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Agriculture durable et enrichissement des terres cultivables:Le zaï et le pois d’Angole pour entretenir le sol

Environnement
Par   Didier Pascal DOGUE, le 26 févr. 2015 à 04h36

Le zaï est une technique de conservation des sols et de l’eau, en vue de reconstituer, de maintenir ou d’améliorer la fertilité du sol. Le pois d’Angole, est quant à elle une plante qui permet de régénérer les sols. Ce sont là, une technique et une plante qui ont été dévoilées à l’occasion de la foire des connaissances et meilleures pratiques des OSC de gestion de l’environnement.

Le zaï et le pois d’Angole au secours de l’entretien et de la régénération des sols. C’est l’expérience que l’Organisation non gouvernementale Initiatives pour un développement intégré durable met à la portée des populations.
Le zaï est une pratique qui permet de gérer rationnellement l’eau de pluie recueillie, en favorisant son infiltration pour sa disponibilité au profit de la plante.
Sa pratique permet d’assurer une humidité relative sous la plante pendant plusieurs jours après la pluie, de limiter les déficits d’eau dus aux poches de sécheresse en saison pluvieuse et aux brusques ruptures de pluie. Cette pratique permet également de conserver une haute fertilité du sol durant de longues années. La non adoption du zaï expose les cultures aux aléas climatiques tels que les poches de sécheresse et les brusques ruptures des pluies.
Pour préparer le sol afin d’installer le zaï, il faut creuser manuellement avec la daba (houe à manche courte), tous les 70-100 cm, des cuvettes de 15 à 20cm de profondeur en vue de capter les eaux de ruissellement. La préparation se fait très tôt en saison sèche.
Dès les premières pluies, le paysan dépose dans les trous, de la matière organique (300 à 600g/trou, soit l’équivalent d’une poignée de fumier/compost par trou de semis) que l’on recouvre d’une fine couche de terre (5cm).
Après les premières pluies, environ deux semaines après l’apport des matières organiques, il faut semer le maïs à raison de 2 à 3 graines par poquet.
En adoptant le zaï, un investissement de 100FCFA procure un bénéfice de 131F CFA par hectares révèle l’ONG tandis que cette technique combinée à l’usage d’engrais chimique génère un gain de 171 FCFA pour un investissement de 100 FCFA par hectare.
La pratique du zaï au bout de trois années d’exploitation rend un sol dégradé moins compact et plus perméable. Ce sol pourrait être utilisé de façon classique, sans zaï, vu l’économie de compost et l’amélioration de rendements.
Cette pratique, à chaque campagne agricole, est recommandée pour garantir la reconstitution, le maintien et la fertilité des sols.
L’association du pois d’Angole à la culture du maïs garantit également un pouvoir de restauration de la fertilité des sols.
Encore appelé Cajanus cajan, le pois d’Angole est une légumineuse vivace dotée d’un pouvoir de régénérescences des sols par la chute de ses feuilles, de ses racines et de ses branches, à la lutte anti érosive et à la réduction de l’évapotranspiration.

Semis au même moment

Cette légumineuse se développe sur divers sols, notamment sableux, argileux, terre de barre, sols de savanes et vertisols. Ainsi, la préparation du sol consiste à faucher les mauvaises herbes, les laisser sur place pour leur enfouissement par billonnage ou les sarcler et procéder au grattage du sol (labour à plat).
Le maïs est donc semé à écartement recommandé par la vulgarisation (0,40 x 0,80 avec 2 à 3 grains par poquet).
Le semis peut être fait au même moment que le pois d’Angole en bandes alternées. Une bande de 4 lignes de pois d’Angole a la même densité. Le nombre de lignes peut varier mais reste égal pour chaque culture. Il faut aller à moins trois bandes pour chaque culture, soit 6 bandes au moins au total.
La seconde option est que l’on peut toujours attendre environ trois décades (3x 10 j) avant de semer le pois d’Angole, ceci après le semis du maïs. Cependant, afin de favoriser son développement durant la première année, il doit être semé avant la fin du mois de juin.
Pour l’entretien et l’épandage d’engrais, le premier sarclage intervient au stade 3 à 4 feuilles du maïs, environ 15 jours après le semis. Le 2è sarclage a lieu juste avant ou lors de l’épandage de l’urée. L’épandage du NPK a lieu dans la même période juste après le sarclage.
L’épandage de l’urée se déroule quelques jours avant l’apparition des fleurs mâles environ 45 jours après le semis. Puis le maïs est récolté à la bonne maturité tandis que le cajanus cajan est laissé sur place pour son développement.
Quant aux gousses de pois d’Angole, elles sont également récoltées à bonne maurité.