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Justice algérienne: L’écrivain Boualem Sansal condamné à cinq ans de prison ferme

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L’écrivain Boualem Sansal L’écrivain Boualem Sansal

Le tribunal correctionnel de Dar El Beida, à Alger, a condamné ce jeudi 27 mars l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme et à une amende de 500 000 dinars (environ 3 500 euros). Arrêté le 16 novembre 2024, l’auteur de 80 ans était poursuivi pour des accusations telles qu’atteinte à l’unité nationale et outrage à corps constitué

Par   Lhys DEGLA, le 27 mars 2025 à 12h43 Durée 3 min.
#Justice algérienne
Le procès, tenu sans annonce préalable a surpris par sa brièveté, ne durant qu’une vingtaine de minutes. Le procureur avait initialement requis une peine de dix ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars (environ 7 000 euros). La sentence finale, bien que réduite, a suscité de vives réactions.

François Zimeray, avocat de Boualem Sansal a dénoncé une “détention cruelle” et une “audience de vingt minutes” aboutissant à “cinq ans de prison pour un écrivain innocent”, estimant que cette sentence “trahit le sens même du mot justice”. Il a appelé le président algérien à faire preuve d’humanité, soulignant l’âge avancé et l’état de santé précaire de son client.

Mohamed Baghdadi, bâtonnier d’Alger a évoqué une possible “forme d’apaisement” en raison de la personnalité de l’accusé, rappelant que Boualem Sansal est “un monsieur âgé qui est fatigué, qui est malade et qui n’a pas d’antécédent judiciaire”.

Cette condamnation intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France. En janvier, le Parlement européen avait adopté une résolution critiquant l’arrestation de Boualem Sansal, ce qui avait été vivement dénoncé par les parlementaires algériens comme une “attaque flagrante contre l’Algérie”. 

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Le verdict laisse entrevoir la possibilité d’une grâce présidentielle, notamment à l’occasion des grâces traditionnelles de la fête de l’Indépendance le 5 juillet. Toutefois, cette mesure ne pouvant s’appliquer qu’aux condamnations définitives, le choix de Boualem Sansal de ne pas faire appel pourrait être déterminant.

En France, des manifestations ont eu lieu pour réclamer la libération de l’écrivain. Cependant, les médias algériens continuent de souligner la gravité des accusations portées contre lui, certains le qualifiant de “faux martyr” et rappelant que ses déclarations ont été perçues comme offensantes par de nombreux Algériens.

Boualem Sansal, connu pour ses œuvres critiques envers le régime algérien, a toujours défendu sa liberté d’expression. Cette condamnation soulève des questions sur la liberté d’expression et le respect des droits de l’homme en Algérie.