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Protection de l’écosystème: Quand les océans rencontrent les forêts !

Environnement
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La protection des océans et des écosystèmes a été au cœur des échanges à l'occasion de la troisième Conférence des Nations Unies sur l'océan à Nice. Occasion également pour des experts de Chine, d'Europe et d'Afrique, de se pencher sur le sujet. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 20 juin 2025 à 11h46 Durée 3 min.
#Nations Unies

Des voix expertes pour se prononcer sur un défi planétaire, une complémentarité des perspectives liées aux océans. A Nice, ce sont plus que des voix qui se sont élevées. Ce sont aussi des échanges avec une pluralité d’opinions et une diversité d’engagements autour des géantes eaux.

Parmi ces voix, celle de madame Yu Xiang, directrice du Bureau de recherche sur l'économie du changement climatique, de l'industrie de recherche sur l'éco-civilisation de l'Académie des sciences sociales de Chine. Celle-ci a eu l’occasion de dévoiler “les impressionnantes avancées chinoises en matière de protection marine”. Son récit sur la restauration des mangroves a particulièrement retenu l’attention. Elle a exposé comment la Chine a transformé trente mille hectares de mangroves en véritables « forêts d’or », alliant restauration écologique et développement économique ; ce qui témoigne d'une approche innovante qui réconcilie environnement et prospérité.

Brice Lalonde, fort de son expérience d'ancien ministre français de l'Environnement, a apporté une perspective européenne pragmatique sur le sujet. Son insistance sur l'électrification des ports et la transition énergétique du transport maritime révèle l'ampleur des transformations nécessaires. Il fera observer qu’« une grande partie de la pollution des mers vient des terres ».

L'intervention de Chouaïbou Nchoutpouen de la Commission des forêts d'Afrique centrale a aussi retenu l’attention. Sa proposition de renforcer la coopération Sud-Sud et de créer des mécanismes financiers adaptés aux réalités de chaque bassin forestier tropical a séduit plus d’un. Il soutient l’idée d'impliquer directement les communautés autochtones dans les mécanismes de financement. Il insiste aussi sur les liens intrinsèques entre forêts et océans, expliquant que les forêts tropicales nourrissent les océans par l'acheminement d'azote et de phosphore via les rivières, ou encore que les mangroves servent de nurseries pour les espèces marines.

Autre intervention sur le sujet, celle de Michael Grubb relative à l'innovation technologique. L'exemple des véhicules électriques, à la fois décarbonés et bénéfiques pour la qualité de l'air urbain, illustre parfaitement comment une technologie peut servir plusieurs objectifs environnementaux simultanément. « On ne peut pas s'attendre à ce que les gens adoptent aveuglément de nouvelles technologies sans en comprendre les avantages », défend l’expert.

 

Urgence et espoir…

Xu Zhike, journaliste chinoise spécialiste des questions environnementales, se dit impressionnée par la convergence remarquable des préoccupations malgré la diversité des contextes géographiques et culturels. «Que nos invités viennent de Chine, d'Europe ou d'Afrique, tous partageaient le même sentiment d'urgence face aux défis climatiques et la même conviction que des solutions existent », apprécie-t-elle. L'approche chinoise de l'écologisation de l'industrie et de l'industrialisation de l'écologie a également retenu son attention à la suite des débats de Nice. «Cette vision, qui refuse d'opposer développement économique et protection environnementale, offre une perspective rafraîchissante dans un débat souvent marqué par les antagonismes », salue-t-elle. « La protection de l'environnement ne peut plus être pensée en solo, mais de façon globale. Les océans, les forêts, les villes, les technologies, tout est interconnecté », retient-elle. Selon elle, les exemples d'étiquetage carbone en Europe ou de l'approche ludique adoptée par la Chine montrent que l'information et l'incitation peuvent transformer les comportements individuels en mouvement collectif. « Je ressors profondément optimiste quant à l'avenir de la protection de l'environnement. Non pas par naïveté face aux défis immenses qui nous attendent, mais parce que j'ai pu constater la détermination, l'innovation et la collaboration à l'œuvre aux quatre coins du monde », indique-t-elle.

Pour elle, la Chine en particulier a opéré une transformation spectaculaire. D'un pays où l'on priait pour entrevoir un ciel bleu, elle est devenue une terre où on le photographie quotidiennement. Ces progrès démontrent que des transformations rapides et profondes sont possibles. L'engagement de l'Europe dans sa transition énergétique, l'innovation africaine dans la gestion forestière durable et l'enthousiasme de la jeunesse mondiale sont autant de signes encourageants, poursuit-elle. Xu Zhike reste optimiste que la troisième Conférence des Nations Unies sur l'Océan à Nice ne constitue qu'un exemple parmi tant d'autres de la mobilisation globale pour une action déterminée.