La Nation Bénin...
Le ministère du Cadre de vie et du Développement durable
a lancé la phase de formulation du projet « Transition du secteur du coton vers
des pratiques durables et résilientes au changement climatique ». C’est à
travers un atelier qui vise à partager avec l’ensemble des parties prenantes le
processus d’élaboration et les grandes orientations prévues pour la formulation
du projet, ce jeudi 26 juin à Cotonou.
Le projet ‘’Transition du secteur du coton vers des
pratiques durables et résilientes au changement climatique’’ ambitionne de
répondre aux défis environnementaux critiques liés à la culture conventionnelle
du coton au Bénin. Il s’agit notamment de la dégradation des sols, de la
dépendance aux intrants chimiques, des émissions de gaz à effet de serre. Il
vise à favoriser une transition vers des pratiques biologiques et
agroécologiques. Le Bénin entend ainsi adopter des pratiques agricoles
durables, notamment l’agriculture biologique, qui renforcent la résilience au
changement climatique en rendant les sols plus productifs.
En effet, la culture du coton biologique au Bénin émet 42
% de gaz à effet de serre de moins que le coton conventionnel et améliore la
santé des sols en augmentant la teneur en carbone organique. À travers des
approches fondées sur la recherche, l’innovation, le renforcement des capacités
et l’implication active des parties prenantes, le projet entend contribuer à
une filière cotonnière plus durable, inclusive et compétitive à l’échelle
internationale. Il prévoit également de lever les freins réglementaires et
financiers entravant le développement du coton biologique, afin de renforcer la
résilience climatique des communautés agricoles béninoises.
Selon Constant Houndénou, conseiller technique du ministre du Cadre de vie et des Transports, en charge du Développement durable, « les produits chimiques jouent un rôle crucial dans de nombreux secteurs et sont devenus presque indispensables dans notre quotidien en ce sens qu’ils contribuent à l’amélioration de la qualité de la vie ». Il a précisé que la production mondiale de produits chimiques est passée de 1 000 000 de tonnes en 1930 à 500 millions de tonnes en 2014. Au Bénin, les performances du secteur agricole de ces dernières décennies sont en grande partie dues à l’utilisation d’intrants chimiques de synthèse. Il a souligné que le coton, qui est la première culture d’exportation et source de devises avec une contribution de 13 % au Pib et 40 % aux recettes d’exportation, est également la principale culture utilisatrice de produits chimiques de synthèse.
Cependant, a-t-il nuancé, en participant à la dégradation
des terres et des écosystèmes, l’utilisation abusive des substances chimiques
augmente la vulnérabilité des populations au changement climatique. « Il
s’avère donc important de revoir nos pratiques en vue d’optimiser la production
agricole. C’est ce défi que va s’atteler à relever le présent projet intitulé
Transition du secteur cotonnier vers des pratiques durables et résilientes au
changement climatique, dont le principal objectif est la production de coton
biologique à travers des pratiques déjà éprouvées », a déclaré Constant Houndénou.
Il a ajouté que cette initiative qui permettra au Bénin d’augmenter sa
production biologique, offre des opportunités de gains environnementaux et
socioéconomiques, car elle aide, entre autres, à accroître le capital naturel
dont dépendent les moyens de subsistance des populations rurales, et à
renforcer la résilience des paysages, des écosystèmes et des systèmes sociaux
face au changement global.
Le projet, d’une durée de cinq ans, est porté par le ministère du Cadre de vie et des Transports, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue), avec le soutien du Fonds pour l’environnement mondial (Fem). Il a pour objectif principal d’appuyer la transition du secteur du coton vers une agriculture durable et respectueuse de l’environnement. Jelena Katic, cheffe du bureau de la coordinatrice résidente des Nations Unies, a déclaré qu’« éliminer l’usage de certains pesticides, c’est promouvoir une alternative plus sûre pour la sécurité alimentaire ». Selon elle, ce projet va impacter plus de 250 000 bénéficiaires, en particulier les jeunes et les femmes, pour une agriculture écologique sur environ 65 000 hectares.