La Nation Bénin...
A
l'approche de la Journée météorologique mondiale (23 mars), le rapport de
l'Organisation météorologique mondiale (Omm) sur l'état du climat mondial en
2023 a confirmé ce que beaucoup redoutaient : l'année a battu tous les
indicateurs climatiques, marquant ainsi une période de bouleversements sans
précédent. Non seulement elle se démarque comme l'année la plus chaude jamais
enregistrée mais les niveaux de gaz à effet de serre, les températures de
surface, l'acidification des océans, le niveau de la mer, la banquise
antarctique et le recul des glaciers ont tous atteint des niveaux sans
précédent. Des événements météorologiques extrêmes ont affecté des millions de
personnes et entraîné des pertes économiques colossales.
Lors
de la présentation du document intitulé « L’état du climat mondial en 2023», la
nouvelle Secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (Omm),
Celeste Saulo, a déclaré que « la communauté météorologique mondiale met en
garde le monde entier et tire la sonnette d’alarme : nous sommes en alerte
rouge ».
L'année
2023 a été la plus chaude jamais enregistrée, avec une température moyenne
mondiale à la surface de 1,45 °C au-dessus du niveau préindustriel. Ce chiffre
alarmant s'inscrit dans une tendance à la hausse constante, faisant de la
dernière décennie la plus chaude de l'histoire. Les océans ont été
particulièrement touchés, avec une augmentation record de la chaleur marine. À
la fin de 2023, plus de 90 % des océans de la planète avaient connu des vagues
de chaleur à un moment ou à un autre de l’année. L'étendue des glaces de mer
dans l'Antarctique est la plus faible jamais enregistrée, avec une différence
d'un million de km2 par rapport à 2022. Les glaciers clés ont également subi
des pertes massives, signalant un avenir incertain pour les réserves d'eau
douce essentielles.
L’Afrique fortement touchée
Des
répercussions majeures ont été constatées sur l'ensemble de la planète. Des
vagues de chaleur, des inondations dévastatrices, des sécheresses prolongées,
des incendies de forêt incontrôlables (Hawaï, Canada, Europe) et des cyclones
tropicaux intenses (Grèce, Bulgarie, Turquie, Libye) ont provoqué des dommages
considérables sur tous les continents. Les populations vulnérables, déjà aux
prises avec des défis socio-économiques, ont été les plus durement touchées,
subissant des pertes humaines et matérielles considérables.
En
Afrique, les conséquences de ces événements climatiques extrêmes ont été
particulièrement dévastatrices. La région de la Corne de l'Afrique, qui a
souffert d'une sécheresse prolongée, a été confrontée à des inondations
massives en 2023. Les fortes pluies associées à El Niño et au dipôle de l'Océan
Indien ont entraîné des précipitations bien au-dessus de la normale, causant
des dégâts considérables en Somalie, en Éthiopie et au Kenya. À travers
l'Éthiopie, le Burundi, le Soudan du Sud, la Tanzanie, l'Ouganda, la Somalie et
le Kenya, des inondations généralisées et graves ont déplacé 1,8 million de
personnes.
Solution du côté des énergies renouvelables
Selon l’Argentine Celeste Saulo, la croissance, de près de 50 %, de la production d'énergies renouvelables (soleil, vent, eau) offre une voie vers une action climatique efficace, en raison du potentiel existant pour atteindre les objectifs de décarbonisation. « Elle serait particulièrement utile pour l’Afrique, continent le moins polluant mais le plus affecté par le changement climatique », a-t-elle dit.
Face
à cette crise climatique, l'Omm s'est engagée à intensifier la collaboration
avec l’ensemble des pays pour relever ce défi monumental. Des initiatives
telles que « l'Alerte précoce pour tous » visent à sauver des vies grâce à des
services d'alerte précoce améliorés, tandis que la surveillance mondiale des
gaz à effet de serre cherche à fournir des informations cruciales pour atténuer
le changement climatique.
La
Secrétaire générale de l’Omm a déclaré que « pour réussir, il est essentiel de
mobiliser des efforts concertés sur l'ensemble de la chaîne de valeur, de
l'amélioration des données climatiques à la fourniture de services
météorologiques et climatiques adaptés ». Elle a souligné l’importance du rôle
de la communauté internationale. Et a ajouté qu’elle doit agir « de manière
décisive pour limiter les effets néfastes du changement climatique et protéger
les communautés les plus vulnérables de notre planète».