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Entretien-témoignage de Thierry Babagbeto sur Guy Tronou

Sports
Thierry Babagbeto Thierry Babagbeto

Figure emblématique de la pétanque béninoise et internationale, Guy Tronou laisse derrière lui un héritage inestimable. Expert reconnu, éducateur passionné et bâtisseur infatigable, il a marqué des générations de joueurs, d’entraîneurs et d’arbitres. Dans cet entretien, Thierry Babagbeto, premier capitaine de l’équipe nationale et sélectionneur national livre son témoignage sur cet homme qui a consacré sa vie au développement du sport boule.

Par   Christian HOUNONGBE, le 03 avr. 2025 à 14h08 Durée 2 min.
#pétanque béninoise

Vous avez côtoyé Guy Tronou pendant de nombreuses années. Pouvez-vous nous parler de votre rencontre et de votre collaboration avec lui ?

J’ai fait la connaissance de Guy Tronou au début des années 2000, mais c’est véritablement en 2004 lors de la première participation du Bénin à la coupe du monde de pétanque à Grenoble, que notre collaboration a pris forme. Il était en charge de notre préparation, une tâche difficile mais essentielle pour nous permettre de rivaliser avec les meilleures équipes mondiales.

Quel rôle a-t-il joué dans votre progression en tant que joueur et plus largement dans le développement de la pétanque au Bénin ?

Il a eu un impact immense sur ma carrière et sur celle de nombreux joueurs. En tant que premier capitaine de l’équipe nationale, j’ai eu l’honneur de travailler sous sa direction. C’est lui qui nous a initiés aux ateliers de tir de précision et qui nous a appris l’importance des gestes techniques. Il nous a aussi ouvert des portes, nous permettant d’échanger avec des éducateurs français, ce qui a été très enrichissant.

Votre relation a duré bien au-delà de votre carrière de joueur…

Absolument ! Après ma retraite internationale en 2010, nous avons continué à nous croiser. J’ai eu la chance de le côtoyer en tant que stagiaire entraîneur, puis adjoint et même sélectionneur. C’était un homme d’une grande humilité et d’une rigueur sans faille. Il savait exactement où il allait et se donnait toujours les moyens d’atteindre les meilleurs résultats.

On parle souvent de son expertise dans l’architecture des boulodromes. Qu’en pensez-vous ?

Il était tout simplement une référence en la matière. Il maîtrisait parfaitement l’aménagement des aires de jeu et savait comment créer des infrastructures adaptées aux exigences internationales.

Que retenez-vous de lui sur le plan humain ?

C’était un homme de valeurs, attaché au respect et à la discipline. Nous avons été très proches, il nous considérait presque comme des membres de sa famille. Il a consacré sa vie au développement de la pétanque et à la transmission de son savoir.

Son décès est une grande perte pour la pétanque béninoise…C’est un vide immense. Nous n’avons pas fini de profiter de son savoir et son départ laisse un grand manque, surtout à un moment où la structuration du sport boule au Bénin n’est pas encore totalement achevée. C’est un regret profond de voir disparaître une véritable bibliothèque de la pétanque, un homme qui a formé des générations de joueurs, d’entraîneurs et d’arbitres. Son nom restera gravé dans l’histoire du sport béninois et mondial.