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Déversements accidentels d’hydrocarbures en mer: Le Bénin enclenche l’opérationnalisation de son plan d’urgence

Environnement
Par   Alexis METON  A/R Atacora-Donga, le 10 juil. 2018 à 07h24
[caption id="attachment_29914" align="alignnone" width="1024"]Les déversements d'hydrocarbures en mer causent des dommages importants[/caption]

La pollution marine par les déversements accidentels d’hydrocarbures préoccupe les autorités béninoises. Un atelier de trois jours se tient à cet effet depuis, ce lundi 9 juillet à Cotonou. Les participants, tous des spécialistes des questions de l’environnement, vont procéder à l’opérationnalisation du plan d’urgence du Bénin en cas de déversement d’hydrocarbures en mer.

Le Bénin se prépare à faire face à la pollution marine par déversements d’hydrocarbures. Au cours de l’atelier de trois jours sur le thème « Opérationnalisation du plan national d’urgence de déversements accidentels d’hydrocarbures en mer », lancé par le ministre de l’Energie et des Mines, Samou Séidou Adambi, ce lundi 9 juillet à Cotonou, il sera question pour les participants de s’approprier le contenu du plan et d’apporter les amendements pour son actualisation. L’objectif de cet atelier qui se tient en présence des responsables de l’Onu-Environnement et autres cadres du Bénin est de rendre opérationnel le plan afin de pouvoir faire face efficacement à un déversement accidentel de pétroles en mer et de minimiser les impacts sur la sécurité maritime ainsi que sur la santé humaine, l’environnement et les sites culturels. 

Les déversements d’hydrocarbures en mer sont des événements imprévisibles. Ils causent des dommages importants à l’environnement, aux communautés côtières et aux populations. Le Bénin étant situé dans le golfe de Guinée, il n’échappe pas à cette situation. Pour le point focal de la convention d’Abidjan du Bénin, Faustine Zinzogan Coovi, les océans disposent de divers et variés écosystèmes qui croupissent sous le poids de la pression humaine. Parmi ces pressions, a-t-elle précisé, figure la pollution par les hydrocarbures avec les bouleversements écologiques qu’elle est susceptible de créer à court, moyen et long termes. « Il urge donc de renforcer les capacités d’intervention des acteurs pour faire face à ce type de pollution », justifie le point focal, assurant que la mise en œuvre des résultats attendus contribuera à la réduction des risques liés à la pollution marine par les hydrocarbures.
Le secrétaire exécutif de la Convention d’Abidjan, coordinateur régional du plan d’action pour l’Afrique de l’Ouest, du Centre et du Sud, Abou Bamba, a rappelé pour sa part l’article 5 de la convention d’Abidjan selon lequel : « Les parties contractantes prennent toutes les mesures appropriées, conformément au droit international, pour prévenir, réduire, combattre et maîtriser dans la zone d’application de la Convention, la pollution causée par les rejets normaux ou accidentels des navires et assurent l’application effective dans ladite zone des règles et normes généralement admises au niveau international, en matière de lutte contre ce type de pollution ». Par ailleurs, Abou Bamba a mis l’accent sur la décision Cop 11/1 relative à la mise en œuvre des décisions prises au cours de la 11e conférence des parties de la Convention d’Abidjan tenue en mars 2015 portant sur les normes environnementales pour les activités d’exploration et d’exploitation Offshore des ressources pétrolières et minières aux larges des côtes des Etats-parties.

Démanteler les plateformes défectueuses

Les installations ayant servi à la production pétrolière de 1982 à 1998 sur le champ pétrolifère de Sèmè-Podji n’ont pas été démantelées ni sécurisées à l’arrêt de l’exploitation. Car le gouvernement d’alors avait l’espoir de redémarrer très vite la production compte tenu des nombreuses offres de développement du champ qui malheureusement n’ont pu aboutir, a indiqué le ministre des Mines et de l’Energie, Samou Séidou Adambi. Ces installations, affirme-t-il, sont dans un état de dégradation avancée avec une pollution d’hydrocarbures contenues dans les conduites. D’après ses explications, la Convention internationale de 90 sur la préparation, la lutte et la coopération en matière de pollution par les hydrocarbures ratifiée par le Bénin la même année est l’instrument international qui établit un cadre destiné à promouvoir la coopération internationale et l’assistance mutuelle en vue de la préparation et de la lutte contre les événements graves dus aux hydrocarbures.
En avril 2017, le Bénin a demandé au programme des Nations Unies pour l’environnement de lui fournir un appui technique relatif à la mise hors service des installations Offshores abandonnées du site de Sèmè. Un exercice de simulation a été réalisé, d’après Samou Séidou Adambi qui a aussi renseigné que le Bénin a informé le Nigeria et le Togo des risques de déversement d’hydrocarbures du fait de dégradation de ces plateformes. « C’est dans la même logique que le gouvernement du Bénin a sollicité l’appui technique et financier de plusieurs organismes internationaux notamment l’Onu-Environnement qui a déjà effectué deux missions au Bénin pour l’évaluation des risques environnementaux liés aux installations abandonnées sur le champ pétrolier de Sèmè, assortie de propositions concrètes », a indiqué le ministre des Mines et de l’Energie. Il faut rappeler qu’il faut plus de 10 milliards de francs Cfa pour procéder au démantèlement des plateformes défectueuses des côtes de Sèmè.