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Dans l’univers du jeu de balle au tambourin: Sidonie Kouassi se distingue déjà par son double talent

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Sidonie Kouassi Sidonie Kouassi

Du haut de ses 1 m 50 pour 49 kilos, Sidonie Kouassi pourrait paraître frêle. Mais derrière cette apparence se cache une athlète endurante, rapide et stratège, dont la ténacité et le sens du collectif font la différence. Native de Comé, cette jeune Béninoise de 25 ans s’est imposée, au fil des années, comme l’un des visages les plus constants du jeu de balle au tambourin au Bénin, à la fois sur le terrain comme joueuse, et en dehors comme arbitre.

Par   Abdul Fataï SANNI, le 03 juil. 2025 à 08h30 Durée 3 min.
#jeu de balle au tambourin

Et pourtant, l’aventure sportive de Sidonie Kouassi débute à l’âge de 10 ans, sur les bancs du Ceg 1 de Comé, alors qu’elle suivait sa grande sœur à ses entraînements de handball. Curieuse et fascinée, elle n’observe pas longtemps depuis les gradins mais rejoint les séances d’entraînement, s’initie rapidement au jeu et s’y accroche. Le goût de l’effort, la rigueur et la passion du jeu sont déjà là. Mais, c’est un peu par hasard qu’elle croise la route du jeu de balle au tambourin, en 2016, encore au Ceg 1. Une discipline qu’elle aborde d’abord timidement, avant de s’y investir pleinement sur les conseils de l’entraîneur Jaurès Jerry Hounkpo. « Au début, c’était juste un jeu de plus », confie-t-elle avec humilité. D’abord en difficulté, elle se familiarise avec le tambourin à travers l’arbitrage.

Endurante, disciplinée, dynamique, Sidonie Kouassi allie vivacité d’esprit et courage physique. Ce sport collectif, qui exige stratégie, rapidité et puissance, trouve en elle une ambassadrice naturelle. Elle s’y investit avec cœur, y voyant un terrain de dépassement de soi et de partage. « Je suis fière de moi, même si je dois encore progresser », dit-elle avec lucidité. Sidonie Kouassi ne manque ni d’objectifs ni d’ambition. Elle rêve d’enfiler le maillot de l’équipe nationale du Bénin, de se former davantage, de promouvoir le tambourin sur le continent africain, et pourquoi pas, un jour, intégrer un club international. Un rêve nourri par une soif constante d’apprentissage et un engagement sincère pour son sport.

La révélation

Sélectionnée la même année dans l’équipe départementale du Mono, Sidonie Kouassi enchaîne les compétitions scolaires et civiles, s’illustrant notamment avec Académia Omnisports, club de Cotonou qu’elle rejoint en 2017, tout en participant activement aux championnats scolaires depuis 2011. D’emblée, elle se distingue par sa capacité d’adaptation et son énergie. Son jeu, basé sur la vitesse, l’endurance et l’intelligence tactique, fait rapidement mouche. Elle entre progressivement dans les cercles compétitifs : championne de la phase départementale du sport féminin en 2018, puis médaillée de bronze à la phase finale en 2019. Mais c’est à partir de 2021 que son nom commence à peser sur la scène nationale. Championne scolaire au Ceg Sainte Rita, elle s’affirme en tant que joueuse majeure sur le plan départemental, puis national.

L’année 2023 marque un tournant dans sa jeune carrière. Sélectionnée en équipe nationale (un rêve qui devient réalité), elle participe à la Coupe du monde en Italie, où elle termine à une honorable 5e place avec ses coéquipières, tout en décrochant le titre de vice-championne nationale. Discrète, mais déterminée, cette native de Comé a construit, au fil d’un parcours marqué par la persévérance et la passion, un palmarès qui force le respect et fait d’elle une figure montante du sport féminin béninois.

L’heure de la confirmation

Dotée d’une forte capacité d’adaptation, cette sportive au gabarit modeste se distingue par sa polyvalence sur le terrain. Cordière capable d’évoluer aussi bien à gauche qu’à droite, elle séduit par son intelligence de jeu, sa discipline et son courage. Et, l’année 2024 vient confirmer son ascension. Championne d’Afrique des clubs à Parakou, lauréate de la Coupe de l’Amitié et de Solidarité francophone, et victorieuse des tournois Ese-Wezon et Louis Ganivenq, elle s’impose comme l’une des joueuses les plus titrées de sa génération. Sa constance et sa discipline sont également nourries par une volonté de formation.

En parallèle de la compétition, elle prend part à des stages techniques, notamment dans le handball, et poursuit sa progression dans l’arbitrage. Avec un palmarès étoffé, une présence affirmée en sélection, et une vision claire de ses ambitions, faire rayonner le tambourin à l’international, Sidonie Kouassi incarne l’athlète complète. Son histoire est celle d’une jeune femme qui, balle au tambourin en main, trace sa voie avec détermination et inspire une nouvelle génération de sportives africaines. En 2025, elle se voit confier la responsabilité de secrétaire générale de la commission des arbitres du Tournoi Louis Ganivenq, preuve de la reconnaissance dont elle jouit au sein de la discipline. A travers son double engagement, sur le terrain comme sur les bancs d’arbitrage, Sidonie Kouassi incarne une athlète modèle.

Polyglotte, elle parle couramment le français, l’anglais, le fon, le mina, le pédah, le kotafon et le xwla. Une ouverture linguistique qui reflète son ouverture d’esprit. En dehors du terrain, elle s’adonne à la musique, à la danse et à l’animation, des loisirs qui complètent harmonieusement son profil de jeune femme active et rayonnante. Femme de valeurs, elle symbolise cette nouvelle génération d’athlètes africaines polyvalentes, formées, prêtes à défendre les couleurs de leur pays et à structurer leur discipline. Sa trajectoire, forgée dans la constance et la passion, laisse entrevoir un avenir prometteur, aussi bien pour elle que pour le développement du tambourin au Bénin.