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Marc-André Loko, directeur général de l’Asin: « Nous contribuons à révéler le Bénin dans le secteur du numérique »

Numérique
Marc-André Loko Marc-André Loko

L’Agence des systèmes d’information et du numérique (Asin) joue un rôle central dans le développement du numérique au Bénin. Avec une approche intégrée couvrant les infrastructures, la sécurité et les services numériques, elle a enregistré des avancées majeures en 2024. Dans cette interview, son directeur général, Marc André Loko, évoque les réalisations phares de l’agence, les défis relevés et l’impact des initiatives stratégiques sur le rayonnement du Bénin à l’international.

 

Par   Christian HOUNONGBE, le 25 févr. 2025 à 06h20 Durée 3 min.
#Agence des Systèmes d’Information et du Numérique

La Nation : Monsieur le directeur, qu’est-ce qui fait la particularité de l’Agence des systèmes d’information et du numérique (Asin), chef d’orchestre des pôles d’infrastructures numériques, de sécurité numérique, et des systèmes d’information et de digitalisation au Bénin ?

Marc André Loko :  Merci pour l’opportunité que vous donnez à l’Agence des systèmes d’information et du numérique (Asin) à travers ma modeste personne pour échanger avec vous sur les évolutions au niveau de ma structure et de l’écosystème du numérique. Je pense qu’il est important de rappeler que l’Asin est une agence particulière à l’échelle continentale. Parce que si vous regardez la plupart des pays sur le continent, ils ont fait des choix différents. Ils n’ont pas fait un choix de concentration comme vous pouvez l’observer au niveau de l’Asin. Souvent, ces pays font l’option de deux à trois agences. Ils ont des agences qui traitent par exemple des questions liées au service universel, des agences qui traitent spécifiquement de la sécurité numérique et des agences qui sont sur les aspects infrastructurels et des services alors que nous, au niveau du Bénin, nous avons concentré tous ces volets au sein de l’Asin. Et c’est ce qui fait sa particularité.

Quels sont les résultats enregistrés au niveau du secteur en 2024 ?

2024 a été une année très dense au niveau de l’Asin. Très dense parce que dès 2022, nous avons initié énormément de nouveaux projets, qui au cours de l’année 2023 ont beaucoup progressé pour aboutir en 2024. Globalement, sur les différents volets, que ce soit au niveau du secteur des infrastructures, des services et des systèmes d’information et de la sécurité numérique, on a eu des réalisations assez intéressantes en 2024. Si je commence par les infrastructures numériques, nous avons au cours de cette année réceptionné ce que nous appelons des cases numériques. Les cases numériques, c’est comme des points numériques communautaires dans des zones qui n’ont pas la connectivité mobile. Et donc, il était important pour nous d’adresser ces zones-là par des solutions satellitaires. Que ce soit dans le Mono, le Borgou et ailleurs, nous avons déployé ces solutions vraiment très agiles. En partant des préfabriqués qui permettent de pouvoir poser de manière la plus simple possible cette infrastructure au milieu d’une communauté et de permettre à des personnes qui sont dans des zones très reculées de pouvoir bénéficier des services de connectivité et d’avoir de l’assistance également pour pouvoir bénéficier des services du gouvernement. Je fais exprès de commencer par cela parce que la problématique liée à la fracture numérique est quelque chose qui nous tient vraiment à cœur. Nous avons également poursuivi avec les salles numériques en adressant les questions liées aux handicapés. Dans le secteur de l’enseignement supérieur, nous avons réceptionné par exemple en décembre, la salle numérique de l’Ecole normale supérieure de Natitingou qui est quelque chose dont nous sommes fiers puisque l’équilibre territorial, l’aménagement global du territoire nous tient à cœur. Nous avons également adressé des besoins en connectivité pour différents secteurs; par exemple, les commissariats, les centres de santé et d’autres structures administratives sur le territoire national, toujours pour contribuer à ce besoin de connectivité.

