La Nation Bénin...
Les
changements climatiques et la déforestation continuent de menacer le monde, à
cinq ans de l’échéance de l’Agenda 2030, selon l’Organisation des Nations unies
(Onu). L’institution alerte et recommande de renforcer le rôle des forêts dans
les politiques nationales et les efforts multilatéraux face aux crises
globales.
L’Agenda
2030 sur les Objectifs de développement durable (Odd) est axé sur trois piliers
à savoir la croissance économique, l'inclusion sociale et la protection de
l'environnement. Au nombre de 17, les Odd appellent à l’action pour éliminer la
pauvreté, protéger la planète et améliorer le quotidien de toutes les personnes
partout dans le monde, tout en leur ouvrant des perspectives d’avenir. Adopté
en 2015 par l’ensemble des États membres de l’Organisation des Nations unies,
il définit un plan sur quinze ans pour réaliser ces objectifs.
«
À cinq ans de l’échéance de l’Agenda 2030, les forêts du monde, pourtant
essentielles à la santé de la planète, continuent d’être menacées par la
déforestation et le changement climatique », constatent les participants au
vingtième forum des Nations unies sur les forêts, tenu au siège de l’Onu à New
York du 5 au 9 mai 2025, pour faire progresser le dialogue international sur
les forêts dans le monde. Il vise à inverser la perte de couverture forestière,
augmenter les forêts protégées et gérées durablement, promouvoir la gouvernance
forestière et les cadres juridiques.
Les
discussions lors de cette session technique ont porté sur les contributions
nationales volontaires (Cnv), les liens entre les forêts et les Odd et les
Conventions de Rio, le suivi et l’établissement de rapports sur la mise en
œuvre du Plan stratégique des Nations unies sur les forêts 2017-2030 (Psnuf),
ainsi que les stratégies de communication, notamment la Journée internationale
des forêts 2025. Des panels spéciaux ont évoqué des questions émergentes telles
que les forêts des zones arides, l’évaluation des services écosystémiques et la
proposition d’un centre mondial sur les données et les connaissances en matière
de financement forestier.
Il
est question, selon les participants, de renforcer le rôle des forêts dans les
politiques nationales et dans les efforts multilatéraux face aux crises
globales. Philémon Yang, président de l’Assemblée générale de l’Onu, à
l’ouverture de la session annuelle, indique que chaque hectare perdu est un pas
de plus vers l’échec. « Les forêts étaient nos plus grands alliés, pour
atteindre l’ensemble des 17 Objectifs de développement durable adoptés en 2015,
dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations unies, et pas uniquement l’objectif
15 sur la gestion forestière durable », estime-t-il.
Philémon
Yang fait remarquer que les Etats n’évoluent pas assez vite, appelant à une
relance des actions collectives sur fond de responsabilité partagée. C’est dire
qu’il faut agir ensemble pour combattre la perte de sept millions d’hectares de
forêts naturelles qui disparaissent chaque année, selon Bjørg Sandkjær,
sous-secrétaire générale à la Coordination des politiques de l’Onu. Elle note
que les turbulences actuelles telles que des tensions géopolitiques,
l’inflation, les crises migratoires et l’insécurité alimentaire sont toutes en
partie liées à la dégradation des écosystèmes. La priorité sera de faire des
forêts un levier central pour atteindre les grands accords environnementaux
internationaux, d’investir dans la santé des écosystèmes forestiers et
renforcer l’accès aux données et aux partenariats.
Les participants ont appelé en effet à la continuité des engagements pris depuis le Sommet de Rio de 1992 sur l'environnement et le développement, la nécessité de prendre pleinement en compte les forêts au sein des engagements volontaires pris par chaque pays dans le cadre de l’Accord de Paris de 2015 sur le climat, ainsi que dans la mise en œuvre du Cadre mondial pour la biodiversité de 2022.