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Dépression chez la femme: Comprendre, soigner et prévenir

Santé
Kouassi Comlan, psychologue clinicien Kouassi Comlan, psychologue clinicien

Les femmes sont davantage touchées par la dépression que les hommes. Selon les statistiques de l’Oms, la dépression est 50 % plus courante chez la femme que chez l’homme. Dans le monde, plus de 10 % des femmes enceintes et des femmes qui viennent d’accoucher souffrent de dépression. Kouassi Comlan, psychologue clinicien, éclaire sur cette maladie silencieuse et propose des pistes de prise en charge et de prévention adaptées à la réalité féminine.

Par   Lhys DEGLA, le 21 janv. 2025 à 02h31 Durée 2 min.
#Dépression #Santé mentale

La dépression touche toutes les catégories de personnes, mais les femmes y sont particulièrement vulnérables. Une étude approfondie de ses patients par le psychologue clinicien Kouassi Comlan montre que les raisons de cette différence reposent sur une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux.

Sur le plan biologique, les fluctuations hormonales jouent un rôle prépondérant. Le cycle menstruel, la grossesse, l’accouchement et la ménopause sont autant d’étapes qui affectent l’équilibre émotionnel des femmes. À cela s’ajoute une possible prédisposition génétique.

« Les antécédents familiaux de dépression sont courants chez mes patientes, ce qui indique souvent une composante héréditaire », souligne le psychologue.

D’un point de vue social, les attentes envers les femmes, souvent irréalistes, accentuent leur vulnérabilité. « Certaines femmes se sentent accablées par le poids des responsabilités multiples, qu’il s’agisse de gérer une carrière, une famille ou de répondre aux exigences sociétales », explique Kouassi Comlan. De plus, elles sont plus susceptibles d’être confrontées à des traumatismes comme la violence domestique ou le harcèlement, des expériences qui favorisent l’apparition de troubles dépressifs.

Une prise en charge sur mesure

La dépression n’est pas une fatalité, elle peut être traitée efficacement avec une approche adaptée. A son cabinet, Kouassi Comlan privilégie des approches thérapeutiques d’orientation humaniste. Ces méthodes incluent la thérapie d’acceptation et d’engagement (Act), les thérapies narratives, la Gestalt-thérapie, ainsi que des techniques énergétiques telles que l’Eft-clinique et le Reiki.

« Chaque femme est unique, c’est pourquoi nous élaborons des programmes personnalisés en tenant compte de l’histoire de la patiente, de sa personnalité et de son contexte social », explique le psychologue. En complément, des changements dans le mode de vie, comme une alimentation équilibrée et la pratique régulière d’une activité physique, contribuent à améliorer l’état général des patientes.

Les traitements conventionnels, tels que la thérapie cognitivo-comportementale (Tcc) et les antidépresseurs, restent également des solutions efficaces pour réduire les symptômes dépressifs. « Mais l’essentiel est d’instaurer un suivi global qui prend en compte aussi bien l’esprit que le corps», ajoute-t-il.

Prévenir pour mieux vivre

La prévention reste un levier puissant pour réduire les risques de dépression. Kouassi Comlan recommande deux approches principales à savoir d’une part, la pratique d’activités plaisantes:

« Identifier et s’investir dans des activités qui procurent de la joie est essentiel pour maintenir une bonne santé mentale. Si une femme ne sait pas ce qui lui fait plaisir, elle peut expérimenter plusieurs activités pour découvrir celles qui lui apportent des émotions positives », conseille le spécialiste et d’autre part, l’adoption d’un rythme de vie équilibré : Organiser son quotidien est un élément clé pour réduire le stress. Une routine qui inclut des moments de travail, de repos, de loisirs et une alimentation saine est essentielle. Le psychologue propose également la pratique de la cohérence cardiaque, un exercice de respiration de 5 minutes à effectuer trois fois par jour. « Cet exercice améliore la gestion du stress et favorise l’équilibre émotionnel en régulant des fonctions automatiques telles que la fréquence cardiaque et la respiration », explique-t-il.

La dépression féminine est un défi de santé publique qui mérite une attention particulière. « Comprendre les facteurs spécifiques qui rendent les femmes vulnérables est la clé pour les accompagner efficacement », conclut Kouassi Comlan.

Au-delà des solutions médicales et psychologiques, la société dans son ensemble a un rôle à jouer pour alléger les pressions exercées sur les femmes. En valorisant leurs efforts, en réduisant les attentes irréalistes et en soutenant leur santé mentale, il est possible d’œuvrer à un avenir où moins de femmes seront confrontées à cette maladie silencieuse mais dévastatrice.