Parlant de la connectivité, qu’en est-il du programme de développement du haut débit ?

Nous avons travaillé avec la Société béninoise des Infrastructures numériques (Sbin) sur un projet structurant qui est le programme de développement des réseaux haut débit, qui permet de poursuivre le déploiement de la fibre optique sur tout le territoire national. Ceci constitue une réalisation importante parce que quand la fibre est quelque part, c’est que le haut débit va suivre. C’est un prérequis qui nous tient vraiment à cœur. Donc, vous avez de nouvelles communes qui n’en avaient pas comme dans le Couffo par exemple. De nouvelles zones comme Lokossa, Azovè jusqu’à Abomey qui n’étaient pas adressées sont maintenant concernées. D’autres zones comme Savalou, Bassila jusqu’à Djougou ne seront pas oubliées.

Le déploiement des e-services constitue un volet sur lequel vous avez été actif depuis 2016. Qu’est-ce qui a été fait concrètement en 2024 ? 

En ce qui concerne le volet des services, nous avons mis l’accent sur l’accompagnement des collectivités locales. Jusque-là, beaucoup d’investissements sont faits au niveau central, mais nous avons commencé à impacter beaucoup plus les collectivités locales. Comment accompagner les mairies par exemple pour introduire des services de gestion électronique de courrier. Jusque-là, quand un maire s’absente, tout est au ralenti. Aujourd’hui, quand le Secrétaire exécutif de la mairie de Nikki vient à Cotonou, il continue à signer les documents administratifs et la vie continue normalement pour ses administrés. Pareil pour Lokossa, Natitingou et autres. Nous avons également accompagné la mairie de notre capitale Porto- Novo ainsi que celle de Cotonou en réhabilitant leur infrastructure. On les a accompagnées en leur offrant des services de gestion électronique de courrier. L’objectif, c’est de les aider pour qu’elles puissent rendre le meilleur service possible aux citoyens. Dans notre écosystème, nous en avions déjà plus de 200 dématérialisés et on en a rajouté une bonne trentaine. Et on a continué à améliorer ce qui existait déjà.  Vous avez des e-services comme celui de la visite technique qui est devenu le premier service en termes de volume en dépassant déjà le million de demandes. Il n’y avait que 4 sites de Centre national de Sécurité routière qu’on a adressé, cette année on va généraliser sur tous les sites et continuer à simplifier les choses et permettre aussi à l’État de pouvoir sécuriser la collecte de ces recettes. Avec ces avancées, nous avons continué à progresser à l’échelle continentale en rentrant dans le top 5 à l’échelle du continent. Vous avez vu également la ratification des accords de Malabo, la ratification des accords de Budapest. Nous travaillons avec le Centre National d’Investigation Numérique (Cnin) qui traite plus des questions liées à la criminalité alors que nous on est sur la cybersécurité. Une belle collaboration qui a démarré l’année dernière avec la ratification de ces accords-là. Et je ne terminerai pas sans rappeler que l’humain est quelque chose d’extrêmement important.

La formation est essentielle pour accompagner les évolutions technologiques. Quelles sont les initiatives qui ont permis de renforcer les compétences des Béninois dans les domaines du numérique et favoriser les innovations locales ? 

Quels que soient les investissements que nous faisons dans les infrastructures, dans les services, dans les systèmes d’information, dans la sécurité numérique, nous avons besoin de continuer à renforcer les compétences. Et donc, ça a été un axe très important au cours de l’année.  En termes de formation, il y a la certification Icdl, les formations pour les enseignants du secondaire, du supérieur et ce que nous faisons également pour les personnels dans les collectivités locales.

Dans l’Ouémé comme dans le Borgou, il y a eu des formations qui ont été faites. Plusieurs centaines de personnes ont bénéficié au cours de l’année 2024 de renforcement de compétences pour une meilleure maîtrise, une meilleure appropriation des outils numériques. 

