Prévisions saisonnières 2022 : Les tendances de la zone soudano-sahélienne
Environnement
Par
Fulbert Adjimehossou, le 27 avr. 2022
à
10h18
Les Prévisions saisonnières des caractéristiques agro-hydro-climatiques de la saison des pluies dans les zones soudanienne et sahélienne (Prseass, 2022) ont été dévoilées à Abuja, le 25 avril 2022.
A quoi devra-t-on s’attendre dans la zone soudano-sahélienne ? Les tendances qui se dessinent ne sont pas loin de celles prévues pour les pays du golfe de Guinée. Elles ont été dévoilées à l’issue du forum 2022 de Prseass qui a eu lieu du 19 au 25 avril à Abuja. Sont annoncées des quantités de pluie moyennes à excédentaires sur la période mai-juin-juillet, dans la majeure partie de la bande sahélienne. En juillet-août-septembre, on pourrait faire face à des précipitations excédentaires à moyennes sur la même bande sahélienne. Les dates de début de saison seront précoces à moyennes sur la zone sahélo-soudanienne couvrant les parties Nord de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Togo, du Bénin, du Nigeria et le Centre du Tchad. Mais elles seront tardives dans les parties Nord des pays du golfe de Guinée dont le Bénin. Les durées de séquences sèches seront plus courtes en début de saison sur les bandes soudanienne et sahélienne de l’Afrique de l’Ouest et du Tchad, sauf sur le Sud-ouest du Niger, le Nord-est du Bénin et le Nord-ouest du Nigeria où des « séquences sèches moyennes à longues » sont prévues. En ce qui concerne les écoulements, ils seront «moyens à excédentaires» dans les bassins du Mono (Togo et Bénin) et « inférieurs à la moyenne» dans les bassins de l’Ouémé.
Des dispositions à prendre
Ces prévisions sont basées sur l’analyse de la situation actuelle, des évolutions probables des Températures de surfaces des océans (Tso), des modèles statistiques issues des données des services nationaux de météorologie et d’hydrologie (Snmh), des connaissances des experts sur les caractéristiques du climat dans la région et des prévisions des centres mondiaux. « Cette année, les résultats des travaux suscitent le plus grand intérêt du fait d’un contexte régional d’insécurité alimentaire et nutritionnelle très préoccupant qui prévaut dans notre espace, lié à des facteurs tels que les déficits de production issus de la campagne agropastorale 2021-2022, l’inflation, l’insécurité civile et les impacts de la pandémie de Covid-19 qui persistent, sans oublier un contexte international défavorable », a déclaré Dr Mahalmoudou Hamadoun, directeur général du centre régional Agrhymet.
Les météorologues préconisent, face au risque élevé d’inondation pouvant entraîner des pertes de récoltes dans les localités, le renforcement des capacités d’intervention des agences en charge de la réduction des risques de catastrophes. Pour ce qui concerne les séquences sèches, relativement longues, pouvant entraîner des déficits hydriques, il est recommandé de choisir les espèces et variétés de cultures tolérantes au déficit hydrique, dans les zones exposées. Les producteurs devront adopter des techniques culturales de conservation des sols et de l'eau, diversifier les pratiques agricoles, assurer une gestion rationnelle des ressources en eau de surface pour satisfaire les différents usages, notamment dans les bassins de l’Ouémé où les écoulements seraient moyens à déficitaires.