La Nation Bénin...

18è session de la Conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA :Des performances économiques à consolider

Actualités
Par   LANATION, le 20 janv. 2015 à 07h01

Le chef de l’Etat, Boni Yayi en sa qualité de président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a présidé, hier lundi 19 janvier, le 18e sommet de l’Union à Cotonou. L’Union salue ses acquis économiques qu’elle entend consolider !

La grand’messe des chefs d’Etat de l’UEMOA a dégagé une certitude : l’espace se nourrit d’une vitalité économique sans précédent. La preuve en est le regain de croissance qui s’est consolidée l’année écoulée, avec un taux moyen de 6,8%. Les bonnes performances ont été obtenues dans un environnement sociopolitique apaisé, conforté par l’adoption de l’acte additionnel relatif à la paix et la sécurité qui a permis de contenir rapidement la crise politique qui s’est déclenchée au Burkina-Faso », se réjouit Gilles Baillet, ministre en charge des Finances du Niger, président du Conseil des ministres de l’UEMOA. Cette spirale positive qui se propage dans l’espace, affirme-t-il, s’est accompagnée de mesures de politiques monétaires, économiques et sociales bénéfiques pour l’ensemble des huit Etats membres de l’Union. «Dans un contexte de faible inflation, la BCEAO a mené une politique monétaire accommodante en maintenant ses taux directeurs à leur plus bas niveau historique et en accroissant ses refinancements aux banques », souligne-t-il. Pour améliorer la sécurité alimentaire, poursuit-il, des actions sont engagées à travers notamment la mise en œuvre des projets et programmes qui concourent au renforcement de la résilience des populations, la poursuite du programme d’hydraulique villageoise, avec la prise en compte des volets agricoles, pastoraux et sociaux par des aménagements multi-usages. Un vaste chantier s’est aussi ouvert en matière de promotion du secteur privé.

Gilles Ballet informe que la commission de l’UEMOA et la Chambre consulaire régionale ont réalisé une étude portant sur le programme régional d’amélioration du climat des affaires. «Ce programme se traduira par l’adoption d’un ensemble de réformes importantes, en matière de réglementation des activités entrepreneuriales et de formalités administratives dans notre espace communautaire», assure-t-il. La quête additionnelle pour le financement du Programme économique régional (PER) a conduit les Etats de l’Union à initier, en septembre 2014 à Dubaï aux Emirats arabes unis, une Conférence internationale des investisseurs. Le jeu en valait la chandelle. Sur les 17 projets présentés dans le riche Etat du Golfe, 16 ont obtenu de financement pour un montant de 19 milliards de dollars.

Construire dans la stabilité !

L’embellie économique devra se poursuivre, rassure Gilles Baillet, qui indique que l’Union table sur une croissance de 7,2% en 2015. Les performances économiques constituent néanmoins l’arbre qui cache la forêt. Il reconnait que des défis importants restent à relever, notamment dans le domaine des infrastructures, de l’accès des populations à l’eau, à l’électricité, aux services sociaux de base ainsi que l’emploi des jeunes et leur accès à une formation de qualité.
« Les performances sont appréciables en dépit de la fragilité de la reprise de l’économie mondiale », renchérit le président de la République Boni Yayi, président en exercice de la Conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA. La revue des réformes, politiques, programmes et projets initiée par l’Union constitue, selon lui, un exercice pertinent d’impulsion politique permettant d’assurer la crédibilité du processus d’intégration et l’adhésion des populations. Cette évaluation a révélé des performances moyennes sur l’ensemble des huit Etats de l’Union, avec un taux de transposition des directives établi à 59% et un taux d’application des textes communautaires de l’ordre de 50%. « Le chemin est encore long avant de parvenir à une harmonisation des textes. La mise en œuvre des recommandations de la revue permettra d’accélérer la dynamique du développement durable dans la région », assure-t-il.
Si la situation sécuritaire s’est améliorée durant l’année écoulée, Boni Yayi estime que de vives préoccupations demeurent face au péril terroriste dans la sous-région. De même, il prévient que la stabilité de la région sera mise à rude épreuve du fait de l’organisation des élections législatives et présidentielles dans la plupart de ses Etats membres en 2015. «Nous devons donc nous attacher à maintenir et à renforcer les actions déjà en cours en faveur d’une meilleure gouvernance afin de sécuriser durablement notre espace communautaire», préconise le président de la République.
Le chef de l’Etat évoque également d’autres défis que les Etats membres doivent impérativement relever. Il s’agit notamment de la libre circulation des biens, de l’énergie, de la sécuritaire alimentaire, du financement de l’économie, et les formations technique et professionnelle. «La prise en charge efficace de ces défis passe par la mise en œuvre effective des réformes, des programmes et des projets adoptés en vue d’apporter des réponses collectives à l’approfondissement de l’intégration des Etats membres de l’Union», soutient-il, les invitant à être proactifs pour faire face aux perpétuelles mutations que connaît le monde aujourd’hui.