La Nation Bénin...
Ingénieur
en Intelligence artificielle chez IBM, mentor et formateur, Arnauld Adjovi, 31
ans, est l’un des visages les plus prometteurs de la tech béninoise. À Pékin,
il a conduit pour la première fois l’équipe nationale du Bénin aux Olympiades
mondiales d’Ia. Derrière son parcours, se dessine l’histoire d’un passionné de
mathématiques, d’un bâtisseur d’écosystèmes et d’un mentor qui inspire toute
une génération.
Il
y a de ces histoires qui donnent envie de se surpasser. Celle d’Arnauld Adjovi
en est une. Parti de Cotonou avec sa passion pour les sciences et
l’informatique, ce jeune de 31 ans, s’impose aujourd’hui comme l’un des visages
de l’intelligence artificielle (IA) africaine sur la scène internationale.
Ingénieur en IA, cadre chez IBM, mentor et formateur, il incarne la nouvelle
génération de jeunes africains capables non seulement de créer des solutions
numériques de classe mondiale mais aussi d’inspirer des talents dans le monde.
Né à Cotonou, dans une famille attachée aux valeurs de l’éducation et du
travail, Arnauld Adjovi découvre très tôt sa passion pour les sciences. « Très
tôt, j’ai été fasciné par les mathématiques, par la logique qu’elles imposent et
par les défis intellectuels qu’elles posent », raconte-t-il. Au Collège
catholique Saint Jean-Baptiste de Cotonou, il fait ses premiers pas avec
l’informatique et comprend rapidement qu’un ordinateur n’est pas seulement un
outil simple, mais un instrument capable de résoudre des problèmes concrets et
créer des solutions. « C’est à ce moment-là que je me suis dit : si je maîtrise
cet outil, je pourrai changer le monde autour de moi », se souvient-il. Sa
licence à l’Ecole nationale d'Economie appliquée et de Management (Eneam) à
Cotonou lui a donné les bases solides en statistiques et en informatique et son
master en Data Science en France, lui a ouvert les portes de la recherche et de
l’innovation. Mais ce qui marque Arnauld, c’est sa capacité à relier théorie et
pratique : dès ses premiers projets, il constate que le code peut améliorer
concrètement la vie des gens.
Une
carrière internationale à portée de main
Son
parcours professionnel s’enrichit d’expériences dans des start-up spécialisées
en traitement automatique du langage (NLP), en optimisation et déploiement de
système d’IA (MLOps), avant son entrée chez IBM où il participe à des projets
internationaux d’envergure. « IBM représentait pour moi une école de rigueur et
d’innovation », explique-t-il. Il fait partie de ces jeunes Béninois qui
portent haut le flambeau du pays sur la scène internationale dans le domaine de
l’intelligence artificielle (IA).
Un
mentor engagé
Au-delà
de ses succès personnels, Arnauld Adjovi est un mentor et un bâtisseur
d’écosystèmes. Il participe à des projets gouvernementaux notamment la
Stratégie nationale d’intelligence artificielle et des mégadonnées (Sniam) et
accompagne des start-up locales. « Arnauld a cette rare combinaison entre
excellence technique et intelligence émotionnelle », note Luc Alapini, chef
d’entreprise. Dans son domaine, il incarne une philosophie : l’IA doit être un
levier de souveraineté, d’éthique et d’opportunités locales pour l’Afrique. Cet
engagement s’illustre à travers des initiatives comme l’association iSheero, le
soutien aux start-ups africaines et des programmes tels que Africa Techup Tour.
Ses proches témoignent unanimement de son altruisme et de sa rigueur. « Sa
capacité à écouter, à guider et à insuffler de la confiance, fait de lui un
partenaire précieux dans tout projet », affirme Marc-André Akinolu Loko,
directeur général de l’Agence des Systèmes d’Information et du Numérique
(Asin), qui se dit heureux de son rôle
sur le développement du chatbot GPT-BJ, dans un contexte de forte
pression et de délais réduits. Il se dit également sidéré par son implication
personnelle dans l’Hackathon IA multilingue qui a permis de mettre en valeur
les langues africaines grâce à la technologie et à l’IA en particulier. « Ce
projet a créé un véritable momentum autour de l’importance de nos langues et de
notre identité culturelle dans le numérique et voir Arnauld porter ce type
d’initiatives est une fierté partagée», a-t-il confié. Sa présence aux cotés
des cadres des ministères béninois et agences gouvernementales pour structurer
la stratégie nationale d'IA, sa contribution au développement de GPT-BJ et sa
capacité à former la nouvelle génération d'experts africains en IA font de lui
à ce jour un acteur important dans l’écosystème du numérique au Bénin. « Ma
plus grande fierté, c'est de voir comment il contribue concrètement au
développement de l'écosystème IA au Bénin et en Afrique car il a cette rare
combinaison entre excellence technique et intelligence émotionnelle »,
renchérit Luc Alapini. Pour lui, c’est
un véritable plaisir d’avoir travaillé avec Arnauld Adjovi qui dispose d’une
expertise technique de très haut niveau, notamment sur les LLMs et
l'architecture de solutions IA. « Ce que j'apprécie particulièrement, c'est sa
capacité à montrer aux jeunes que l'excellence technique n'est pas incompatible
avec l'impact social positif », poursuit-il.
