La Nation Bénin...
L’eau,
indispensable à la survie des plants d’anacardiers et autres espèces se fait de
plus en plus rare dans le contexte des changements climatiques. Des initiatives
comme celle de l’arrosage goutte-à-goutte permettent d’assurer la survie de
cette espèce en pleine ascension au Bénin.
Face
aux changements climatiques avec une sécheresse de plus en plus longue et la
pluie qui se fait rare, l’arrosage goutte à goutte des plants d’anacardiers
assure la survie de cette espèce en pleine promotion au Bénin. Les saisons
sèches durent plus longtemps, les pluies connaissent beaucoup de perturbations
depuis une vingtaine d’années, et cela porte beaucoup de préjudices aux plants,
souligne Raoul Guédou, ingénieur forestier à la retraite, consultant
indépendant.
«
Dans la mise en œuvre des nouvelles plantations d’anacardiers, surtout avec
tout l’effort et la volonté de l’Etat béninois de promouvoir à nouveau cette
filière, croiser les bras et utiliser les anciennes techniques ne permettraient
pas d’avoir les résultats escomptés. Simplement parce que les longues saisons
sèches que nous sommes en train d’enregistrer maintenant et les faibles
pluviométries ne permettent pas à l’anacardier de disposer des quantités d’eau
nécessaires pour pouvoir assurer son développement tout au long de l’année »,
souligne l’ingénieur forestier. C’est ce qui explique, selon lui, cette
innovation d’arrosage goutte-à-goutte des plants d’anacardiers. Cette technique
d’arrosage consiste à attacher des plastiques d’eau minérale percés au pied de
l’arbre pour faire l’arrosage. Cet apport d’eau permet à la plante de traverser
les dures saisons sèches.
Dans
les pays développés, si l’anacardier est planté à dix mètres sur dix, informe
Raoul Guédou, l’on peut faire un arrosage mécanisé à partir d’un tracteur et
d’une citerne remorquée. Mais dans le cas actuel pour des petites plantations
de dix hectares avec cent pieds à l’hectare, cette stratégie facilite l’apport
d’eau nécessaire pour la survie de l’anacardier. « Cela a porté ses fruits et
le taux de perte est vraiment minime. On a eu les résultats escomptés sur le
site de Pélébina à Djougou avec dix hectares d’anacardiers greffés plantés dans
le cadre du projet Prrécaz, pendant toute la saison sèche. Chaque arbre a
bénéficié d’au moins trois litres d’eau par semaine sur le site. Ce qui n’est
pas du tout négligeable », fait savoir l’ingénieur Raoul Guédou.
En cas d’humidité autour du plant, cela attire les termites qui viennent se ressourcer, s’abreuver et elles profitent pour racler son écorce, ce qui entraîne sa mort, déclare Raoul Guédou. C’est la seule conséquence qu’il relève par rapport à cette innovation sur le site de Pélébina à Djougou, du fait du cimetière de termitière dans cette zone. Il conseille alors de traiter le substrat, notamment la terre qui entoure le plant d’anacardier de façon biologique, en utilisant l’huile de neem qui est un véritable insecticide naturel. Elle ne peut pas créer de préjudice à la plante si on la mélange au substrat avant de planter l’arbre. Les termites ne pourront pas atteindre l’écorce de l’arbre, dit-il, tout en soulignant que ce type de traitement peut continuer toujours à être vérifié à l’aide d’une recherche plus poussée.