La Nation Bénin...
journée internationale de la biodiversitéDans
le département de l'Atacora, les manifestations officielles de la Journée
mondiale de la diversité biologique se sont déroulées dans le Jardin botanique
de Papatia, dans l’arrondissement de Chabi-Couma à Kouandé. Face à la diversité
qu’incarne ce lieu dont le choix est symbolique, le chef de l’inspection
forestière de l’Atacora et la préfecture de Natitingou appellent à une action
collective pour sauvegarder la nature.
Le
jeudi 22 mai s'est tenue la célébration départementale de la journée mondiale
de la biodiversité dans l’Atacora. Les manifestations se sont déroulées au
Jardin botanique de Papatia dans la commune de Kouandé en présence d’une forte
délégation d’officiels, des sages et bien d’autres. Une occasion pour le
lieutenant-colonel Mathias Affoukou, chef de l’inspection forestière de
l’Atacora de lancer un appel à une action collective pour sauvegarder la
nature.
Face
à l'urgence écologique, dit-il, « nous avons une responsabilité commune, mais
différenciée ». Aux maires et élus communaux, il a demandé d’intégrer
pleinement la biodiversité dans les plans de développement local. Aux Ong et
partenaires techniques, il a demandé de renforcer la synergie, la cohérence et
la durabilité des actions sur le terrain. Quant aux établissements scolaires et
centres de formation, Mathias Affoukou les a exhortés à ancrer l'éducation
environnementale dans les programmes dès le plus jeune âge. Aux communautés
locales, il est demandé d’être les vigiles des écosystèmes ou du temple vert.
Car, souligne-t-il, un Atacora vert et prospère est possible, souhaitant que
cette édition marque un nouveau départ, un nouvel envol, une mobilisation
renforcée, un engagement commun pour un Atacora vert, fort et fier de sa
biodiversité.
« Protéger la biodiversité n'est pas un choix optionnel. C'est un impératif moral, écologique, économique et historique. Et c'est aussi une formidable opportunité pour un développement territorial équilibré, inclusif et résilient. Et ceci est en phase avec le thème de cette année 2025 intitulé ‘’Harmonie avec la biodiversité et développement durable’’ », indique-t-il. Il a rendu un hommage mérité à tous les agents forestiers, enseignants engagés, leaders communautaires, Organisations de la société civile, élus locaux, femmes courageuses, jeunes inspirés… qui œuvrent à la protection de l’environnement.
Jardin botanique de Papatia, un modèle de conservation communautaire
Le
choix du Jardin botanique de Papatia se justifie par le fait qu’il incarne une
vision locale de la conservation, celle qui part du terrain, des communautés et
de la conscience collective. Il a été créé en 2001 à l'initiative des
populations locales, notamment des communautés peules. Il est, au dire de
Mathias Affoukou, l'expression vivante d'un engagement citoyen et
intergénérationnel pour la protection du patrimoine naturel. Il couvre 32
hectares, organisés en quatre séries écologiques complémentaires, informe le
Cif qui évoque le noyau central de 5,5 ha, une zone tampon de 18 ha, une série
agroforestière de 7 ha et une zone humide de 1,5 ha. Le site abrite 280 espèces
végétales, dont 125 ligneuses et une diversité faunique remarquable. Il
constitue à la fois un refuge écologique, un espace pédagogique et un levier de
développement économique local grâce à des activités telles que l'apiculture,
la pharmacie verte, le maraîchage durable, la transformation locale et le
recyclage écologique.
«
Ici, la biodiversité n'est pas perçue comme une contrainte, mais comme une
richesse à protéger, à valoriser et à transmettre aux générations futures. Nous
devons cependant rester lucides : la biodiversité dans notre département est
aujourd'hui fortement menacée. La pression foncière et agricole, la
déforestation accélérée, la surexploitation pastorale et les effets du
changement climatique affectent gravement les écosystèmes », fait-il constater.
L'Inspection
forestière de l'Atacora, sous la coordination de la Direction générale des
eaux, forêts et chasse, met en œuvre des réponses structurantes, fait-il
savoir. Il indique l'application des textes législatifs et règlementaires tant
au niveau national qu'international, l'appui technique aux communes, aux Ong et
aux écoles pour la création de pépinières et l'organisation de campagnes de
reboisement, la restauration participative des espaces forestiers à travers
l'initiative Enfants ambassadeurs des forêts.
Une action inclusive et ancrée dans les territoires
Les
mécanismes de conservation de la nature, à en croire Mathias Affoukou, passent
par la vision de la nouvelle politique forestière. Elle repose sur une approche
inclusive, équitable et territorialisée, avec une attention particulière portée
aux femmes et aux jeunes. Le préfet de l’Atacora a une vision éclairée et
constante en matière de gouvernance environnementale, selon le Cif.
Pour
Abdoulaye Affo, secrétaire général du département, la détermination de chaque
citoyen compte pour relever le défi de la conservation. « Ensemble, faisons de
l'Atacora un modèle de cohabitation harmonieuse entre l'homme et la nature.
Faisons de notre biodiversité un levier de développement durable, de paix et de
prospérité pour les générations futures. Notre département, les hauteurs de
l'Atacora, regorge d’un joyau de biodiversité, un patrimoine naturel
exceptionnel en péril. La protection de la biodiversité ne relève pas des seuls
experts. Elle concerne chacun d'entre nous, pris individuellement et
collectivement », exhorte Abdoulaye Affo.
Le représentant du préfet salue les initiatives telles que le soutien au reboisement communautaire et scolaire à travers l'initiative Enfants ambassadeurs des forêts (Eaf), la mise en place et la valorisation d'espaces de conservation comme à Papatia où l’éducation environnementale rencontre tradition et action concrète, grâce à la vision éclairée du président de la République Patrice Talon et sous la coordination du ministère du Cadre de vie et des Transports, en charge du Développement durable.