La Nation Bénin...
Initié
par la Fédération béninoise de Lutte, le projet « La Pépinière
Olympique » vise à contribuer à l’épanouissement des femmes et jeunes
filles de moins de 16 ans, à travers la pratique de la lutte olympique dans les
communes de Kandi, Boukoumbé et Bassila.
Dans cette interview, Yves Azifan, président de la Fédération, dévoile
les grandes lignes de cette initiative à travers laquelle il ambitionne de
former de futures championnes, tout en sensibilisant les populations locales à
l'importance de la lutte olympique.
Yves Azifan : Ce projet initié dans le cadre du programme « Vivons ensemble par le Sport » vise principalement à contribuer à l'épanouissement des femmes et jeunes filles de moins de 16 ans, à travers la pratique de la lutte olympique. Nous avons choisi les communes de Kandi (Alibori), Boukoumbé (Atacora), et Bassila (Donga), car ces zones sont réputées être des régions favorables à la lutte. Nous voulons offrir à ces jeunes filles, une opportunité de s’affirmer, de s’épanouir personnellement et de participer à des compétitions de haut niveau.
Comment ce projet va-t-il se dérouler dans ces communes?
Nous avons mis en place une stratégie qui consiste d'abord à sensibiliser les populations locales à l’importance de la lutte olympique en tant que sport et en tant qu’outil d’émancipation. Ensuite, les femmes sélectionnées bénéficieront d'une formation en tant qu'encadrantes. Elles seront formées aux techniques de la lutte olympique ainsi qu'aux valeurs que ce sport véhicule, telles que la discipline, le respect et la persévérance. Après cette étape, il y aura le camp de formation et d’initiation des jeunes filles à la lutte olympique. Enfin, il y a une compétition de détection pour ressortir les 8 meilleures d'entre elles qui seront intégrées dans des programmes de préparation pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026.
Pourquoi
avez-vous choisi de focaliser ce projet sur les femmes et les jeunes filles du
nord Bénin ?
La lutte olympique, comme beaucoup d'autres sports, est souvent perçue comme un domaine réservé aux hommes. Nous voulons changer cette perception et encourager davantage de femmes à s’impliquer. En outre, nous croyons fermement que la lutte est un puissant levier d’autonomisation pour les jeunes filles et femmes. Avec la lutte, elles peuvent s’offrir beaucoup d’opportunités au-delà de leur pays.
Quels sont les principaux défis liés à la mise en œuvre de ce projet ?
Les défis sont multiples. La lutte olympique n’est pas connue chez nous au Bénin et à travers ce projet, nous allons faire connaître la lutte olympique. Ensuite, il faudra mobiliser les ressources humaines pour assurer une formation de qualité et un suivi rigoureux des filles sélectionnées. Mais nous sommes convaincus que, grâce à l’engagement de l’ambassade de France, le ministère des Sports et des autorités communales, nous pourrons surmonter ces obstacles.
Quel est impact attendu de ce projet, tant à court qu'à long terme ?
À court terme, nous espérons créer un engouement autour de la lutte olympique dans les régions concernées et voir émerger des jeunes talents prometteurs. À long terme, notre ambition est de voir certaines de ces jeunes filles, intégrer l’équipe nationale et représenter le Bénin aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2026 à Dakar. Au-delà du sport, nous souhaitons également que ces jeunes filles deviennent des modèles dans leurs communautés et inspirent d'autres femmes à suivre leurs traces.
Un dernier mot ?
Nous sommes très fiers d’avoir été sélectionnés par l’ambassade de France dans le cadre du programme « Vivons ensemble par le sport ». Nous avons postulé comme toutes les autres organisations et nous avons constaté que nous avons été retenus. C’est une première au Bénin, et nous espérons qu’il y aura un impact durable sur le développement de la lutte olympique et sur l’émancipation des femmes dans notre pays. Nous remercions tous nos partenaires et encourageons les jeunes filles de Kandi, Boukoumbé et Bassila à s’engager pleinement dans cette belle aventure■