Comment ces efforts ont contribué à repositionner le Bénin aux plans continental et international ?

Il y a encore 3 ou 4 ans, nous nous battions pour être présents dans les événements internationaux. C’est nous qui courions après les organisateurs d’événements pour aller nous positionner. Mais, ce que nous observons depuis un an et demi, c’est que nous sommes naturellement sollicités. Au cours de l’année dernière, nous n’avons même pas pu honorer toutes les invitations que nous avons eues. Je crois qu’il y en avait plus de 80 au cours de l’année dernière. Nous avons pu répondre à une cinquantaine de missions à l’international. Nous avons envoyé l’année dernière des équipes au Japon, aux Philippines, des destinations qui ne sont pas courantes. Nous ne sommes pas juste allés pour regarder les gens faire. Nous sommes allés là-bas pour participer. Ce qui a permis de mettre nos équipes en situation et leur permettre de se rapprocher des conditions réelles d’attaques cyber informatiques. Et ça permet à nos équipes de progresser. Avec des invitations en Turquie, Arabie saoudite, Canada, Etats-Unis et autres, nous avons eu une présence au niveau international et bien évidemment sur notre continent qui est quand même une forte priorité pour nous. Nous avons été présents et cela traduit ce début de rayonnement auquel aspire en tout cas le Chef de l’Etat. Nous essayons de contribuer à révéler le Bénin dans le secteur du numérique et cette notion de rayonnement se traduit dans les nouveaux projets que nous démarrons.

Quand on sait que le Bénin a eu dans le cadre de la coopération internationale des partenariats stratégiques avec plusieurs entités dont Google, quel bilan peut-on faire ?

Je pense que ce sont des partenariats qui ont apporté beaucoup de valeur à l’Asin et au secteur du numérique de manière générale. Je rappelle que dès 2016, le Chef de l’Etat lui-même est parti en Estonie. ça a été notre premier partenaire avec lequel on continue à travailler. Au mois d’avril, 3 ou 4 collaborateurs y ont fait une immersion. L’Estonie est réputée être un des 2 ou 3 leaders en termes de digitalisation à l’échelle mondiale. On continue à maintenir la qualité des partenariats que nous avons. Et de nouveaux partenariats sont nés. Vous avez parlé de Google tout à l’heure. On a travaillé avec eux l’année dernière sur ce qu’on appelle un assistant conversationnel pour aider les personnes qui se connectent sur nos plateformes à pouvoir interagir facilement. On a 2 collaborateurs à Johannesburg pour présenter cet agent conversationnel qu’on a pu développer avec eux. Nous continuons à entretenir cette nouvelle collaboration qui a démarré au mois de mai ou juin dernier, donc qui est jeune. Mais qui produit déjà ses premiers fruits. Nous avons également un partenariat avec le Maroc.  D’ailleurs, un de mes collaborateurs, Roland Aikpé est parti le mois dernier sur invitation de l’Agence de Développement du Digital qui a d’ailleurs financé la participation du Bénin à un sommet qui a lieu sur la cybersécurité. Et ça nous permet de participer également à la rencontre des agences de cybersécurité du Smart Africa. Ce partenariat avec l’Add nous apporte en tout cas de nouveaux axes de réflexion. Nous allons continuer à travailler avec eux. Nous allons les inviter encore en mai, en juin pour intervenir dans le cadre d’événements que nous organisons. 

Quid du partenariat avec le Luxembourg ?

Vous savez, le Bénin accueille depuis un an et demi une nouvelle ambassade, celle du Luxembourg. Nous avons été très heureux de collaborer avec eux pour monter un nouveau programme qui s’appelle Bedigital. C’est le sixième programme que Luxembourg lance en moins de 18 mois avec le Bénin. Notre volonté est de toujours avoir des projets en phase de conception, des projets en phase de réalisation et des projets en cours de livraison. C’est ce qui fait qu’il n’y a pas de discontinuité. En cela, on est constamment en train de déployer des projets au niveau national mais en relation avec des entités à l’international.

