2e Salon de l’Entrepreneuriat numérique et de l’Intelligence artificielle: Sous le signe de la valorisation des contenus locaux

Avec pour objectif de promouvoir l'entrepreneuriat numérique avec un accent particulier sur les enjeux stratégiques, socio-économiques, politiques et éthiques de l'Intelligence artificielle (Ia) en Afrique et au Bénin, la deuxième édition du Salon de l’Entrepreneuriat numérique et de l’Intelligence artificielle a été officiellement lancée, ce jeudi 11 mai à Cotonou. Yves Détchénou, ministre de la Justice, Garde des sceaux, a souligné que le Salon de l’Entrepreneuriat numérique et de l’Intelligence artificielle traduit toute la dynamique en matière de transformation structurelle souhaitée par le gouvernement béninois. Il se dit heureux que le Senia soit organisé dans un contexte où le Bénin vient d'adopter sa Stratégie nationale pour l’Intelligence artificielle et les Mégadonnées. A l’en croire, cette rencontre d'échanges autour du thème « Contenus locaux, nouveaux métiers et données ouvertes », apparait comme le moment idéal pour parler de l’importance de l'Ia. Conscient que la sécurité des données reste un défi important en Intelligence artificielle, il a rassuré l’assistance que ces aspects sont pris en compte dans les textes en vigueur en République du Bénin. « Nous avons une forte législation dans laquelle toutes ces questions sont prises en compte », a-t-il déclaré, invitant les acteurs de l’écosystème du numérique à faire preuve d’ingéniosité et de professionnalisme face à l’usage de l’Ia. C’est le lieu pour Aristide Adjinakou, directeur pôle Système d’information à l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique (Asin) et Mahuna Akplogan, Applied Ia Consultant Isheero, de présenter au public le Chatbot du gouvernement béninois (Gpt Bj) pour répondre aux questions relatives au code général des impôts, au code du numérique, au code du travail et au code pénal du Bénin.

Créativité et innovation

Pour Aristide Adjinakou, au sein de l'Asin, l'Ia et la data science sont utilisées pour impacter les populations. En témoigne ce Chatbot qui est le fruit de trois semaines de travail entre les experts de Isheroo et de l’Asin. « Nous avons travaillé ensemble pour proposer des actions afin de valoriser les contenus locaux », a-t-il confié, insistant sur l'importance de l'innovation et de la créativité à travers l'Ia. Avec à ses côtés, son homologue du Burkina-Faso, ses collègues de la Justice, des Sports, du Commerce et des Affaires étrangères, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, ministre du Numérique et de la Digitalisation, s’est réjouie de la mobilisation de tous les acteurs de l’écosystème du numérique et de l’entrepreneuriat autour de cette deuxième édition du Senia. Avec la ferme conviction que l’intelligence artificielle peut être utilisée pour valoriser les contenus locaux en vue d'offrir de nouvelles opportunités et stimuler la création et l’innovation, elle estime qu’il est urgent de développer de nouvelles compétences pour répondre aux nouveaux besoins. « Cette année, nous avons choisi de mettre l’accent sur l’importance de la créativité et de l’innovation dans l’économie numérique dans le contexte de la valorisation des contenus locaux et de l’utilisation de l’Ia », a-t-elle déclaré. Pour la ministre du Numérique et de la Digitalisation, les nouveaux métiers nécessitent de nouvelles compétences qu’il faut développer dans les universités et centres de formation. A l’en croire, les contenus locaux constituent un enjeu majeur pour le développement de l’économie numérique dans les pays africains. « Nous avons un potentiel considérable pour valoriser nos ressources documentaires, nos talents, nos savoir-faire et nos cultures riches et variées sur des plateformes numériques basées sur l’Ia », a-t-elle fait remarquer. Les données ouvertes sont un élément clé de la transparence et de l’efficacité de l’administration publique, selon la ministre du Numérique et de la Digitalisation, qui a rappelé les progrès réalisés par le Bénin en matière de l’intelligence artificielle depuis la 1re édition du Senia. Pour finir, elle a sollicité l’implication de tous les acteurs pour la mise en œuvre de la stratégie nationale pour l’Ia et les Mégadonnées. Hôte du gouvernement béninois à ce rendez-vous, Aminata Zerbo-Sabané, ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électroniques du Burkina Faso, salue la vision fédéraliste du Bénin en matière de développement du numérique sur le continent. Pour elle, les efforts qui se font au Bénin et dans la sous-région témoignent de plus en plus de l’existence d’un potentiel au service du développement des Etats africains. Au-delà des discours, elle souhaite que cette dynamique continue pour rendre davantage la vie facile aux populations à travers l’Ia. « Nous devons encore faire beaucoup d'efforts pour réduire la fracture numérique dans nos pays », a-t-elle indiqué. A l’en croire, sa présence à ce salon est un appel à un élan de solidarité nécessaire à la réussite de la transition digitale dans les pays africains.