La Nation Bénin...
Malgré
les campagnes de sensibilisation et les efforts répétés des autorités
municipales, la gestion des déchets reste problématique à Aïbatin, quartier
populaire de la commune de Cotonou. Entre dépôts sauvages, incivisme notoire et
non-respect des jours de collecte, le quartier peine à se débarrasser
durablement de ses vieilles habitudes.
Les
ordures ménagères s’entassent dans les coins reculés d’Aïbatin, dans les
fossés, sur les domaines abandonnés et parfois même aux abords des habitations.
Dans ce quartier, l’un des plus peuplés de Cotonou, la gestion des déchets
demeure un véritable casse-tête. Les maisons inachevées sont devenues de
véritables dépotoirs à ciel ouvert. « On jette les ordures dans la cour non
bâtie d’à côté parce qu’il n’y a pas de bac à ordures ici », confie un jeune du
quartier. Une habitude qui, au fil du temps, est devenue presque ''normale'',
malgré les dangers évidents pour la santé publique et l’environnement. Dans
certaines ruelles, il suffit de quelques gouttes de pluie pour qu’une odeur
repoussante envahisse tout le voisinage, rendant l’air irrespirable.
Depuis
l’avènement de la Société de gestion des déchets et de la salubrité (Sgds), la
collecte des ordures est censée se faire deux fois par semaine, les mardis et
vendredis. Mais ce calendrier n’est pas toujours respecté par les prestataires
et les populations elles-mêmes. Certains ne sortent pas leurs poubelles aux jours
indiqués, d’autres abandonnent leurs ordures sur les voies publiques ou dans
des concessions inhabitées, souvent à la faveur de la nuit.
Dame
Huguette A., riveraine depuis plusieurs années, témoigne : « Avec l'avènement
de la Sgds, j’avais remarqué une nette diminution des ordures autour de ma
maison. Mais depuis que les paiements ont été instaurés, certains ont
recommencé à jeter leurs déchets n’importe où. Je ne comprends pas ce qu’ils
ont dans la tête ! »
Même
frustration chez Didier, un autre habitant: « Ces gens sont de mauvaise foi. Tu
te réveilles le matin et tu trouves un tas d’ordures devant chez toi. Certains
vont jusqu’à déféquer en plein air ! Pourtant, les agents de la Sgds passent
régulièrement les mardis et les vendredis ».
Situation aggravante