La Nation Bénin...
Comme dans un jeu de pile ou face, les
Etats-Unis ont frappé trois sites nucléaires iraniens dans les premières heures
de ce dimanche 22 juin. Pas de perte en vie humaine ni de risque “apparent” de
contamination radioactive ; mais les agressions américaines pourraient
compromettre la désescalade souhaitée de tous les vœux. Sur la scène
internationale, les appels à la retenue se multiplient.
Il avait donné deux semaines pour faire
connaitre sa décision de frapper ou pas l’Iran. Mais en fin de compte,
l’artifice n’aura duré que deux jours. Un revirement qui n’étonne guère
puisqu’il s’agit bien de Donald Trump.
Il était environ 2 h 30 du matin quand les
frappes américaines ont déferlé sur l’Iran. Quatorze bombes anti-bunker ont
détruit, en 25 minutes, trois sites stratégiques du programme nucléaire
iranien. Ont été visés le site de Fordo, qui serait le site plus caché et le
plus abouti, au regard de l’inquiétante quantité d’uranium enrichi s’y trouvant
(plus de 85 %, sachant qu’il faut 90 % d’uranium enrichi pour fabriquer l’arme
nucléaire) ; le site de Natanz et le site d’Ispahan.
Après avoir réussi son coup, le président
américain Donald Trump a confirmé d’emblée ces frappes, se targuant d’une
opération réussie. Le chef du Pentagone va ensuite préciser que les frappes ne
visent pas un changement de régime mais le programme iranien.
Représailles
Du côté de l’Iran, une réponse à la hauteur de l’agression est annoncée. “Les attaques américaines auront des conséquences éternelles”, a fait savoir le chef de la diplomatie iranienne. Les autorités iraniennes ont confirmé qu’il n’y a pas de perte en vie humaine suite aux frappes et les blessés ne présentent aucun signe de contamination radioactive. A les en croire, l’uranium enrichi de l’Iran serait intact. Autrement dit, les frappes n’auraient pas eu l’effet dévastateur clamé par les Etats-Unis. L’Agence atomique iranienne soutient même que ces frappes ne sauraient arrêter le programme nucléaire iranien.
Vague d’inquiétudes
Bien évidemment, le Hamas a condamné les
agressions des Etats-Unis contre l’Iran. Pire, les Houthis du Yémen, qui
avaient annoncé des représailles en cas d’actions militaires des Etats-Unis en
Iran, voient en ces frappes une déclaration de guerre. Plusieurs Etats du
Moyen-Orient se sont dits préoccupés par la tournure des événements. Le Quatar,
qui abrite une des plus grandes bases des Etats-Unis, craint de graves
conséquences. Du côté de l’Occident, le discours reste diplomatique. Tout en
appelant à la retenue, le président français Emmanuel Macron a exhorté le guide
suprême iranien à renouer avec les négociations. Même invite du côté de Londres
et de Berlin. Comme, on s’en doute, c’est la jubilation du côté d’Israël.
Benjamin Netanyahu a salué les frappes américaines et le courage de Donald
Trump.
Appel à la paix
La
solution diplomatique et pacifique est ainsi compromise. Et pourtant,
“L’humanité crie et réclame la paix”, a martelé le pape Léon XIV. Mais après
ces nouvelles agressions, l’exhortation du Saint-Père trouvera-t-elle un écho
favorable ?