La Nation Bénin...
Un atelier régional de partage d’expériences sur les approches de gestion intégrée des écosystèmes se tient à Cotonou, du 6 au 8 mai prochain. Il est organisé par l’Union internationale pour la conservation de la nature, le gouvernement du Bénin et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. C’est Gervais Yékpogni, secrétaire général adjoint du ministère de l’Environnement qui a lancé les travaux dudit atelier.
«La gestion intégrée des écosystèmes est une approche holistique qui conjugue toutes les autres approches de gestion et de conservation des ressources naturelles, y compris la gestion intégrée des ressources en eau, la gestion durable des forêts, la gestion intégrée des zones maritimes et côtières, les méthodes rationnelles de pêche», a confié Mahamane Touré, représentant de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Pour lui, la gestion des écosystèmes accorde également une grande importance au développement humain durable. Car, conçoit-il, en protégeant et en utilisant durablement les écosystèmes, on diminue les impacts du changement climatique, on renforce le développement durable et on réduit la pauvreté et la faim parmi les populations vulnérables.
«Dans une région comme la nôtre qui regorge d’écosystèmes de grande importance, parfois d’intérêt mondial, comme le Massif du Fouta Djallon, la promotion de la gestion intégrée des écosystèmes apparaît comme d’importance cruciale», relève Mahamane Touré. Pour la première fois, poursuit-il, il va s’agir d’engager une réflexion de grande envergure, structurée et adossée à un ancrage politique de haut niveau et dans une perspective de mise en place d’un processus régional de gestion intégrée des écosystèmes en Afrique de l’Ouest. Une gestion qui engage tous les acteurs, y compris les Etats, les organismes de bassin et la Société civile.
Rappel
Conscient d’un tel enjeu, Awaïss Aboubakar, coordonnateur du Programme eau et zones humides à l’UICN rappelle : «La complexité des problèmes et des défis soulevés dans la gestion des écosystèmes exige une approche qui fait appel à l’intégration des questions scientifiques, sociales et économiques. La recherche, la planification, la communication et la gestion environnementale doivent plus que jamais reposer sur la collaboration multidisciplinaire». Ainsi, pour lui, afin de sauvegarder les ressources naturelles, l’approche par écosystème propose une excellente stratégie de gestion intégrée des sols, des eaux et des ressources vivantes, une stratégie qui favorise la conservation et l’utilisation durable d’une manière équitable. « La gestion intégrée des écosystèmes permet d’aborder de façon globale et intersectorielle beaucoup d’objectifs des conventions mondiales sur l’environnement et engendre de multiples bienfaits. Cette approche s’inscrit en droite ligne pour la mise en œuvre des trois grandes conventions de Rio sur l’environnement et le développement», conçoit Awaïss Aboubakar. C’est pourquoi, l’UICN, en collaboration avec la CEDEAO organise cet atelier dans le cadre de la mise en œuvre du Partenariat pour la gouvernance environnementale en Afrique de l’Ouest (PAGE).
Réaliser les 3 objectifs de la CDB
Le secrétaire général adjoint du ministère de l’Environnement, Gervais Yékpogni pour sa part reconnaît que l’approche de gestion intégrée des ressources de la biodiversité a été adoptée pour réaliser les 3 objectifs de la Convention sur la diversité biologique (CDB) que sont : la conservation, l’utilisation durable de la diversité biologique et le partage équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques, un immense défi pour l’humanité. La CDB est le premier et unique traité international qui a opté pour une approche holistique fondée sur l’écosystème pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité, a souligné le secrétaire général du ministère de l’Environnement. «Les Organisations sous-régionales et les Etats déploient des efforts importants de dissémination et d’appropriation de l’approche intégrée de gestion des écosystèmes pour la gestion durable des milieux naturels», a-t-il reconnu, réitérant l’engagement de son département à soutenir l’atelier qui prend fin demain.