La Nation Bénin...
En séjour au Bénin, le professeur de tennis Casimir
Agboton Gandonou, installé en France, est l’un des techniciens du stage de
perfectionnement organisé par le coach Taofic Daouda (Canada), du 19 au 23 août
au Bénin tennis club d’Akpakpa-Dodomè. Dans cet entretien, il revient sur les
objectifs de cette initiative, l’enthousiasme des jeunes participants et
partage son regard sur l’avenir du tennis béninois.
La Nation : Vous êtes au Bénin pour un stage destiné aux jeunes et aux seniors. Quelle est la genèse de cette initiative ?
Casimir Agboton Gandonou : Avec mon collègue Taofic Daouda, basé au Canada, nous avons lancé ce stage il y a cinq ans. Nous avons constaté un manque criant sur le plan technique et dans l’encadrement. Profitant de nos séjours au pays, nous apportons du matériel et partageons notre expérience acquise à l’étranger. L’idée est simple, c’est de transmettre, accompagner et soutenir le développement du tennis béninois.
Quels sont les objectifs de ce stage ?
D’abord, le perfectionnement. Il s’agissait de présenter de nouvelles méthodes d’entraînement aux entraîneurs locaux, mais aussi d’offrir aux jeunes la possibilité d’acquérir de la technicité et des bases solides. Plus globalement, ce stage est un espace de partage d’expériences et de mise à niveau.
Concrètement, comment s’est déroulée la semaine de stage ?
Nous avons travaillé en deux groupes. Les seniors, le
matin avec des exercices de préparation physique, et les enfants l’après-midi,
notamment avec le mini-tennis. Ce concept, appelé « galaxie tennis », venu
d’Europe, propose un apprentissage progressif grâce à des terrains et du
matériel adaptés aux plus petits. Les jours suivants ont été consacrés à la
technique (service, volée), puis aux échanges (coup droit, revers), avant de
conclure par des matchs et la remise de récompenses, raquettes, chaussures, accessoires…
Comment les participants ont-ils accueilli l’initiative ?
Ils l’ont accueilli avec un enthousiasme immense. La première édition avait rassemblé près de 200 jeunes venus de tout le pays. Cette année encore, la participation a été forte, preuve que ce stage gratuit répond à une réelle attente.
Quel regard portez-vous sur le tennis béninois ?
Il est loin d’être mauvais. Le Bénin a récemment intégré le Groupe II de la Coupe Davis, soit la deuxième division mondiale, après avoir battu de solides adversaires. Avec davantage de moyens, nos joueurs pourraient viser plus haut. Sur le plan régional, nous figurons déjà parmi les meilleures nations.
Un dernier mot ?
J’appelle les autorités à investir davantage dans les
infrastructures. Douze courts ont été détruits et aucun n’a encore été
reconstruit. Or, ce sont près de 300 licenciés qui manquent aujourd’hui de
lieux pour pratiquer. Le talent existe, mais il faut lui offrir un terrain
d’expression.
Casimir Gandonou, technicien béninois installé en France