La Nation Bénin...
Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du
Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, a lancé,
vendredi 29 septembre dernier à Lokossa, les activités du campus de l’Ecole
normale supérieure de l'enseignement technique (Enset). Il avait à ses côtés
Eléonore Yayi Ladékan, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
scientifique, l’équipe du rectorat de l’Université nationale des Sciences, technologies,
ingénierie et mathématiques (Unstim) et une délégation de députés.
L’Ecole normale supérieure de l'enseignement technique, qui
a déjà mis sur le marché de l’emploi une dizaine de promotions de diplômés, s’installe
enfin sur son propre site. Les travaux de construction et d'équipement démarrés
en 2018 ont permis de donner corps à un campus moderne constitué de deux blocs
pédagogiques de 150 places chacun et d’un bloc administratif de 30 bureaux.
Font également partie de l’infrastructure, six ateliers, un laboratoire et une
bibliothèque de 30 places. Outre le pavage des esplanades intérieure et
extérieure, l’érection d’une guérite et d’un autre local qui abrite un
transformateur avec groupe électrogène, l'Agence de construction des
infrastructures pour le secteur de l'éducation, structure ayant assuré la
maîtrise d'ouvrage déléguée, a veillé aussi à la clôture du site et à la mise
en place des dispositifs d’éclairage public et d’assainissement. L’Etat béninois
et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) qui ont
financé les travaux ont tenu à satisfaire les besoins en mobiliers et
équipements. Ainsi, 855 tables et chaises, 310 armoires de rangement, 169
ordinateurs de bureau, 66 onduleurs, 39 imprimantes et copieurs et 4
vidéoprojecteurs ont été acquis. Plus encore, l’école qui a été dotée d’un
minibus et d’un véhicule pick-up, a également bénéficié d’un tracteur avec
accessoires et d’une moissonneuse-batteuse à maïs, riz, soja, blé.
L’Enset de Lokossa est l’une des entités de l’Université
nationale des Sciences, technologies, ingénierie et mathématiques.
Plusieurs années de difficultés
Saluant, au nom du rectorat, le
gouvernement pour sa diligence, Aristide Houngan déclare : « Ces
nouvelles installations vont à jamais révolutionner la façon dont nous
enseignons et apprenons ». Ce qui est fait, gage-t-il, va offrir la
possibilité de dispenser des formations pratiques qui permettront aux étudiants
de développer des compétences professionnelles de manière plus efficace.
Lesquelles formations, poursuit le vice-recteur Aristide Houngan, conduiront à
des diplômes de qualité supérieure qui leur permettront d'entrer sur le marché
du travail avec des compétences techniques de pointe. Mais avant tout cela, la
mise en service du campus de l’Enset correspond, pour les étudiants, à la fin
de plusieurs années de difficultés diverses. Leur porte-parole, Marius
Kpadonou, étudiant en Troisième année de la filière Energies renouvelables,
souligne qu’il s’agit de la fin des cours dispensés dans les écoles primaires
publiques, des cours sans travaux pratiques et une formation sans la moindre
sortie pédagogique. « Nous ne serons plus des analphabètes du
numérique », ajoute-t-il.
Et c’est sous les ovations des
apprenants qui ont tenu à être témoins de l’évènement que le ministre d’Etat
Abdoulaye Bio Tchané a coupé le ruban, symbolisant la mise en service du joyau.
Reconnaissant, à son tour, que l’infrastructure vient « combler un grand
vide et concourir à l'amélioration des conditions d'étude », le ministre d’Etat
estime que le gouvernement a voulu, à travers la construction du campus de
l’Enset, donner la mesure de ses ambitions pour le sous-secteur de la formation
professionnelle et technique. « Nous voulons que désormais chaque élève
qui entre dans une université se dise qu'à la fin de sa formation, il aura un
emploi », indique-t-il. Il poursuit que c’est dans cette logique que se
déploie la stratégie adoptée en 2018 visant à renforcer la formation professionnelle
en réformant le système éducatif. Selon lui, le Bénin travaille désormais à
avoir dès 2030, 70 % de ses apprenants équipés en formation professionnelle et
technique contre un niveau de 5 % en 2016. En cela, l’Enset Lokossa, entité
universitaire qui forme des élèves-professeurs, « occupe une place
importante dans la stratégie nationale de l'enseignement de la formation
technique et professionnelle », renchérit la ministre Eléonore Yayi
Ladékan en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
60 % des diplômés de l’école, souligne-t-elle, vont alimenter les besoins des
lycées et écoles publiques. 30 % vont vers les besoins des industries et
entreprises. Et 5 % des diplômés de l’Enset Lokossa sont destinés à
l'auto-emploi.