La Nation Bénin...
Dans
un contexte où la transformation numérique devient un levier incontournable
pour une gouvernance efficace et inclusive, la ‘’Foire aux Savoirs 2025’’
s’impose comme un espace stratégique de dialogue entre chercheurs, décideurs
politiques et acteurs du numérique. Lancée ce mercredi 21 mai à Cotonou, cette
deuxième édition qui prend fin ce jour, ambitionne de rapprocher la production
de connaissances des besoins concrets des institutions publiques en Afrique de
l’Ouest.
Face
aux défis complexes auxquels sont confrontés le Sahel et l’Afrique de l’Ouest,
qu’ils soient socio-économiques, politiques ou environnementaux, la
digitalisation représente un levier de transformation crucial pour la
gouvernance. L’intégration des technologies numériques dans des secteurs clés
offre des possibilités sans précédent pour améliorer l’efficacité
administrative, renforcer la transparence et stimuler la participation
citoyenne. Toutefois, cette transition numérique comporte des défis
considérables, notamment la fracture numérique, l’inégalité d’accès aux
technologies, ainsi que des questions cruciales telles que la protection des
données personnelles et la cybersécurité.
Dans
ce contexte, la ‘’Foire aux Savoirs 2025’’ lancée ce mercredi, explore
plusieurs axes importants. Placé sous le thème « Digitalisation et enjeux de la
gouvernance au Sahel et en Afrique de l’Ouest», cet évènement organisé par
Global Development Network et le Centre Africain pour le Développement
Équitable (Aced), en partenariat avec l’Agence des systèmes d’information et du
numérique (Asin), vise à favoriser un dialogue direct entre les acteurs du
secteur de la recherche, les décideurs politiques et les agences
gouvernementales, afin de mieux comprendre les besoins en connaissances des
institutions publiques, en particulier dans des domaines stratégiques comme la
digitalisation. L’événement s’intéresse également à la convergence et à la divergence
des perspectives de digitalisation dans la région, tout en mettant l’accent sur
la production et l’utilisation des données probantes pour une gouvernance
numérique efficace.
Pour
Fréjus Thoto, directeur exécutif du Centre africain pour le développement
équitable (Aced), cet événement offre l’occasion de créer un espace d’échanges
entre les chercheurs et les décideurs politiques, permettant ainsi de
co-construire des priorités de recherche adaptées aux réalités du terrain. Il
souligne que, trop souvent, les processus de définition des thématiques de
recherche se font sans la participation des décideurs, qui sont pourtant les
principaux utilisateurs des résultats. « Si la recherche est alignée sur les
besoins réels des utilisateurs finaux, la probabilité que ses résultats soient
effectivement utilisés est beaucoup plus élevée », explique-t-il. Il met
également en avant les avancées significatives du Bénin dans la digitalisation
des services publics, notamment en ce qui concerne l’accès numérique aux services
sociaux, un progrès qu’il considère comme impensable il y a quelques années.
Renforcer les synergies
À
l’issue de cet évènement, les participants espèrent aboutir à la création d’un
agenda régional de recherche. Ce document recensera les besoins les plus
pressants des décideurs en matière de connaissances et orientera les chercheurs
dans leurs travaux futurs. Ce programme devrait également être accompagné de
financements afin de garantir que les chercheurs puissent mener des études
pertinentes et directement exploitables par les gouvernants.
Représentant
le directeur général de l’Agence des systèmes d’information et du numérique
(Asin), Tantchonta M’po a salué cette initiative, soulignant que la Foire aux
Savoirs va bien au-delà d’un simple événement. Elle constitue, à l’en croire,
un espace stratégique où porteurs de savoirs, décideurs politiques et acteurs
de la transformation numérique se rencontrent pour réfléchir ensemble à un
enjeu majeur: la digitalisation au service d’une gouvernance efficace,
équitable et inclusive. Selon lui, cette rencontre reflète l’engagement du
Bénin à renforcer l’utilisation des technologies pour éclairer les décisions
publiques et renforcer la confiance entre l’État et ses citoyens. « La
technologie n’a de valeur que lorsqu’elle est mise au service de l’humain »,
a-t-il ajouté.
En outre, la ‘’Foire aux Savoirs’’ offre divers espaces d’échanges et de collaboration. La Scène accueille des conférences et des panels de haut niveau, où experts, décideurs et partenaires débattent des grands enjeux numériques actuels. Le Marché des Savoirs permet aux think tanks de présenter leurs publications, projets innovants et résultats de recherche, et de dialoguer avec les participants. Les Ateliers pratiques offrent des sessions interactives visant à partager des expériences et à renforcer les capacités des participants. Enfin, les rencontres B2B offrent des opportunités de réseautage ciblé, facilitant les échanges directs entre think tanks, bailleurs de fonds et institutions publiques. En réunissant une grande diversité d’acteurs du développement et de la gouvernance en Afrique de l’Ouest, la ‘’Foire aux Savoirs 2025’’ constitue un événement clé pour renforcer les synergies et encourager une collaboration renforcée. Elle poursuit un objectif fondamental qui est de faire en sorte que la recherche contribue de manière concrète à l’amélioration de la gouvernance numérique et à la mise en œuvre de politiques publiques efficaces dans la région.