La Nation Bénin...

La destitution du maire de Parakou, Souradjou Karimou Adamou, se précise. Pour une deuxième fois, les pourparlers entrepris par le comité de conciliation de trois membres présidé par le préfet du Borgou, Moussa Djibril Maman Cissé, a échoué mercredi 14 septembre, après la première tentative infructueuse du 5 septembre dernier.
«Pour cette ultime session de réconciliation, tout s’est passé dans la convivialité, sans animosité... Je crois que rien n’a véritablement évolué. Dans les prochains jours, on doit s’attendre à la session extraordinaire pour passer au vote de défiance », a confié hier Judicaël Houndin, 3e adjoint au maire et signataire de la motion de destitution du maire, au sortir de la rencontre de conciliation tenue pendant une heure environ à la préfecture du Borgou. Comme à la rencontre du 5 septembre dernier, le maire Souradjou et ses partisans n’ont pas voulu se prononcer, le préfet non plus.
Signataires et non signataires de la motion de destitution du chef de l’administration municipale n’ont pas pu accorder leurs violons, laissant évaporer l’espoir que nourrissait l’autorité préfectorale de voir les dissidents revenir à de meilleurs sentiments. L’ex-secrétaire général de la mairie de Parakou aura joué néanmoins sa partition, conformément au décret 2005-376 du 23 juillet 2005 qui préconise toutes auditions pouvant aboutir à la conciliation.
Le délai de quinze jours après le dépôt de la motion étant épuisé, le maire devra convoquer incessamment une session extraordinaire qui sera consacrée à un vote de défiance à son encontre, tel que souhaité par les dissidents dans leur motion en date du 30 août dernier. Aux termes de l’article 53 alinéa 1er de la loi n°97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin, «En cas de désaccord grave ou de crise de confiance entre le conseil communal et le maire, le conseil peut, par un vote de défiance à la majorité des 2/3 des conseillers, lui retirer sa confiance ». L’alinéa 3 indique : «Le préfet, par arrêté, constate cette destitution».
Le maire pourrait encore jouer sur le temps en annonçant sa démission devant le conseil communal, laquelle ne sera effective dans ce cas qu’un mois après sa communication à l’autorité de tutelle, suivant l’article 52 de la loi précitée. Ce cas de figure tordrait ainsi le cou au processus de destitution enclenché par dix-neuf des vingt-cinq conseillers que compte le Conseil municipal de Parakou. Cela paraît toutefois improbable dans la mesure où le maire lui-même, en prenant acte de la motion au lendemain du dépôt, avait assuré que le processus irait jusqu’à son terme.
Dans leur motion, les conseillers mécontents et qui disent ne plus se reconnaître dans la gestion du maire Souradjou Karimou Adamou, lui reprochent entre autres «une navigation à vue, une gestion solitaire des affaires de la cité et surtout une gestion opaque caractérisée par des commandes et contrats de marchés sans aucun respect des normes et dispositions du Code des marchés publics »?