La Nation Bénin...
La
mairie de Sèmè-Podji éprouve des difficultés à atteindre, ces trois dernières
années, ses prévisions en matière de mobilisation de ressources propres. Cela,
en dépit de ses potentialités de commune industrielle nichée entre Cotonou et
Porto-Novo.
La tournée statutaire du préfet de l’Ouémé, Marie Akpotrossou dans les communes sous-tutelle au titre de l’année 2025 qui se poursuit actuellement, a permis de mettre en lumière le niveau de mobilisation des ressources propres par les mairies. En la matière, l’on note que la mairie de Sèmè-Podji peine à atteindre ses objectifs, ces trois dernières années. L’administration communale a mobilisé en 2023, en 2024 et au 31 août 2025 respectivement 1 830 542 712 F Cfa, 1 220 278 785 F Cfa et 729 837 337 F Cfa. Ces performances ont été réalisées contre des prévisions annuelles respectives de 2 006 070 000 FCfa ; 1 884 770 000 F Cfa et
1
705 039 551 FCfa en 2025. Elles couvrent les recettes issues des produits des
services du domaine et ventes diverses, des impôts et taxes, des revenus
financiers et produits assimilés et autres produits.
Ce
point a été fait par le secrétaire exécutif de la mairie de Sèmè-Podji, Daniel
Ylonfoun. Selon lui, les efforts sont plombés par certaines difficultés. Les
principales difficultés sont liées notamment à la perte de ressources de plus
de 200 000 000 F Cfa due à plusieurs réformes au niveau national dont la
suppression de la cession des conventions de vente de parcelles et des
Procès-verbaux de présomption de propriété, la suppression des taxes
d’enlèvement des ordures ménagères, l’intervention de l’Agence nationale
d’identification des personnes (Anip) dans les prestations d’état civil ; la
démotivation des acteurs internes de la chaine de mobilisation des ressources
due au non-paiement des ristournes et la résistance de plus en plus forte des
usagers à payer les taxes et redevances aux motifs notamment de la dégradation
des voies et du défaut d’entretien de certaines infrastructures.
Cette
résistance s’observe surtout au niveau des barrières, des gares routières et
des marchés, a insisté le secrétaire exécutif de la mairie. A ces problèmes, le
Se ajoute le défaut de transfert à la commune des impôts locaux recouvrés à son
profit par la direction des Grandes entreprises (Dge) et du Centre des impôts
des moyennes entreprises (Cime) de l’Ouémé ; la vétusté du parc automobile ; la
non rétrocession depuis 2021 de la part de la commune sur les recettes des
redevances d’exploitation des carrières et mines et le faible niveau de
distribution des avis d’imposition.
Pour remédier à ces difficultés, la mairie fait quelques suggestions afin d’améliorer la mobilisation par elle des ressources propres. Le Se Daniel Ylonfoun plaide pour le transfert des recettes fiscales recouvrées pour la commune par l’Etat à travers la Dge et le Cime et/ou la communication régulière des informations sur les recettes recouvrées ; la prise en compte des incidences des décisions nationales sur les finances locales et pour des mesures d’atténuation de ces incidences par la rétrocession d’une partie des recettes réalisées par les nouveaux intervenants aux communes ; la rétrocession de la part de la commune sur les recettes des redevances d’exploitation des carrières et mines. La mairie suggère par ailleurs un accompagnement des forces de l’ordre dans les activités de mobilisation de ressources propres à travers des recouvrements tests en vue de garantir la sécurité des acteurs et l’attribution de ristournes aux agents communaux sur les ressources propres mobilisées.
Les principales difficultés sont liées notamment à la perte de ressources due à plusieurs réformes au niveau national