Parmi les chantiers stratégiques comme l’Intelligence artificielle (IA), la 5G, les infrastructures numériques, l’augmentation des usages numériques lesquels devront avancer davantage en 2025 ?

L’Asin ne fait pas tout au niveau de l’écosystème national. Il convient de rappeler que nous sommes constamment en collaboration avec l’Arcep, le régulateur des communications électroniques et de la poste au Bénin et l’Apdp, l’Autorité de protection des données à caractère personnel. Ce sont deux autorités avec lesquelles nous travaillons tout le temps. Ils sont les gendarmes. Ils ont un positionnement très fort ancré dans le code du numérique. Tout cela se fait sous le leadership de la ministre du Numérique et de la Digitalisation. Nous ne sommes pas directement impliqués dans la 5G même si nous jouons un rôle de coordination. Ce sont les opérateurs mobiles qui font ces investissements dans le cadre de la montée en technologie. Il faut qu’il y ait des services pour que les gens puissent consommer et que les gens puissent dire, je vais investir, je vais acheter plus de data. Par contre, sur le volet de l’Ia, nous sommes vraiment acteurs au même titre que d’autres partenaires. Car, quand on dit secteur numérique, ce n’est pas que le secteur public, il y a également le privé. Et c’est ensemble que nous essayons de faire bouger les choses. Parce que un acteur comme la Fondation Valet fait beaucoup de choses en matière d’intelligence artificielle. Par exemple, l’Asin a accompagné le secteur des forces armées fin d’année 2023 et 2024 pour mettre en place le système d’information, de gestion des ressources humaines, car jusque-là, tout se faisait manuellement. On a formé toute leur équipe pour les rendre autonomes et pour qu’ils puissent utiliser les systèmes d’information. Et ça leur permet très facilement en quelques clics  de générer automatiquement les avancements des militaires. Nous allons mettre un peu d’intelligence artificielle cette année dans cet outil pour toujours aider la gestion, la prévision, la projection, la rationalisation des ressources. Nous avons une dizaine de projets qui vont démarrer dans les prochaines semaines. Au cours de l’année 2025, ces projets vont nous permettre de pouvoir progresser dans les index.

Quels classements vous rendent particulièrement fier, et pourquoi ?

Globalement on a 4 ou 5 index Internationaux que nous suivons. Nous avons un index suivi par les Nations Unies. Nous avons un autre suivi par la Banque mondiale dont l’édition a commencé. Entre la Banque mondiale et tous les pays qui participent, nous sommes en phase de collecte de données. En 2025, il y aura un nouvel index et nous espérons garder notre dynamique. Nous progressons au niveau de ces index et d’autres dont celui qui traite l’indice de préparation à l’intelligence artificielle de Oxford Insights. Nous sommes, je crois, dans le top 15 à l’échelle du continent. Notre ambition dans 2 ans, c’est de rentrer dans le top 10. Et essayer d’aller plus loin à l’échelle du continent où il y a les locomotives comme l’Afrique du Sud, le Kenya, l’Egypte, le Maroc et le Nigeria. Notre objectif, c’est de nous rapprocher d’eux mais pas à n’importe quel prix. Et nous n’allons pas développer des services en Ia juste pour pouvoir apparaître dans des index internationaux. Il faut qu’il y ait une application concrète dans notre écosystème, qu’il y ait des usages. J’insiste beaucoup là-dessus. Nous n’allons pas démultiplier les services pour dire qu’on en a fait 1000. Si on en a fait 1000 et qu’il y en a 800 qui ne sont pas utilisés, c’est qu’on a fait du gaspillage. Quand on va dire qu’on va mettre de l’Ia dans un service, c’est qu’on doit être sûr que cela apporte quelque chose de nouveau: simplification des processus, faciliter la vie des citoyens et des personnes au niveau de l’administration et des entreprises. On ne va pas le faire juste pour pouvoir apparaître dans des index internationaux.

