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Trois questions à Michael Derus, ambassadeur d’Allemagne au Bénin: « La formation technique et professionnelle sera ma touche particulière »

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Par   Ariel GBAGUIDI, le 31 août 2021 à 06h09
Michael Derus est le nouvel ambassadeur d’Allemagne près le Bénin. Sa touche personnelle sera, dit-il, la poursuite des actions retenues ensemble avec le Bénin dans le secteur de la formation technique et professionnelle. Comment appréciez-vous les relations entre le Bénin et l’Allemagne ? Michael Derus : Je suis arrivé le 25 juillet 2021, et j’ai eu le privilège de présenter mes lettres de créance au président de la République, seulement deux jours après. C’était vraiment une réception chaleureuse qui, je crois, témoigne de la qualité de nos relations diplomatiques, de notre engagement de coopération dont les programmes sont évalués à un montant global de plus de 450 millions d’Euros pour le Bénin dans divers domaines et secteurs. Entre autres, il y a le domaine de l’environnement et la protection contre les effets néfastes des changements climatiques, l’agriculture, etc. A présent, nous démarrons, ensemble avec le Bénin, un programme de formation technique et professionnelle. Ce qui à mon avis relève d’une autre dimension en matière de coopération bilatérale, parce que dispenser une formation technique et professionnelle fera des personnes cibles des créateurs de richesse. Cela crée aussi les conditions préalables pour des investissements étrangers, régionaux et même domestiques directs. Comment ces programmes sont-ils retenus et mis en œuvre ? La Giz est la structure qui met en œuvre les programmes commissionnés par le gouvernement fédéral d’Allemagne. La Giz intervient dans la mise en œuvre parce que cela nécessite une expertise technique. Le rôle de l’ambassade, c’est l’engagement politique et le contrôle avec le gouvernement de la République du Bénin. Tout ce que nous faisons ici est basé sur des accords bilatéraux, c’est-à-dire sur des partenariats. Ce n’est pas l’Allemagne qui dit : on fait ci, on fait ça, et on passe à l’action. Non! On procède à des consultations et des négociations avec nos partenaires béninois pour connaitre les besoins, les nécessités, les priorités du pays pour ensuite voir nos capacités, ce que nous pouvons faire pour satisfaire ces besoins. Et cela fait l’objet d’un accord bilatéral à la fin. Quelle sera votre touche particulière dans la mise en œuvre des programmes communs ? Le service est continu à l’ambassade. Il n’y a pas de changement de politique, même avec le changement d’ambassadeur. Néanmoins, ma touche personnelle sera la poursuite des actions retenues ensemble avec le gouvernement du Bénin dans le cadre de la formation technique et professionnelle, parce que je trouve que cela apporte une plus-value, une touche particulière à notre coopération, et je sais aussi que le président Patrice Talon est beaucoup attaché à la mise en œuvre de ce programme. Ce que nous voulons faire n’est pas académique. C’est la formation et le renforcement des capacités pratiques et professionnelles. Je vous donne un exemple. Vous voyez les techniciens (mécaniciens) automobiles de la Mercedes, la plupart n’ont jamais fait l’université ou n’ont jamais appris le métier à l’université. Ils ont une formation pratique de très haut niveau parce qu’aujourd’hui, les choses ont évolué et les programmes de production et d’assemblage ne sont plus manuels mais numériques. Pour en arriver là, cela demande une formation à la hauteur des défis actuels, une formation digne du 21e siècle. C’est ce que nous voulons faire avec le gouvernement béninois dans le secteur de la formation technique et professionnelle. Cela permettra de relever le niveau de compétitivité dans le secteur, de créer des emplois et de construire un futur meilleur à la jeunesse béninoise.