La Nation Bénin...
A l’occasion du Cyber Africa Forum 2025 à Abidjan, la
ministre béninoise du Numérique et de la Digitalisation, Aurélie Adam Soulé
Zoumarou, a souligné le rôle central de la jeunesse dans le développement du
numérique. Entre initiatives éducatives, programmes de reconversion et soutien
à l’innovation, le Bénin met en place une stratégie ambitieuse pour faire de
ses jeunes les piliers de sa transformation digitale.
Présente au Cyber Africa Forum, la ministre du Numérique
et de la Digitalisation du Bénin, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, a porté une
vision forte. Celle d’un numérique porté et façonné par la jeunesse. Lors de
son intervention, elle a mis en lumière les rôles multiples que jouent les
jeunes dans le développement du numérique, tout en détaillant les actions
concrètes engagées par le gouvernement béninois pour soutenir cette dynamique.
A l’entame de son propos, la ministre a posé une question essentielle: « Où
sont les jeunes dans le développement du numérique?». À cette interrogation,
elle apporte une réponse en trois dimensions. Premièrement, la jeunesse est
actrice du secteur. Selon elle, de nombreux jeunes innovent, créent des
start-up, investissent les métiers du digital comme le marketing numérique ou
la cybersécurité.
Deuxièmement, ils sont consommateurs actifs des produits
et services numériques, utilisant les plateformes, outils et contenus
numériques au quotidien. Enfin, ils sont candidats aux métiers de demain,
attirés par les promesses du secteur et les opportunités professionnelles qu’il
offre. C’est à ces trois niveaux que le gouvernement concentre ses efforts pour
accompagner et mobiliser la jeunesse autour du numérique.
Education
Pour favoriser une familiarisation précoce avec le
numérique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou fait observer que des salles de classe
numériques ont été installées dans les établissements scolaires à travers le
pays. Ces infrastructures permettent aux enfants et adolescents d’être formés
dans des environnements sûrs et pédagogiquement adaptés, où ils apprennent à
utiliser les outils numériques de manière responsable.
Dans le supérieur, précise-t-elle, le Réseau béninois
d’éducation et de recherche (Rber) connecte désormais la majorité des
universités et campus. « Grâce à cette interconnexion, un étudiant situé dans
le nord du Bénin peut accéder à des ressources pédagogiques disponibles au sud,
voire à l’international. Ce réseau ouvre les portes à une éducation numérique
plus égalitaire et plus riche », a-t-elle indiqué en précisant que cette
initiative permet également de sensibiliser les étudiants aux enjeux de la
cybersécurité, tout en leur présentant les opportunités de carrière dans le
numérique.
Consciente que des jeunes diplômés peinent à trouver un
emploi dans leurs filières d’origine, la ministre a insisté sur l’importance
des programmes de reconversion dans les métiers du numérique. Grâce à ces
dispositifs, des jeunes, parfois en situation de découragement ou de précarité,
se forment en quelques mois à des compétences techniques prisées sur le marché.
Selon elle, plusieurs réussites ont déjà été
enregistrées, avec des jeunes qui ont trouvé un emploi ou créé leur propre
entreprise à l’issue de ces formations. Ces actions s’inscrivent dans un
écosystème plus large d’accompagnement de l’innovation, à travers notamment le
programme « Sèmè City », un hub de développement de talents et de projets
numériques au Bénin. Des initiatives publiques et privées y collaborent pour
aider les jeunes à concrétiser leurs ambitions dans le digital.
Pour la ministre, l’enjeu dépasse le présent. « On construit pour aujourd’hui, mais aussi pour demain », a-t-elle souligné. Il s’agit non seulement d’absorber le flux actuel de jeunes intéressés par le numérique, mais aussi de bâtir un système durable, qui ne laisse pas ce flux déborder sur les générations futures. L’objectif étant de faire du numérique un levier de transformation structurelle du pays, avec une jeunesse compétente, confiante et engagée.