La Nation Bénin...
Avec
la montée vertigineuse de la cybercriminalité en Afrique, les gouvernements,
les entreprises et les citoyens restent confrontés à une série de menaces qui
appellent à une sensibilisation de toutes les couches de la société aux risques
d’internet et son utilisation de manière productive. Kamal Touré, Coordonnateur
régional du programme de lutte contre la cybercriminalité pour l'Office des
Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc), évoque les principaux défis
auxquels sont confrontés les pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre.
La
cybercriminalité évolue à un rythme inquiétant en Afrique. Ce qui interpelle la
conscience de tous à savoir les gouvernements, les entreprises et les citoyens.
Dans une interview accordée à Africa CyberSecurity Mag, Kamal Touré,
Coordonnateur régional du programme de lutte contre la cybercriminalité pour
l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (Onudc), évoque les
principaux défis auxquels sont confrontés les pays de l'Afrique de l'Ouest et
du Centre en matière de lutte contre la cybercriminalité. Le premier défi,
selon lui, reste la technologie qui évolue à un rythme croissant. «Les
cybercriminels trouvent toujours de nouvelles façons de commettre leurs crimes
et les forces de l'ordre peuvent parfois avoir du mal à suivre, car il faut du
matériel technologique de pointe pour mener des enquêtes numériques». Il note
que le second défi est financier. Il est crucial, à l’en croire, que les États
investissent de façon importante dans le matériel pour lutter contre la
cybercriminalité. Le troisième défi qui n'est pas le moindre est celui de la
formation et de la connaissance. « Nous plaidons pour un renforcement des
capacités des forces de l'ordre et des acteurs de la justice pour mieux lutter
contre la cybercriminalité », a-t-il fait savoir. Selon le coordonnateur régional du programme
de lutte contre la cybercriminalité pour l'Office des Nations Unies contre la
drogue et le crime (Onudc), l'organisme essaie de répondre à ces défis. « Nous
faisons beaucoup de renforcement de capacités des acteurs de la lutte contre la
cybercriminalité, notamment les forces de l'ordre et les acteurs de la justice,
pour que toute la chaîne pénale soit formée à pouvoir mener des investigations
numériques, faire de la criminalistique numérique, des extractions, monter un
dossier, faire des enquêtes et aller devant le juge qui pourra comprendre et
condamner en fonction des lois », a-t-il fait savoir. Un autre point sur lequel
son organisation agit est la prévention. Selon Kamal Touré, le meilleur moyen
de lutter contre un crime est de faire en sorte que le crime ne soit pas
commis. D’après lui, l’Onudc organise des campagnes, parfois à l'échelle
nationale, mais aussi forme les autres parties prenantes de la lutte contre la
cybercriminalité, notamment les élèves, les étudiants, les professeurs et les
parents. « Les élèves ont tous des portables et des outils technologiques et
font face à la cybercriminalité aussi, faisant partie même des personnes les
plus vulnérables», a-t-il fait comprendre en précisant qu’il essaie d'aller
dans des écoles et de travailler avec des acteurs de l'éducation.
Rôles
En
tant que parties prenantes, les gouvernements, les entreprises et la société
civile ont un rôle crucial à jouer dans la prévention et la lutte contre la
cybercriminalité. Il souligne qu’il est
temps que les États investissent dans la lutte contre la cybercriminalité, que
les budgets des États contiennent des lignes relatives à la lutte contre la
cybercriminalité et que la police et les magistrats soient formés. Il appelle
également à inclure la lutte contre la cybercriminalité dans les curricula des
écoles de formation de la police et des magistrats.
Quant aux individus et organisations, Kamal Touré affirme que dans le contexte africain, il s’avère important pour ces cibles de s'informer, de se former et de s'éduquer. « Il faut apprendre à manipuler ces outils. C'est pourquoi, j'appelle à inclure la sensibilisation à la cybercriminalité dans les programmes scolaires dès le plus jeune âge pour sensibiliser les élèves aux risques d'Internet et leur apprendre comment les déjouer et comment utiliser Internet de manière productive », a-t-il indiqué en mentionnant que plus les gens seront formés, moins il y aura de victimes.