La Nation Bénin...
Les enseignants communautaires de l’enseignement maternel et primaire non-encore reversés, n’attendent pas baisser les bras. Loin de leurs classes, ils ont organisé, hier lundi 5 octobre à travers la ville de Cotonou, une marche suivie d’un sit-in au ministère de la Fonction publique, de la Réforme administrative et institutionnelle. Ils ont reçu le soutien de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) et de la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB).
«Trop c’est trop et on ne peut pas continuer à travailler sans contrats. Il faut que l’Etat nous signe nos contrats». C’est la substance du message à retenir lors du mouvement de protestation des enseignants de la maternelle et du primaire dont le reversement pose problème depuis 2008. Sans contrats, ils se sont réunis au sein du Syndicat national des enseignants en activité et à la retraite pour un enseignement performant (Synearep) et ont décidé d’exprimer leur ras-bol. Fatigués d’attendre depuis plusieurs années, de voir leur situation se régulariser, ils ont entamé depuis quelques mois des démarches à l’endroit de leurs autorités de tutelle. Après leur sit-in au ministère des Enseignements maternel et primaire à Porto-Novo le 10 juillet dernier, ils ont organisé, hier au ministère de la Fonction publique, de la Réforme administrative et institutionnelle, un autre pour mieux se faire entendre. Banderoles rouges attachées au front, ils avaient des pancartes en mains sur lesquels étaient mentionnés: «8 ans de travail sans salaire, pitié!», «Nous voulons nos contrats» ou encore «Boni Yayi au secours, nous avons trop faim». C’est la Bourse du travail qui a servi de point de rassemblement et de départ de la marche pour les manifestants. Ils ont, sous un soleil ardent, chanté des mélodies pour implorer la clémence des autorités afin qu’une bonne issue soit trouvée à leur situation. Une fois arrivé au ministère de la Fonction publique, ils ont lu leur motion en l’absence des autorités. Lesquelles, selon eux, ont été avisées mais ont préféré ne pas venir les écouter. C’est donc, en leur absence que Firmin Attinmawassounou, président du Comité de suivi national des dossiers de reversement en agent contractuel de l’Etat du Synearep a lu leur motion de protestation. Les manifestants exigent la délocalisation de la commission de reversement des agents contractuels de l’Etat afin d’accélérer les travaux de leur reversement. Ils réclament aussi la signature des contrats de travail administratifs à tous les enseignants ciblés par la motion, y compris ceux de la Circonscription scolaire de Lokossa qui ont été injustement oubliés. Enfin, ils souhaitent la création d’une nouvelle réforme qui permettra de mettre à la disposition des enseignants des actes administratifs, et ce, dès le 1er jour de leur départ à la retraite. A sa suite, le secrétaire général de la CSTB, Paul Essè Iko, a exprimé toute son adhésion à la manifestation. Il a promis d'œuvrer afin que les 3000 enseignants communautaires qu’ils constituent environ, rentrent finalement dans leurs droits. Pour lui, cette revendication est irrémédiable et non négociable. Il exhorte, toutefois, les autorités à vite faire diligence avant que leur situation empire. Ses propos ont été soutenus par Taofick Adam, représentant du secrétaire général de la CGTB et Tamégnon Lisssanou, secrétaire général de la Synearep.