La Nation Bénin...
La
18e conférence internationale Interest (International conference on Hiv
traetment, pathogenesis and prevention researche in ressource limited settings)
ouverte le 14 mai 2024 à Cotonou a pris fin, le 17 mai dernier, sur une note de
satisfaction. Elle a permis aux participants de partager leurs expériences et
d’engager un dialogue inclusif sur des sujets cruciaux relatifs à la lutte
contre le Vih.
La
conférence Interest est un évènement scientifique de premier plan sur le
Vih/Sida en Afrique. La 18e édition qui s’est tenue à Cotonou du 14 au 17 mai
2024 a mobilisé les acteurs de différents pays d’Afrique afin d’asseoir une
nouvelle vision de lutte contre la pandémie.
Elle
a réuni « les scientifiques du monde entier impliqués dans la recherche sur le
traitement, la pathogenèse et la prévention du Vih. Son objectif est de
partager les découvertes essentielles, de promouvoir la collaboration et de
transférer des expériences dans plusieurs domaines et sur plusieurs continents
», explique Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé.
Interest
accorde une place de choix à la relève, fer de lance du développement qui a eu
l’occasion au cours de cette conférence d’acquérir des connaissances,
d’inspirer l’action pour faire avancer la cause d’un avenir sans Vih. Les
jeunes chercheurs ont été outillés sur la mobilisation de financement pour
leurs recherches et ont eu l’occasion d’échanger avec des experts pour en
prendre de la graine.
Kwasi
Torpey, président du Comité scientifique, est l’un des acteurs de premier plan
pour la cause du Vih/Sida. Il voit l’implication des jeunes à la lutte comme
une bouffée d’oxygène. « L’objectif de Interest est de parler des innovations
en matière de diagnostic et de traitement de la pandémie en Afrique pour
améliorer la prise en charge des patients.
Interest privilégie les jeunes chercheurs en y consacrant une partie
importante de son budget pour leur formation et leurs travaux de recherche ».
Plusieurs
sujets ont été débattus au cours de cette rencontre tels que le traitement
antirétroviral, la prévention du Vih, les comorbidités, les nouvelles
technologies et l’engagement communautaire.
Faire mieux pour 2030
2030, c’est l’échéance envisagée par l’Onu Sida pour en finir avec la pandémie. Les dernières données au plan international donnent de l’espoir. « Les nouvelles contaminations au Vih dans le monde ont diminué de 57 % depuis 2010 avec 1,3 million de personnes nouvellement infectées dans le monde en 2022. Le nombre de personnes sous traitement antirétroviral a quadruplé entre 2010 et 2022 passant de 7,7 millions à 29,8 millions en 2022. 71 % des patients sous Arv ont supprimé leur charge virale… », révèle Benjamin Hounkpatin.
Sur
le continent, les choses vont également de mieux en mieux. « En Afrique, sur le
plan épidémiologique, le traitement antirétroviral a permis d’éviter 20,8
millions de décès entre 1996 et 2022. Depuis 2000, 3,4 millions d’infections de
nouveau-nés ont été évitées grâce à la prévention de la transmission
mère-enfant.», apprécie-t-il.
Avec
une prévalence d’environ 1 %, le Bénin représente un exemple de succès dans la
gestion de cette maladie. Dans notre pays, « les nouvelles infections et le
nombre de décès dus au Vih/Sida ont diminué de moitié entre 2018 et 2023. En
2023, la population Vih au Bénin est estimée à soixante-onze mille huit cent
six Personnes vivant avec le Vih (Pvvih). Le nombre de personnes sous Arv au 31
décembre 2023 est de cinquante huit mille environ parmi lesquelles plus de
cinquante et un mille ont bénéficié des examens à charge virale avec un taux de
suppression de plus 90 % », développe le ministre de la Santé avant de
poursuivre : « Au 31 décembre 2023, les statistiques du Bénin par rapport à
l’axe des ‘’trois fois 95’’ de l’Onu Sida donnent respectivement 85 % de
connaissances de statut, 96 % de mise sous Arv et 90 % de charge virale
supprimée ».
Au-delà des avancées…
Si ces données confortent l’élan des acteurs de lutte, elles ne freinent pas les recherches sur la maladie. La conférence Interest est l’un des meilleurs creusets pour partager les innovations dans ce domaine, discuter des défis et lancer des perspectives. Elle a offert des solutions continentales à la pandémie en mettant en avant les connaissances de pointe à la prévention de l’infection par le Vih ainsi que le diagnostic et le traitement du Vih.
Le choix porté sur le Bénin pour abriter la présente conférence se justifie par le fait qu’il est l’une des meilleures destinations en Afrique de l’Ouest aujourd’hui. Sa stabilité politique et sécuritaire, les facilités qu’il offre sur le plan consulaire et ses attraits touristiques sont autant d’atouts qui ont milité en sa faveur, explique Cossi Angelo Attinsounon, président du comité d’organisation. Après Cotonou, rendez-vous est pris pour la 19e Conférence Interest qui se tiendra à Windhoek en Namibie en 2025.