La Nation Bénin...
À
Cobly, la 18e Journée mondiale de lutte contre le paludisme marque l’engagement
renouvelé de Msf pour une prise en charge gratuite et efficace.
Vendredi
25 avril, à Cobly, la 18e Journée mondiale de lutte contre le paludisme
célébrée sous le thème « Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs
pour mettre fin au paludisme » a réuni autorités administratives, représentants
du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), partenaires
techniques et populations locales autour d’un même objectif : éradiquer le
paludisme. Au cœur de cette mobilisation, Médecins Sans Frontières (Msf) a
présenté les résultats de son action dans le département de l’Atacora,
notamment dans les communes de Tanguiéta, Matéri et Cobly.
Depuis
2023, Msf en partenariat avec la direction départementale de la Santé offre une
prise en charge gratuite du paludisme et des maladies associées aux enfants de
moins de cinq ans et aux femmes enceintes. Ces services incluent également la
prise en charge des cas graves référés à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu de
Tanguiéta. « À ce jour, plus de 15 000 enfants et plus de 1 000 femmes enceintes
ont bénéficié de nos services médicaux dans les structures appuyées », souligne
Tuo Songoufolo, coordinateur du projet dans l'Atacora. Il informe par ailleurs
: « Le paludisme est une maladie grave, mais évitable et curable si chacun
respecte les consignes de prévention ».
Un fléau toujours meurtrier en Afrique
Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) dresse un tableau alarmant. En 2023, l’Afrique concentrait 94 % des 246 millions de cas de paludisme enregistrés dans le monde avec 569 000 décès. Les enfants de moins de cinq ans représentaient 76 % des victimes.
«
Ces chiffres rappellent l’urgence d’une réponse coordonnée, durable et soutenue
politiquement», commente Tuo Songoufolo appelant à un investissement accru dans
la prévention et le traitement.
Viviane
Kpéra, représentante du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp),
a salué le soutien déterminant de Msf dans la zone sanitaire
Tanguiéta-Matéri-Cobly (Tmc). « La gratuité des soins pour les groupes vulnérables
sauve des vies et soulage les familles », souligne-t-elle. Elle a insisté sur
le rôle central des mères et des leaders communautaires dans la
sensibilisation.
Moutouama Doumitou, directeur départemental de la Santé de l’Atacora, a pour sa part exhorté les populations à renoncer à l’automédication et à consulter dès les premiers symptômes. Même appel lancé par Dr Mohamed Bawa-Cissé, représentant le préfet de l’Atacora. Il a mis l’accent sur l’importance des consultations médicales dans les centres de santé.
Un engagement global : soins, infrastructures, équipements
Depuis le lancement du projet en 2023, Msf a investi dans les infrastructures, le personnel médical et l’équipement sanitaire. En 2024, ce sont déjà plus de 12 000 enfants et plus de 1 000 femmes enceintes qui ont été pris en charge. En parallèle, 6 953 enfants ont été dépistés pour la malnutrition, révélant plus de 1 400 cas de malnutrition aiguë. Selon Dr Charles Tolno, 852 patients présentant des formes graves de paludisme ont été transférés à l’hôpital de Tanguiéta. Msf a également appuyé la collecte de 196 poches de sang pour les urgences. En complément, 77 professionnels de santé ont été formés, des équipements médicaux et du mobilier ont été fournis et des blocs sanitaires, unités de triage, forages et dépôts médicaux ont été construits ou réhabilités. Des ambulances ont été réparées pour améliorer les évacuations sanitaires.
Les
témoignages du personnel médical sont sans équivoque. «Grâce à Msf, le centre
de santé de Dassari accueille aujourd’hui des patients venus de toute la
commune », affirme Alain Aglin, infirmier-chef du centre. « Le paludisme était
la principale cause de mortalité. Depuis l’intervention de Msf, les soins sont
gratuits, et le taux de fréquentation a fortement augmenté ».
À Matéri, Évariste Bogninou, infirmier-chef de poste, confirme: « Nos équipements ont été renforcés, et les populations se sentent réellement soutenues ». Certaines mères sensibilisées ont pris l’engagement d’utiliser les moustiquaires imprégnées à la maison, plutôt que dans les champs.