Pour les jeunes qu’il encadre, il est «humble, accessible et exigeant à
la fois », comme le souligne Eudoxie Abouta, développeur : «Il nous pousse à
toujours donner le meilleur de nous-mêmes, tout en partageant son savoir avec
générosité », confie-t-elle. Selon elle, ce mentor fait partie de ceux qui
ouvrent la voie et montrent que l’Afrique peut avoir un rôle majeur dans l’IA.
« Sa contribution crée non seulement des opportunités mais aussi un élan
collectif », fait-elle remarquer.
Le
pari audacieux des Olympiades mondiales d’IA
En
2025, Arnauld Adjovi prend une dimension nationale en orchestrant la première
participation du Bénin aux Olympiades internationales d’intelligence
artificielle à Pékin. Parti de zéro, il conçoit un programme intensif de
formation qui a permis de mobiliser plus de 700 candidats issus de tout le
pays. « Nous avons construit une
approche hybride et modulaire: cours magistraux en ligne, travaux pratiques sur
notebooks interactifs, projets collaboratifs sur GitHub, et un bootcamp
intensif de plusieurs semaines avant Pékin», explique celui dont le rôle était
de concevoir une méthodologie complète, alignée sur le syllabus international,
tout en l’adaptant aux réalités locales. Et cette préparation qui combinait
rigueur théorique, pratique et préparation psychologique : gestion du stress,
la rapidité d’exécution et autonomie d’apprentissage a conduit à un meilleur
résultat. La progression des jeunes a été spectaculaire : en quelques mois, ils
sont passés de novices en Pythons à la maîtrise des architectures avancées
comme les transformers. L’équipe béninoise surprend le monde : 30ᵉ sur 87
nations, devant des pays technologiquement plus avancés, avec une mention
honorable pour Merveille Agbossaga, classée dans le tiers supérieur mondial en
épreuves individuelles. « Au moment où les résultats sont tombés, j’ai senti
que nous venions d’écrire une page de l’histoire de notre pays», se
rappelle-t-il avec émotion. Les membres de l’équipe se souviennent de son
soutien indéfectible : « La veille d’une présentation, il nous a dit: Vous êtes
ici pour vous prouver que vous pouvez rivaliser avec les meilleurs. C’est un
message qui nous a donné confiance », confie Merveille Agbossaga.
Une
vision pour l’Afrique
Arnauld
Adjovi rêve de voir émerger un écosystème africain capable de produire ses
propres géants technologiques de l’IA. Son défi immédiat est double: continuer
à faire rayonner l’Afrique dans les arènes internationales et contribuer à
bâtir des infrastructures locales qui permettront aux jeunes de créer et
d’innover depuis le continent. « Mon rôle est de montrer que l’excellence
africaine est possible et qu’on peut réussir depuis le Bénin tout en restant
connecté à son continent », explique-t-il. Sa trajectoire inspire la jeunesse
et démontre que rigueur, persévérance et audace peuvent transformer un rêve
local en succès international.
Il
ne compte pas s’arrêter là. Il souhaite renforcer les passerelles entre grandes
entreprises et talents africains, institutionnaliser les programmes de
formation et faire émerger un écosystème capable de produire des leaders
technologiques africains. Comme il le résume pour la jeunesse béninoise : «
Votre avenir n’est pas écrit ailleurs : vous avez en vous les compétences et
l’audace pour écrire la prochaine page de l’histoire numérique africaine ».
Avec lui, le Bénin et l’Afrique démontrent que l’IA n’est pas réservée aux
grandes puissances. Elle peut naître de la détermination, du talent et de la
vision d’une jeunesse guidée par des mentors comme lui
Un bâtisseur d’écosystèmes et un mentor qui inspire toute une génération