La Nation Bénin...
Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé, a procédé,
vendredi 03 novembre, au lancement de la Journée mondiale de l’approche ‘’Une
seule santé’’. Cette plateforme reconnait le lien étroit entre les personnes,
les animaux et l’environnement et prône une stratégie intégrée et unifiée
contre les menaces sanitaires, animales et des écosystèmes.
Le Bénin prône l’approche ‘’One Heath’’ (‘’Une seule
santé’’). La journée dédiée à cette plateforme a été célébrée, vendredi
dernier. Une occasion pour le Bénin et ses partenaires de mettre en lumière
l’intérêt de cette approche qui repose sur une triple discipline.
« Célébrée pour la première fois en 2016, la Journée
du 03 novembre a été dédiée à l’approche ‘’une seule santé’’ par l’Oms, la Fao
et l’Organisation mondiale de la santé animale. Elle met en lumière la
nécessité d’une collaboration étroite entre les disciplines de la santé
humaine, animale, et environnementale pour garantir la santé et la sécurité de
la faune et de l’environnement », explique Benjamin Hounkpatin, ministre
de la Santé.
Pour le gouvernement, cette approche est un choix de
développement. « Nous sommes conscients de l’impact de cette approche sur
la vie de nos concitoyens et sur notre environnement. Il s’agit d’un moyen
essentiel pour lutter contre les défis sanitaires complexes et interconnectés
de notre époque tels que les épidémies de maladies infectieuses émergentes, la
sécurité sanitaire des aliments, la lutte contre les zoonoses, la résistance
aux anti microbiens et les menaces environnementales qui perturbent le bien-être »,
poursuit-il.
One Health se révèle l’approche la plus efficace et durable
contre les risques et les maladies. Didier José Tonato, ministre du Cadre de
vie et des Transports, en est convaincu. « L’objectif de l’approche ‘’une
seule santé’’ est de travailler à un monde plus apte à prévenir les menaces
sanitaires et réagir pour améliorer la santé des humains, des animaux, des
écosystèmes et de la biodiversité pour contribuer au développement
durable », soutient-il.
En analysant les données de près, on comprend mieux
l’intérêt pour le Bénin de promouvoir cette plateforme.
Selon l’Oms, à l’échelle mondiale, « six maladies
infectieuses émergentes sur dix chez l’humain trouvent leur origine chez les
animaux sauvages et domestiques, plus de trente nouveaux agents pathogènes
humains ont été détectés ces trente dernières années dont 75 % proviennent
d’animaux ».
Plus illustratif, Gaston Dossouhoui, ministre de
l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep), évoque les lourdes
conséquences des maladies zoonotiques. « Les maladies zoonotiques
entraînent des pertes économiques et en vie humaine. Au Bénin, les foyers de
grippe aviaire de 2021 à 2022 ont engendré une mortalité de plus de trente et
un mille volailles. Quant à la rage, du 1er janvier au 31 octobre 2023, plus de
mille neuf cent soixante cas de morsures de chiens ont été enregistrés avec
trente-deux décès », relève-t-il.
Garantir un avenir plus sûr et plus sain
Le défi sera davantage grand si rien n’est fait. « Ce lien entre la santé humaine et animale continuera de se resserrer alors que la population humaine augmente, occupe de nouveaux territoires et vit en contact étroit avec les animaux, que les changements climatiques et l’exploitation des sols favorisent la propagation des zoonoses et des maladies à transmission vectorielle et que les maladies se propagent rapidement à mesure que les commerces et les voyages se développent au niveau mondial », alerte Benjamin Hounkpatin.
Dès lors, l’approche ‘’une seule santé’’ s’impose à tous.
« L’approche ‘’une seule santé’’ n’est pas une option. C’est une
nécessité. Elle est essentielle pour garantir un avenir plus sûr, plus sain et
plus durable pour les générations futures », indique-t-il.
Les Etats-Unis sont au premier rang pour son succès.
« Notre objectif est d’accompagner le Bénin pour renforcer sa capacité à
prévenir, détecter et répondre aux menaces des maladies infectieuses émergentes
dont beaucoup ont leur origine chez les animaux. Notre succès dépend de la
collaboration et de la coordination des efforts. Et la présente plateforme
‘’One Health’’ joue un rôle crucial dans l’atteinte de nos objectifs», soutient
Brian Shukan, ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin.
Le Bénin développe des initiatives visant à promouvoir la
santé et le bien-être de tous en reconnaissant l’interconnexion de la santé
humaine, animale, environnementale dans la prévention, la détection, la riposte
aux zoonoses. C’est dans ce cadre que le gouvernement a organisé récemment une
campagne de vaccination de masse des animaux à coût réduit. Laquelle a permis
de vacciner, à ce jour, soixante-seize mille sujets, notamment des chiens, des
chats et des singes, apprécie Gaston Dossouhoui.
Plus évocateur, en 2019, « Le Bénin a procédé à la
priorisation des maladies zoonotiques les plus importantes à l’intérieur de ses
frontières, entre autres, l’influenza aviaire hautement pathogène, la rage, le
charbon bactéridien, les fièvres hémorragiques et la Covid-19 »,
souligne-t-il.