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Alliance mondiale contre les changements climatiques:Préparer les pays en développement à faire face au défi

Environnement
Par   Didier Pascal DOGUE, le 12 févr. 2015 à 06h08

L'Union européenne (UE) a mis en place une alliance mondiale avec les pays en développement les plus exposés aux changements climatiques, afin de les aider à se préparer à faire face à ce défi. Dénommée Alliance mondiale contre les changements climatiques, elle offre un dialogue structuré ainsi qu'une coopération concrète sur des actions financées par la politique de développement de l'UE. L’Alliance a apporté une contribution substantielle à un projet lancé la semaine dernière qui comporte des retombées bénéfiques pour l’environnement et le développement.

Aider les pays en développement à faire face au défi des changements climatiques. Voilà la tâche à laquelle s’attelle l’Union européenne à travers le Projet d’appui à la préservation et au développement des forêts galeries et production de cartographies de base numérique (PAPDFGC), financé par l’Alliance mondiale contre les changements climatiques (AMCC). Le vol inaugural a été lancé le vendredi 6 février dernier.
En se focalisant sur les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement, cette alliance offre un dialogue structuré ainsi qu’une coopération concrète sur des actions financées par la politique de développement de l’UE.
Les pays en développement sont les plus affectés par les changements climatiques, notamment les pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement (PEID), qui n'ont pas de ressources suffisantes pour se préparer et s'adapter aux changements en cours.
Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), l'Afrique est particulièrement vulnérable face à ce défi.

Cela l'expose notamment à des difficultés d'approvisionnement en eau, à des phénomènes climatiques très violents et à l'insécurité alimentaire liée à la sécheresse et à la désertification.
L'Alliance mondiale contre le changement climatique (AMCC) vise à soutenir les pays les plus pauvres et les plus vulnérables dans leur capacité d'adaptation aux effets des mutations du climat. Elle fournit une plateforme de dialogue et d'échange réguliers entre l'UE et ces pays visant à intégrer le changement climatique dans les stratégies de développement national et dans la coopération au développement d'une part.

Les domaines prioritaires

Ce dialogue est également conduit au niveau régional, par exemple avec le groupe des pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), l'Union africaine (UA), les PEID ainsi qu'au sein du sommet Asie-Europe (ASEM). L'AMCC fournit un soutien technique et financier à des mesures d'adaptation et à l'intégration du changement climatique dans les stratégies de développement d'autre part.
Cet échange d'opinions et d'expériences en dehors du contexte des négociations permet d'appuyer le processus en cours au sein de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC), de contribuer à la convergence des points de vue entre l'Europe et les pays en développement et d'alimenter l'élaboration d'un accord sur le changement climatique pour la période postérieure à 2012.
La Commission propose cinq domaines prioritaires d'action, dans le cadre du dialogue au sein de l'AMCC, à savoir:
- la mise en œuvre de mesures d'adaptation au changement climatique, en soutenant l'élaboration de plans nationaux d'adaptation pour les pays vulnérables autres que les PMA ainsi que la mise en œuvre de ces plans dans les PMA et les PEID qui les ont finalisés.

D'autres mesures proposées incluent le financement de projets d'adaptation pilotes ainsi que le soutien à la recherche sur l'impact du changement climatique dans les pays en développement. L'élaboration de solutions d'adaptation novatrices, notamment dans le cadre du 7e programme-cadre pour la recherche de l'UE et du programme thématique pour la sécurité alimentaire, est également proposée ;
- la réduction des émissions dues à la déforestation dans les pays en développement, moyennant le renforcement des capacités nationales dans le domaine du contrôle de la déforestation et de l'élaboration de stratégies nationales de lutte contre ce phénomène.

De plus, l'UE propose d'introduire des mesures d'incitation économique ainsi que d'étendre l'initiative «Application des réglementations forestières, gouvernance et échanges commerciaux» (FLEGT);
- l'appui à la participation au mécanisme de développement propre (MDP), grâce au renforcement des capacités et au soutien technique pour l'élaboration de projets rémunérateurs, ainsi qu'à la valorisation des projets mieux adaptés aux conditions spécifiques des PMA et des PEID;
- la promotion de la réduction du risque de catastrophe (RRC), à travers l'amélioration des systèmes de prévision et d'information sur le climat, et l'utilisation des données recueillies pour mettre en œuvre des mesures de préparation efficaces. De plus, la Commission propose de soutenir le renforcement des capacités régionales pour faire face au risque de catastrophe lié au climat ainsi que l'élaboration de mesures visant à aider les pays en développement à mettre en œuvre le cadre d'action de Hyogo.
· L'intégration du changement climatique dans les stratégies et programmes de réduction de la pauvreté. Cela implique l'incitation, à l'inclusion des plans d'adaptation dans les stratégies de développement d'une part et, d'autre part, au renforcement de la capacité institutionnelle des PMA et des PEID pour qu'ils prennent en considération le changement climatique dans leurs politiques. En outre, la Commission propose une analyse des impacts sur l'environnement des projets et programmes de développement financés par l'UE.

L'apport de tous

En particulier, la Commission entend traiter systématiquement la question du changement climatique lors de la révision à mi-parcours des documents de stratégie nationaux et régionaux.
L'AMCC est financée principalement au moyen du programme thématique «Environnement et gestion durable des ressources naturelles, y compris l'énergie», pour lequel 50 millions d'euros supplémentaires ont été alloués pour la période 2008-2010. À cela s'ajoutent les ressources mobilisées au titre du 10e Fonds européen de développement (FED), à savoir les enveloppes nationales et régionales qui peuvent contribuer à l'AMCC ainsi qu'un montant d'environ 200 millions d'euros au titre du programme intra-ACP dans les domaines du changement climatique, de l'environnement et de la prévention des risques de catastrophe.
En outre, la Commission appelle les États membres à contribuer au financement de l'AMCC, notamment en y consacrant une partie de l'augmentation de l'aide publique au développement qu'ils se sont engagés à atteindre avant 2010. Un mécanisme de financement conjoint de l'AMCC géré par la Commission est envisagé.

Soutien aux mesures d'adaptation

Le rapport étroit entre changement climatique et pauvreté a déjà été souligné par l'UE en 2003. L'idée d'instaurer une Alliance mondiale pour faire face aux changements climatiques a été proposée en juin 2007 par le Livre vert sur l'adaptation au changement climatique en Europe qui contient un pilier visant à intégrer cette adaptation dans les actions extérieures de l'UE. En effet, faisant suite aux conclusions du Conseil européen de mars 2007, le Livre vert avait appelé à un dialogue et à une coopération renforcés entre l'UE et les pays en développement dans ce domaine.
Le PAPDFGC tel que conçu entre bien dans la logique de développement. Dans la mesure où il permettra de rendre disponibles les cartes de base pour la réalisation de cartes thématiques et la délimitation des limites et des unités topographiques.

De même, les photographies aériennes alimenteront une base de données géographiques actualisées, des cartes topographiques et un géo portail informatif sur Internet. Des éléments nécessaires pour l’établissement de cartes topographiques détaillées de grande précision, la gestion des ressources naturelles, la lutte contre les inondations, les effets néfastes des changements climatiques, la gestion des catastrophes naturelles, l’agriculture, la planification urbaine, l’aménagement du territoire et bien d’autres utilités.