La Nation Bénin...

Rafiatou Sitou, ancienne arbitre internationale : « A force de persévérer, on finit par s'imposer en sport »

Sports
Par   Christian HOUNONGBE, le 17 mars 2022 à 17h41
Dotée d’une excellente condition physique et d’une grande capacité de concentration, Rafiatou Sitou, ancienne arbitre internationale, croit dur comme fer qu’autant l’homme, la femme peut exercer les métiers de sport. Titulaire d’une licence Caf-C d’entraîneur de football, l’actuel sélectionneur adjoint des Ecureuils dames U17 et présidente de l’Association pour la promotion des valeurs sportives (Apvs) évoque dans cette interview son parcours et invite les femmes à se distinguer par leurs résultats afin de se faire un nom dans le milieu sportif. La Nation : Comment vous y prenez-vous dans ce milieu où les hommes sont les plus influents? Rafiatou Sitou : Je pense que c’est une longue histoire. A force de travailler et de persévérer, on finit par s'imposer. Toute ma carrière se résume ainsi. En effet, j’ai fait mes preuves à différents niveaux avant d’obtenir mes diplômes ou des promotions dans ce milieu. Je suis l’une des premières femmes béninoises à faire partie de l’encadrement technique d’un club de football masculin au Bénin. Il s’agit de l’Association sportive Oussou Saka (Asos) de Porto-Novo où j’ai travaillé en tant qu’entraîneur adjoint du staff technique en 2017 aux côtés de Lafiou Yessoufou. En tant qu’ancienne arbitre internationale et professeure certifiée d’Education physique et sportive (Eps), je pense qu’autant l’homme peut exercer les métiers de sport, autant la femme aussi en est capable. Quels sont les défis auxquels sont confrontées les femmes dans le milieu sportif ? Les femmes sont tenues de prouver constamment leurs capacités à travers leurs résultats et leurs performances sur le terrain. Qu’elles soient athlètes, arbitres ou entraîneurs, elles doivent se distinguer en tout temps et en tout lieu. Vous avez certainement été confrontée à des préjugés. Comment les avez-vous surmontés ? Bien sûr. Il est dit que toutes les femmes qui s'adonnent au football sont de mœurs légères. Elles sont ''inférieures'' aux hommes sur le terrain et incapables de faire des prouesses au même titre qu'eux… Pour surmonter ces stéréotypes, il a fallu que je prouve que je peux rester digne en étant dans le monde du football. J’ai montré que je suis capable de faire autant que les hommes et même que je pouvais être plus performante qu'eux. Selon vous, comment les femmes peuvent-elles résister au harcèlement sexuel en milieu sportif ? Les femmes peuvent résister au harcèlement sexuel en évitant d’avoir des ambitions démesurées lorsqu'elles n’ont pas les moyens d’y parvenir. Je pense qu’il faut avant tout avoir confiance en soi, croire en ses capacités et potentialités. Quelles sont les femmes béninoises ou étrangères qui ont eu à impacter votre carrière en sport? C’est l’occasion pour moi de saluer le talent et le courage de la Béninoise Rosalie Tempa Ndah François et de la Sénégalaise Fatou Gaye qui m'ont beaucoup conseillée au début de ma carrière internationale. Quels conseils donneriez-vous aux femmes qui sont en début de carrière sportive? Je conseille à celles qui sont en début de carrière de savoir qu'elles doivent compter sur leurs qualités et leurs capacités pour réussir dans un milieu où seul le travail paie.