Mise en œuvre du Provac: De bonnes perspectives pour la pisciculture

La quarantaine, Gisèle Dazoundji, piscicultrice à Porto-Novo, a réalisé des progrès significatifs ces dernières années grâce aux formations et accompagnements qu'elle a reçus en tant que bénéficiaire du Projet de vulgarisation de l’aquaculture continentale (Provac). « J'avais déjà 15 ans d'expérience avant le lancement de cette initiative et je produisais environ une tonne de poissons. Aujourd'hui, ma production est passée à trois tonnes. Je suis désormais capable de produire des alevins monosexe, de fabriquer des aliments, et d'élever en grande quantité des tilapias et des clarias », confie-t-elle lors du séminaire final du Provac, qui se tient au Palais des Congrès à Cotonou du 22 au 23 juin 2023. La deuxième phase du Provac a été officiellement lancée le 30 mars 2017 dans le but d'intensifier la production piscicole dans les régions cibles, en adoptant une approche de vulgarisation « fermier à fermier » et en améliorant les techniques de pisciculture. Dix-neuf pisciculteurs clés ont été formés, et ont à leur tour formé 1955 pisciculteurs ordinaires, portant ainsi l'effectif total à 3973. Grâce à l'introduction de techniques piscicoles améliorées et à l'appui apporté en termes d'aliments, d'infrastructures et d'équipements aux pisciculteurs, des résultats intéressants ont été obtenus.

Le nombre d'alevins produits est passé de 13,330 millions en 2016 à 28,385 millions en 2022, soit une augmentation de 113 %. La productivité de l'élevage de poissons en étang s'est améliorée, passant de 0,93 à 2,1 kg/m2/an, tandis que celle de l'élevage en cage est passée de 20 à 30 kg/m3/an. Toutefois, concernant la production nationale annuelle, on a observé une augmentation initiale, passant de 4055 tonnes à 5318 tonnes en 2019, mais depuis 2020, on note une régression due à la pandémie de Covid-19 et aux conflits entre la Russie et l'Ukraine, comme le souligne Innocent Togla, secrétaire général adjoint du ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche (Maep). Les bases du développement de l'aquaculture au Bénin sont ainsi posées, notamment grâce aux effets positifs des nouvelles techniques piscicoles diffusées ■