La Nation Bénin...
Les
hangars du site de relogement du marché de Natitingou et les vieux bâtiments
administratifs situés aux alentours ont été détruits, jeudi 20 février dernier.
À travers cette opération, les autorités entendent contraindre les femmes qui
traînent le pas à intégrer le nouveau marché dont les hangars sont délaissés au
profit de ceux du site de relogement.
La
destruction des hangars du site de relogement du marché de Natitingou et des
vieux bâtiments administratifs situés aux alentours a été effective, jeudi 20
février dernier. Elle est justifiée par la réticence des femmes commerçantes à
intégrer le nouveau marché, un joyau flambant neuf et moderne mis gracieusement
à leur disposition par le gouvernement. Malgré son attrait qui suscite l’envie
chez certains marchands, d’autres femmes préfèrent occuper encore l’ancien site
de relogement malgré les sensibilisations. Jeudi 20 février, jour du marché de
Natitingou a été mis à profit pour nettoyer cet espace de plusieurs hectares
pour permettre à la ville de mieux respirer désormais, comme le mentionne
l’autorité préfectorale. L’intérêt de l’opération réside aussi dans le fait
qu’elle contribue à la lutte contre l’insécurité et le grand banditisme, car
les anciens bâtiments administratifs en état d’abandon et de dégradation
serviraient de lieux de retranchement pour des individus suspects.
«
Depuis le mois de janvier, le nouveau marché a été inauguré. Mais on constate
que les femmes ne veulent pas rejoindre les hangars dans le marché. Il faut
rapidement détruire le site de relogement pour permettre à chaque femme de
rejoindre le marché. Cela évite aussi toute concurrence déloyale qui crée une
situation d’injustice, du fait que certaines femmes sont dans le nouveau marché
et d’autres occupent encore le site de relogement », a expliqué Lydie Déré
Chabi Nah, préfet du département de l’Atacora.
Lutte contre l'insécurité aussi
Le
préfet précise qu’au détour de ce déguerpissement, il est aussi procédé à la
démolition de tous les vieux bâtiments administratifs que les jeunes ont
transformés en ghettos. « C’est une opération de nettoyage de toute la ville de
Natitingou qui est en cours en ce moment. Nous avons fait plusieurs séances de
sensibilisation avec toutes les parties. J’invite la population de Natitingou à
nous accompagner à sensibiliser les femmes, à leur expliquer le bien-fondé de
l’opération. C’est une situation d’insécurité qui est créée là et il faut
rapidement mettre de l’ordre dans la ville », a-t-elle ajouté.
Rien
n’a résisté au bulldozer sur son passage. Des gravats des bâtiments et autres
déchets qui jonchent les lieux sont ramassés systématiquement en attendant les
tas d’immondices de part et d’autre qui polluent le cadre de vie au quartier
Boriyouré qui abrite le siège du deuxième arrondissement de Natitingou. Charles
Avadémè, ingénieur de conception en génie civil, directeur des services techniques
de la mairie de Natitingou rassure que le site libéré sera mis en valeur à
travers des projets de développement, l’érection des infrastructures, le
fleurissement de Natitingou acté par le gouvernement…
Il
déplore lui aussi que les bonnes dames aient choisi d’occuper l’ancien site au
lieu d’intégrer le nouveau marché. L’Etat a investi des centaines de millions
pour valoriser le volet marchand, souligne-t-il, mais le constat fait est
malheureux, les gens n’intègrent pas. L’administration publique a instruit donc
de dégager tous ceux qui se sont installés autour du nouveau marché. La
destruction des vieux bâtiments et du site de relogement du marché rentre dans
le cadre de l’assainissement de la ville de Natitingou, chef-lieu du
département de l'Atacora. « L’objectif principal, c’est l’assainissement de la
ville pour la rendre propre et contribuer à la bonne marche du nouveau marché
qui est construit », informe-t-il.
Rappelons que les occupants illégaux de cet espace reconnaissent l’utilité de l’opération et s’engagent à aller prendre place dans le nouveau marché.