pendant les vacances, en vue de les outiller à aborder l'année scolaire 2024-2025 avec assurance». Le projet compte ainsi mettre à profit les cours de vacances pour sensibiliser les bénéficiaires sur les vacances saines et assurer le suivi des cours, afin que l’objectif ultime, celui de maintenir les filles à l’école et de réduire les cas de redoublement et d'abandon, puisse se concrétiser.

Carlos Emery Atoun, directeur départemental des Enseignements secondaire, technique et de la Formation professionnelle du Mono, dit beaucoup attendre de ce déploiement des enseignants qualifiés auprès des bénéficiaires. Le maintien des filles à l’école et leur réussite feront non seulement la fierté du projet, mais aussi auront un impact significatif sur le développement du Bénin, laisse-t-il entendre.

Edwige d’Almeida, représentant le ministère en charge des Affaires sociales, salue l’initiative. « Le besoin se fait sentir », note-t-elle. Cet accompagnement spécifique vient à point nommé pour aider les filles à passer de bonnes vacances et à se projeter plus sereinement dès la rentrée prochaine, ajoute-t-elle. Avant le démarrage des cours de vacances, les facilitateurs et superviseurs communaux se sont chargés d'informer et de mobiliser les bénéficiaires ainsi que leurs parents/tuteurs, ce qui permettra d'assurer une forte participation■