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Du 10 au 15 novembre prochain, Cotonou accueille la deuxième édition du Salon des Industries musicales d’Afrique (Sima). Plus qu’un simple événement, ce salon s’impose comme le catalyseur d’un nouvel écosystème musical africain.
Placée sous le thème « Faire rayonner et financer les musiques d’Afrique francophone : du potentiel aux preuves », la deuxième édition du Salon des Industries musicales d’Afrique (Sima) promet d’être un tournant stratégique pour l’industrie musicale du continent.
Lancé officiellement lors d’une conférence de presse, vendredi 17 octobre dernier à Cotonou, le salon entend transformer le potentiel reconnu de la scène musicale francophone en une force économique tangible, structurée et compétitive à l’échelle internationale. « Le Sima offrira à tous les acteurs de l’écosystème musical un espace unique de réseautage, de formation et d’accès au financement. Tout est possible, et cela se fera ici, au Bénin », s’est réjouie Cynthia Aïssy, directrice Art, Culture & Creativity and Mice divisions à Bénin Tourisme.
Le salon ne se limite pas à la célébration de la musique. Il propose un contenu dense et orienté vers l’action, à commencer par une master class organisée avec TV5Monde. Cette discipline, en plein essor, consiste à intégrer des œuvres musicales dans des films, séries, publicités ou documentaires. À l’échelle mondiale, elle a généré près de 640 millions de dollars en 2024, selon l’International federation of the phonographic industry (Ifpi). Une manne encore peu exploitée en Afrique francophone. Le salon offrira aux artistes et producteurs locaux les clés juridiques, créatives et financières pour tirer parti de ce levier. L’exemple de l’Afrique du Sud, où les droits liés à la synchronisation constituent une source de revenus régulière, montre la voie à suivre. « Nous vous donnons rendez-vous pour cette deuxième édition du Sima, afin de continuer ensemble à faire rayonner et à structurer la musique africaine francophone», affirme Mamby Diomandé, commissaire général du Sima.
Un autre moment fort du programme reste une keynote stratégique sur le thème « Convaincre les bailleurs – indicateurs, monétisation et métriques clés ». Elle abordera les mécanismes permettant de rendre les projets musicaux lisibles, mesurables et attractifs pour les investisseurs. À l’heure où les industries culturelles africaines pèsent 45,3 milliards de dollars de valeur économique annuelle, selon l’Agence française de Développement, il devient essentiel de lier transparence, data et mesure d’impact pour attirer les financements.
Des rencontres en speed-dating professionnel entre acteurs de la musique africaine et majors internationaux tels que Sony Music Africa, Universal Music Africa ou Warner Music Africa sont aussi prévues. Véritables géants mondiaux de la production et de la distribution musicale, ces majors joueront un rôle clé dans l’ouverture de nouveaux marchés pour les artistes francophones. Ces rencontres offriront aux talents, managers, producteurs et labels locaux une opportunité unique d’échanger directement avec des décideurs de haut niveau, d’explorer des accords de distribution, des coproductions et des partenariats artistiques à long terme.
« A l’Agence de développement des Arts et de la Culture (Adac), nous sommes convaincus que lorsque chaque acteur de la chaîne de valeur dispose des outils nécessaires pour exercer pleinement son métier, les artistes peuvent enfin récolter les fruits de leur talent. C’est dans cette logique que nous accompagnons le Sima, une initiative structurante pour l’avenir des arts et de la musique en Afrique francophone», souligne Sèdjro Giovanni Houansou, chef du service des Arts vivants à l’Agence.
Plus qu’une simple exposition musicale, le Salon se positionne comme un véritable espace de travail et d’action, axé sur la professionnalisation, la formation et la création de partenariats durables. Réunissant plus de 7000 participants potentiels, avec une forte présence médiatique et des discussions concrètes sur le financement et la structuration du secteur, le Sima entend prouver que la musique francophone peut être une industrie solide, durable et compétitive.
Le Sima pour faire rayonner la musique africaine francophone