Parlant de la stratégie nationale de l’IA, où est-ce qu’on en est concrètement avec sa mise en œuvre ?

En matière d’Ia, nous sommes dans une dynamique mondiale qui est très forte. Vous avez vu l’actualité avec les énormes investissements. Vous avez entendu parler des Américains, 500 milliards de dollars. Je crois que le Pib du Bénin, c’est 18 milliards de dollars, ça permet de voir de quoi on parle. C’est comme si on voulait mettre 30 Pib du Bénin exclusivement dans l’Ia. Il y a beaucoup de débats autour. Notre stratégie traite du volet du renforcement des compétences et de la formation. La fondation Valet y contribue. Notre objectif également, c’est d’accompagner des entités comme l’Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques (Imsp) de Dangbo, l’Ifri à Abomey-Calavi. Nous avons beaucoup de qualités en termes de ressources humaines. Et donc l’axe formation est quelque chose d’extrêmement important pour nous dans cette stratégie. Ensuite, sur les infrastructures, nous avons de nouveaux programmes qui ont démarré. Le Luxdev, l’entité du Luxembourg dont je parlais contribue à financer un certain nombre d’activités. Il y a de nouveaux programmes qui démarrent. La Banque mondiale contribue à le faire. On a recruté de nouveaux profils de qualité qui nous ont permis d’initier de nouveaux chantiers. Entre avril et mai 2024, nous avons travaillé avec un acteur international assez connu, New Native qui a travaillé avec des acteurs connus en Arabie saoudite et d’autres dans le monde et nous avons organisé un hackathon de référence. Ce qui nous a permis aussi de détecter des talents mais aussi de commencer à travailler sur les langues nationales.

Que faites-vous pour l’adoption de l’Ia ?

Nous avons fait des ateliers avec certaines structures pour identifier leurs besoins en matière d’Ia.  Chaque entité a un besoin spécifique. Les besoins de l’Agence du foncier ne sont pas ceux de la douane, du ministère de la Défense et autres. Ce qui nous permet de savoir ce sur quoi, on va les accompagner. Au cours de l’année, on va développer des socles d’Ia qui vont répondre aux besoins de l’Andf, du service des impôts, des ministères, de la douane et autres. Nous œuvrons  progressivement pour atteindre cet objectif. On essaie de leur faire approprier l’Ia qui n’est pas connue de tous. Il faut une démarche structurée pour injecter l’Ia dans ces services.  Nous parlons de l’Ia, mais elle n’a de sens que lorsqu’il y a de la donnée. Le plus gros défi, c’est la disponibilité et la qualité de la donnée.  Même si elle n’est pas structurée, il faut qu’elle soit disponible.

Quels sont donc les prochains défis à relever pour une adoption totale ?

Quand nous parlons de l’adoption, ce sont finalement des profils comme vous et moi qui avons un minimum de bagages. Ce sont des profils qui sont autonomes pour pouvoir utiliser de manière sereine, les outils, les services numériques. Et donc, un de nos défis, c’est comment faire pour pouvoir injecter progressivement les langues locales. Ainsi, de nouveaux chantiers ont démarré autour du Dendi parce que c’est la langue la plus parlée au Nord, du Fon évidemment et du Yoruba. Nous pensons qu’avec ces trois langues, si nous faisons un travail de fond dans le temps, nous allons pouvoir arriver à les intégrer à notre portail national de services publics et faciliter l’adoption, l’appropriation de ces services-là. Nous avons livré de nouveaux actifs informationnels mais notre défi, c’est comment faire pour qu’il y ait une meilleure adoption par les utilisateurs. C’est pour ça qu’il y a eu énormément de missions à l’intérieur du pays l’année dernière.