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2025: L'Année internationale de la préservation des glaciers

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L'Unesco et l'Organisation météorologique mondiale (Omm) lancent officiellement l'Année internationale de la préservation des glaciers ce 21 mars. Cet événement marque une étape cruciale dans les efforts mondiaux visant à protéger ces réservoirs d’eau douce qui stockent près de 70 % d'eau douce, approvisionnant plus de deux milliards de personnes à travers le monde. Si rien n’est fait, les "glace éternelle", risquent de disparaître avant la fin du XXIe siècle dans de nombreuses régions du monde.

Par   Catherine Fiankan-Bokonga, Correspondante accréditée auprès de l’Office des Nations Unies à Genève (Suisse), le 21 mars 2025 à 06h28 Durée 2 min.
#Année internationale de la préservation des glaciers

Récemment, l'Organisation météorologique mondiale (Omm) a confirmé que 2024 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée. Avec plus de 275 000 glaciers couvrant environ 700 000 km², les formations glaciaires sont essentielles pour la vie sur la planète. Toutefois, sous l'effet du changement climatique, ils reculent à une vitesse alarmante. Ainsi, leur préservation est essentielle, non seulement pour la durabilité environnementale, mais aussi pour la stabilité économique, la sécurité de l'eau et la sauvegarde des cultures et modes de vie qui en dépendent.

En 2022, l'Assemblée générale des Nations unies a établi le 21 mars comme la Journée mondiale des glaciers. L'objectif est de sensibiliser aux rôles vitaux que jouent les glaciers, la neige et la glace dans le cycle climatique et hydrologique, ainsi qu'aux conséquences de leur fonte rapide sur les économies et les sociétés. Sous la direction de l'Unesco et de l'Omm, cette initiative réunit plus de 75 organisations internationales et 35 pays.

Les priorités de cette année comprennent l'expansion des systèmes de surveillance des glaciers afin d'améliorer la collecte et l'analyse des données. Elles englobent également le développement de systèmes d'alerte précoce permettant d'anticiper les risques liés aux glaciers. Un autre axe majeur concerne la promotion d'une gestion durable des ressources en eau, notamment dans les régions qui dépendent des glaciers pour leur approvisionnement. 

Les glaciers sont souvent qualifiés de « châteaux d'eau du monde » car les bassins fluviaux dont les sources se trouvent en montagne approvisionnent en eau douce plus de la moitié de l'humanité. La région de l'Himalaya-Hindou Kouch et du plateau tibétain, surnommée le « Troisième Pôle », est particulièrement concernée. La fonte des glaciers entraîne à court terme une augmentation des glissements de terrain, des avalanches, des inondations et des sécheresses. À long terme, elle menace sérieusement la sécurité de l'approvisionnement en eau pour des milliards de personnes.

Menace pour l'économie et l'environnement

La fonte des glaciers contribue également à l'élévation du niveau de la mer. Une étude récente publiée dans Nature en 2025 révèle qu'entre 2000 et 2023, les glaciers ont perdu 5 % de leur volume, soit environ 6 542 milliards de tonnes de glace. Cette fonte a entraîné une hausse du niveau des mers de 18 mm, exposant jusqu'à 300 000 personnes supplémentaires aux inondations chaque année.

Les glaciers renferment des archives inestimables sur l'histoire du climat et des sociétés humaines. Pour de nombreuses communautés autochtones en Asie, en Amérique latine, dans le Pacifique et en Afrique de l'Est, les glaciers ont une importance culturelle et spirituelle profonde. Considérés comme des espaces sacrés et le domaine de divinités, leur disparition signifierait une perte irréversible de sites centraux pour le patrimoine culturel et les pratiques spirituelles, certains étant déjà reconnus par l'Unesco comme patrimoine culturels immatériels de l'humanité.

L'Année internationale de la préservation des glaciers 2025 met en avant l'urgence d'une action immédiate pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et stabiliser le climat. Gouvernements, institutions scientifiques, entreprises et société civile sont appelés à s'unir dans cet effort mondial.

Catherine Fiankan-Bokonga