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31e Assemblée régionale de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie: En quête de réponses aux défis du vivre-ensemble

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Les législateurs francophones africains tournés vers les défis contemporains Les législateurs francophones africains tournés vers les défis contemporains

Trente et unième rencontre depuis le démarrage de cet exercice à Abidjan, en 1991, l’Assemblée régionale Afrique de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf) tient ses travaux à Cotonou, du 2 au 4 juin. Rencontre d’envergure qui s’ouvre dans un contexte régional plein de défis pour les législateurs francophones africains.  

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 03 juin 2025 à 06h37 Durée 3 min.
#Francophonie #Assemblée parlementaire

Après Niamey en 2023 et Yaoundé en 2024, Cotonou accueille les responsables d’institutions parlementaires pour des échanges, mais aussi et surtout pour la recherche de solutions à certains enjeux. En recevant à Cotonou, ses pairs, mais aussi et surtout, la grande famille des parlementaires francophones d’Afrique, le président de l’Assemblée nationale, Louis Gbehounou Vlavonou s’est réjoui de la vitalité de leur commune organisation, la section régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (Apf). « Un outil de promotion des valeurs de la francophonie», s’est félicité le numéro 1 des députés béninois, fier du chemin parcouru ensemble au cours de ces trente-quatre dernières années par les membres. S’il y a cette fierté à se mirer dans le bilan des trois décennies de fonctionnement de l’institution, on note également, selon lui, diverses interrogations. Au nombre de celles-ci, l’apparition du terrorisme et de l’extrémisme violent dans certaines parties du continent africain. Il y voit des menaces pour les processus démocratiques et des prédateurs de la démocratie qui menacent le vivre-ensemble. « Il n’est un secret pour personne que quelques membres de notre grande famille se sont retrouvés, par la force des choses, en délicatesse avec certaines des valeurs qui sont censées nous unir », relève aussi le président de l’Assemblée nationale. Face à chacune de ces menaces, l’Apf a opté pour une approche prudente et empreinte de sagesse africaine.

Au-delà de cette approche, il y a lieu de porter plus loin la réflexion, une des ambitions de la rencontre de Cotonou qui fait une place de choix au dialogue politique et à la coopération interparlementaire. Il faut, selon Vlavonou, monter vers de nouveaux sommets et franchir des étapes supplémentaires dans la construction de la communauté de destin. Trois thèmes majeurs sont donc retenus pour servir de socle aux travaux de Cotonou. « Le dividende démographique en Afrique francophone : impact sur le développement socioéconomique, l’accès à l’énergie en Afrique : quelles stratégies pour une accélération de la couverture des territoires et enfin la francophonie africaine face aux bouleversements géopolitiques» sont les axes principaux des travaux qui ont démarré, lundi 2 juin à Cotonou pour prendre fin demain mercredi 4 juin. Dans un contexte régional marqué par des défis politiques, sécuritaires, humanitaires et environnementaux, « nous nous devons de mutualiser les expertises et renforcer les échanges interparlementaires pour promouvoir des législations de plus en plus ambitieuses dans le sens de la construction d’un avenir commun plus stable, plus équitable et plus durable », a admis le président de la section béninoise de l’Apf dans son mot d’ouverture.

Avant lui, Hilarion Etong, président de l’Apf et premier vice-président de l’Assemblée nationale du Cameroun, indiquait lui aussi que cette rencontre est nécessaire pour la paix et l’épanouissement des peuples d’Afrique. Le Bénin a écrit de belles lettres dans l’histoire de la Francophonie en accueillant aussi de nombreuses réunions de l’Organisation internationale de la Francophonie, rappelle-t-il par ailleurs. 

Espace de dialogue et de coopération

Pour ce qui est de la rencontre de Cotonou, « nos travaux revêtent une grande importance pour l’avenir de notre assemblée et de la Francophonie », indique l’hôte qui revient en effet sur le contexte régional complexe, mais porteur d'espoir. « Les défis géopolitiques, démographiques, énergétiques, climatiques auxquels nous faisons face nécessitent plus que jamais un engagement parlementaire fort, lucide et coordonné », lance-t-il. Véritable espace de dialogue, de coopération et de solidarité entre les parlements francophones du continent africain, l’assemblée qui s’est ouverte hier à Cotonou donnera « à réfléchir à notre rôle dans un monde multipolaire, à la souveraineté de nos États et à notre capacité collective à faire entendre une voix francophone, africaine, équilibrée et responsable sur la scène internationale», précise Hilarion Etong. Il insiste également sur la question de l’accès à l’énergie qu’il expose comme un enjeu transversal et vital pour le développement. «Nous nous interrogerons sur les moyens d’assurer une couverture énergétique inclusive, équitable et durable, condition essentielle de l’industrialisation, de l’accès à l’éducation, de la santé et de l’emploi », relève-t-il. Le président de l’Apf n’est pas dans la logique des réflexions théoriques. Il milite pour des échanges qui devront déboucher sur « des recommandations concrètes, adaptées à nos réalités, nourries par nos expériences respectives, et à même de guider nos actions législatives et nos politiques publiques ».

Amélia Lakrafi, déléguée générale de l’Apf prend également part aux travaux de cette 31e assemblée. Si chaque Assemblée régionale est importante, celle-ci l’est tout particulièrement. Car, note-t-elle, elle se tient sur une terre pionnière du renouveau démocratique africain. Mais l’agenda de Cotonou la laisse encore plus dans des perspectives heureuses. Les thèmes qui y sont inscrits répondent à des défis concrets qui appellent des réponses collectives, des visions à long terme, et surtout, une solidarité active. « Notre diplomatie parlementaire, nous la faisons vivre aussi par des actes», a exhorté l’élue française face à ses pairs.