Sobre défilé des hommes en armes. Loin de la place de l’Amazone, théâtre des festivités au format national, les populations de Djougou ont pris d’assaut, dès les premières heures de ce 1er août, la place de l’indépendance de leur ville pour un moment de ferveur. Le dépôt de gerbe au monument aux morts à la place de l’indépendance par le préfet Biaou Ainin Eliassou a donné le top des festivités qui ont enregistré le déplacement des natifs et autorités de Djougou. Passée cette première formalité, signe de reconnaissance aux citoyens qui ont fait don de leurs vies pour la patrie, le préfet s’est donné à un second exercice, la revue des troupes. Cet exercice militaire qui permet aux autorités d’examiner des troupes statiques lui a donné l’occasion, aux côtés du chef de bataillon Mathias Bokini, de faire ses honneurs aux hommes appelés au défilé. « Forces de défense et de sécurité, debout ensemble contre le terrorisme», c’est le thème retenu pour le défilé de ce 63e anniversaire. Et pour en donner l’illustration, quatre entités ont défilé sous le regard admiratif des populations, des élus (conseillers, maire, députés), des notables, du roi Kpétoni Koda VI, des autorités administratives et religieuses.
Passage du peloton de musique, du drapeau et de sa garde, suivi du carré d’as du défilé… Le défilé marquant le 63e anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance pour le compte de la commune de Djougou venait ainsi de prendre son envol. Sous les mélodies de plusieurs artistes béninois, la fanfare civilo-militaire appelée à la tâche a permis aux hommes des Fds de battre à pas cadencés le macadam. D’abord, la police avec un effectif réduit parce que occupée à la mission de sécurisation des personnes et des biens, ensuite, trois pelotons du huitième bataillon inter-armes se sont relayés dans l’exercice. Le deuxième peloton déployé par la Police républicaine s’est exercé à la marche de la mante religieuse. Les populations ont aussi eu droit au passage d’autres pelotons, des soldats du feu, avant l’exécution de la marche du léopard, l’une des plus importantes attractions de ce défilé.
Les populations, à l’instar de dame Sadiatou Soumanou, ont apprécié les prestations des hommes en armes. Elles en voulaient encore, soutient cette habitante de 45 ans qui, depuis dix ans, se fait la spectatrice fidèle de chaque défilé devant la place de l’indépendance.
« Djougou aime ça ! »
Les populations de Djougou ont-elles voulu donner un sens au thème de la célébration de cette année ? Leur forte mobilisation aux côtés des Fds à l’occasion de ces festivités en est l’illustration. « Le 1er août est le seul jour où on les voit sourire et être en joie. Il faut partager cette joie », confie Illiassou Habibou. C’est ainsi qu’il justifie sa présence sur les lieux du défilé. Lui qui, depuis la veille, n’a rien voulu rater de cette célébration. « Djougou aime ça », appuie un officier de l’armée qui apprécie tout particulièrement la forte mobilisation des populations. L’autre matérialisation de cette symbiose armée-populations, c’est le défilé civil qui a succédé à celui militaire. Mais il n’ira pas à son terme. Avant même qu’il ne se déploie, dame nature qui visiblement en avait assez de retenir ses eaux depuis l’aube a fini par libérer sur les populations venues pour les festivités de grosses gouttes qui ont écourté les manifestations.
Notons que la retraite aux flambeaux organisée la nuit du lundi 31 juillet par les militaires à travers la ville de Djougou annonçait déjà les couleurs des festivités marquant la célébration du 63e anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance.