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Rémi Sowou, cycliste international béninois: Du feu de la forge aux routes du monde

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Rémi Sowou Rémi Sowou

Originaire de Zofi Kodihoué, dans l’arrondissement de Missinko (commune de Toviklin), le cycliste international béninois Rémi Sowou, surnommé « Yèhouénon Zomantchi », symbolise aujourd’hui la combativité et l’endurance du cyclisme béninois. A 28 ans, ce coureur de 1,69 m pour 59 kg, au teint noir et au tempérament vif, s’impose comme l’un des grimpeurs les plus prometteurs du pays.

 

Par   Abdul Fataï SANNI, le 25 avr. 2025 à 15h06 Durée 2 min.
#cycliste international

Licencié du Club Turbo, Rémi Sowou s’est forgé une réputation sur les routes grâce à sa capacité à affronter les pentes avec détermination. Peu réservé, il compense par un mental d’acier, un courage à toute épreuve et une endurance remarquable. Ce tempérament de battant lui a valu de brillants résultats, notamment lors du Championnat national 2024 à Kétou, où il s’est illustré en montant deux fois sur le podium. Vice-champion dans la course contre la montre individuelle comme dans la course en ligne, il y décroche deux médailles d’argent. A l’international, Rémi Sowou porte haut les couleurs béninoises. Meilleur coureur béninois au Tour du Maroc puis au Tour du Faso, il a su démontrer que les talents locaux peuvent rivaliser sur les routes africaines les plus exigeantes. A l’approche du 20e Tour cycliste international du Bénin, Rémi Sowou nourrit une ambition claire. « On va se battre pour prendre au moins une étape et c’est notre objectif, à défaut de gagner le maillot jaune », a-t-il confié. Préparé et déterminé, il entend faire de cette édition un tournant dans sa carrière. Combatif dans l’âme, Rémi Sowou ne se contente pas de rouler ; il lutte, grimpe, s'accroche. A 28 ans, il s’impose comme un symbole de résilience pour le cyclisme national, prêt à écrire une nouvelle page de gloire sur les routes du Bénin.

De la soudure à la gloire du cyclisme

L’histoire de Rémi Sowou débute loin des projecteurs, entre Somè et Agla, à Cotonou. Alors apprenti soudeur, il parcourait quotidiennement cette distance à vélo. C’est donc sur les routes qu’il a appris à écrire son destin, incarnant le parcours d’un jeune autodidacte devenu cycliste international, à force de courage, de ténacité et de rêves assumés.

En effet, c’est dans les rues de Cotonou, au guidon d’un simple vélo acheté par son patron que naît en lui une vocation inattendue. Un jour, alors qu’il a eu une crevaison, une image sur un carton de chambre à air, celle d’un couple européen en pleine course allume en lui une ambition: faire du vélo son chemin vers l’Europe. Une ambition objet de moquerie de la part de son entourage. « Ce n’est pas pour des gens comme toi », lui assène-t-on. Il n’en fallait pas plus pour réveiller en lui une volonté farouche.

Plus tard, sa rencontre avec Robert Kponha, cycliste reconnu, change tout. En échange de 100 000 francs Cfa, il obtient son premier vélo de course. Sa première compétition remonte à 2012 au Togo, où il est sacré meilleur jeune. Dès lors, Rémi Sowou grimpe les échelons du cyclisme africain. Son passeport en main, il fait taire les moqueries, prend l’avion pour la première fois, direction le Congo, d’où il revient avec le trophée de meilleur grimpeur. Rémi Sowou, soudeur de profession, se distingue aussi par sa persévérance. En 2024, il est le seul Béninois à terminer le Tour du Maroc, grâce à une combativité à toute épreuve. «Quand ça ne va pas, je dis : moi, Rémi Sowou du Bénin, je dois y aller », avance-t-il avec fierté.

De la soudure à la course, de l’atelier au peloton, Rémi Sowou représente une revanche sociale éclatante. Une trajectoire exemplaire, forgée dans l’effort et la foi en ses rêves. Aujourd’hui, il ne façonne plus le métal, mais les rêves. Celui d’un homme du peuple devenu champion par la seule force de sa détermination.