La Nation Bénin...
Originaire
de Zofi Kodihoué, dans l’arrondissement de Missinko (commune de Toviklin), le
cycliste international béninois Rémi Sowou, surnommé « Yèhouénon Zomantchi »,
symbolise aujourd’hui la combativité et l’endurance du cyclisme béninois. A 28
ans, ce coureur de 1,69 m pour 59 kg, au teint noir et au tempérament vif,
s’impose comme l’un des grimpeurs les plus prometteurs du pays.
Licencié
du Club Turbo, Rémi Sowou s’est forgé une réputation sur les routes grâce à sa
capacité à affronter les pentes avec détermination. Peu réservé, il compense
par un mental d’acier, un courage à toute épreuve et une endurance remarquable.
Ce tempérament de battant lui a valu de brillants résultats, notamment lors du
Championnat national 2024 à Kétou, où il s’est illustré en montant deux fois
sur le podium. Vice-champion dans la course contre la montre individuelle comme
dans la course en ligne, il y décroche deux médailles d’argent. A
l’international, Rémi Sowou porte haut les couleurs béninoises. Meilleur
coureur béninois au Tour du Maroc puis au Tour du Faso, il a su démontrer que
les talents locaux peuvent rivaliser sur les routes africaines les plus
exigeantes. A l’approche du 20e Tour cycliste international du Bénin, Rémi
Sowou nourrit une ambition claire. « On va se battre pour prendre au moins une
étape et c’est notre objectif, à défaut de gagner le maillot jaune », a-t-il
confié. Préparé et déterminé, il entend faire de cette édition un tournant dans
sa carrière. Combatif dans l’âme, Rémi Sowou ne se contente pas de rouler ; il
lutte, grimpe, s'accroche. A 28 ans, il s’impose comme un symbole de résilience
pour le cyclisme national, prêt à écrire une nouvelle page de gloire sur les
routes du Bénin.
De la soudure à la gloire du cyclisme
L’histoire
de Rémi Sowou débute loin des projecteurs, entre Somè et Agla, à Cotonou. Alors
apprenti soudeur, il parcourait quotidiennement cette distance à vélo. C’est
donc sur les routes qu’il a appris à écrire son destin, incarnant le parcours
d’un jeune autodidacte devenu cycliste international, à force de courage, de
ténacité et de rêves assumés.
En
effet, c’est dans les rues de Cotonou, au guidon d’un simple vélo acheté par
son patron que naît en lui une vocation inattendue. Un jour, alors qu’il a eu
une crevaison, une image sur un carton de chambre à air, celle d’un couple
européen en pleine course allume en lui une ambition: faire du vélo son chemin
vers l’Europe. Une ambition objet de moquerie de la part de son entourage. « Ce
n’est pas pour des gens comme toi », lui assène-t-on. Il n’en fallait pas plus
pour réveiller en lui une volonté farouche.
Plus
tard, sa rencontre avec Robert Kponha, cycliste reconnu, change tout. En
échange de 100 000 francs Cfa, il obtient son premier vélo de course. Sa
première compétition remonte à 2012 au Togo, où il est sacré meilleur jeune.
Dès lors, Rémi Sowou grimpe les échelons du cyclisme africain. Son passeport en
main, il fait taire les moqueries, prend l’avion pour la première fois,
direction le Congo, d’où il revient avec le trophée de meilleur grimpeur. Rémi
Sowou, soudeur de profession, se distingue aussi par sa persévérance. En 2024,
il est le seul Béninois à terminer le Tour du Maroc, grâce à une combativité à
toute épreuve. «Quand ça ne va pas, je dis : moi, Rémi Sowou du Bénin, je dois
y aller », avance-t-il avec fierté.
De la soudure à la course, de l’atelier au peloton, Rémi Sowou représente une revanche sociale éclatante. Une trajectoire exemplaire, forgée dans l’effort et la foi en ses rêves. Aujourd’hui, il ne façonne plus le métal, mais les rêves. Celui d’un homme du peuple devenu champion par la seule force de sa détermination.