La Nation Bénin...
Des femmes, des leaders religieux et autorités communales de Matéri, Cobly, Boukombé, Tanguiéta et Toucountouna ont pris part à un atelier autour des enjeux de la paix à Natitingou, du 4 au 5 décembre. Cette initiative du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) s’inscrit dans le cadre du projet ‘’Facilité de prévention’’ ou dialogue communautaire du gouvernement du Bénin soutenu par les partenaires.
Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) mobilise à Natitingou les femmes, les leaders religieux et les autorités communales de Matéri, Cobly, Boukombé, Tanguiéta et Toucountouna autour des enjeux de la paix. Cette rencontre de deux jours s’inscrit dans le cadre du projet intitulé ‘’Approche préventive pour la protection et le développement dans le golfe de Guinée (Facilité de prévention) du gouvernement à travers lequel une fois le Pnud s’est fortement engagé pour impulser des initiatives permettant de lutter contre les discours de haine et de promouvoir des discours alternatifs. Ce projet a pour objectif de soutenir la diffusion de messages alternatifs en valorisant le rôle des femmes comme agents de paix et messagères de confiance au sein des communautés.
Il s’agit spécifiquement de produire et de disséminer des contre-discours adaptés afin de renforcer la cohésion sociale et la résilience communautaire d’une part et de constituer et opérationnaliser des pools de messagers de paix, composés majoritairement de femmes leaders et d’organisations féminines, pour diffuser des messages alternatifs et contrer les discours de haine, la stigmatisation et la discrimination ethnique. Les participants sont entretenus entre autres sur des thématiques comme ‘’Introduction aux discours de haine, facteurs et conséquences sur la société, nécessité de les circonscrire et les déconstruire’’, ‘’Radicalisation religieuse et intelligence avec les organisations terroristes’’, ‘’Quelle responsabilité pour les leaders religieux dans la prévention de la paix et le vivre-ensemble?’’, ‘’Partage d’expériences et de bonnes pratiques sur la sensibilisation à travers les discours alternatifs’’.
Appolinaire Ahouanvlamè, secrétaire exécutif de la commune de Matéri, salue l’initiative et souligne que face à des situations difficiles comme dans le cas des communes du département, il faut des mesures. Les interventions du projet Prévention de l’extrémisme violent impactent les communautés, dit-il, soulignant que rien ne vaut la paix. Il fait savoir qu’au-delà de cet atelier qui les mobilise, il est du devoir de chaque participant de relayer les messages de dialogue au sein des communautés. Le dialogue est nécessaire pour la paix et la cohésion sociale, ajoute le secrétaire exécutif de Matéri avant de suggérer aux différentes cibles présentes de disséminer les messages de paix de retour dans leur communauté. La Coalition nationale pour la paix représentée par Nicole Opossi soutient que chaque citoyen où qu’il soit est appelé à œuvrer pour la paix. Une famille en paix signifie que la communauté se porte bien et le pays aussi, fait savoir la représentante de Fatoumata Batoko Zossou. La femme, en tant que vecteur de la paix, a une grande responsabilité dans le foyer et doit travailler à la promouvoir pour contribuer au développement du Bénin.
Sakinatou Bello, coordonnatrice du projet Prévention de l’extrémisme violent du Pnud, rappelle que l’institution travaille avec les communes pour construire une paix durable de concert avec le gouvernement du Bénin à travers le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique (Misp). Le dialogue communautaire, objet du présent atelier, consiste à vivre en harmonie, à trouver au sein des communautés des réponses adaptées aux différends pour construire une paix durable. «Se parler en communauté est important et la manière de se parler est déterminante. Comment se parler sans se heurter, sans se blesser, c’est de cela qu’il s’agit. Vous constatez que les communes représentées ici ont toutes connu des déplacés internes. Une frange de la population a été obligée d’abandonner son village et sa maison parce que se sentant en insécurité ou menacée. On ne peut pas rester insensible face à cette situation », souligne Sakinatou Bello. Les participants constituent, selon elle, la clé pour avoir une solution durable et construire cette paix pour le vivre-ensemble.