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6e mission économique de la Francophonie: Cotonou, terrain d’entente pour une dynamique plus audacieuse

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La sixième mission enregistre un nombre record de participants venus des cinq continents  pour plus de cent rendez-vous d’affaires déjà planifiés La sixième mission enregistre un nombre record de participants venus des cinq continents pour plus de cent rendez-vous d’affaires déjà planifiés

Après Kigali et Libreville en Afrique, Cotonou réunit la communauté économique francophone. Les travaux de la sixième mission économique de la Francophonie ont démarré, hier mardi 17 juin à Cotonou, et mobilisé des décideurs et acteurs économiques de l’espace francophone, venus des cinq continents. 

Par   Josué F. MEHOUENOU, le 18 juin 2025 à 07h57 Durée 3 min.
#Francophonie #sixième mission économique #Cotonou #Bénin

Des entrepreneurs, des femmes et hommes d’affaires, des entreprises internationales et locales en quête de croissance à l’international…, participent à la sixième mission économique de la Francophonie à Cotonou. Si ce rendez-vous, qui se veut le plus important des milieux d’affaires ayant la langue française en partage, est maintenu, c’est en raison du bilan des cinq dernières années, rappelle Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif). Du Vietnam au Cambodge en passant par le Gabon, on note 1 700 entreprises participantes, plus de 4 000 rendez-vous d’affaires, des dizaines d’accords signés et un chiffre d’affaires généré d’environ quinze millions d’euros. C’est donc fort de ce bilan, que Cotonou tend les bras à toute la nation économique francophone pour une édition «prometteuse, voire inédite ». La sixième mission enregistre un nombre record de participants, soit 122 entreprises et institutions économiques venant de 29 pays d’Afrique, d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient et de l’Océan Indien pour plus de cent rendez-vous d’affaires déjà planifiés. Deux cents entreprises béninoises, ainsi qu’une cinquantaine d’institutions de l’écosystème économique local s’y ajoutent.  

Un accélérateur d’opportunités

« L’originalité de cette édition béninoise est d’avoir intégré le secteur des industries culturelles et créatives, très prometteur en termes d’emplois pour les jeunes et les femmes », apprécie Louise Mushikiwabo. La répartition des entreprises participantes est équilibrée, soit 40 % pour l’agro-industrie, près de 30 % pour le numérique et près de

30 % pour les Industries culturelles et créatives (Icc) », précise-t-elle. Pour elle, ces missions sont devenues un événement annuel incontournable, mais aussi unique par les opportunités qu’elles proposent. A travers elles, l’Oif se veut un accélérateur d’opportunités pour les petites et moyennes entreprises déjà présentes à l’international et un levier pour celles qui souhaitent se lancer. Pour la première fois également, des femmes bénéficiaires du fonds « La Francophonie avec elles » et des jeunes lauréats et porteurs de projets de qualité du concours « Innovons aujourd’hui et créons l’avenir » participent à cette mission.

« L’Oif, guidée par sa vision d’un développement solidaire, inclusif et durable, se réjouit de contribuer, à son échelle, à la croissance économique du Bénin déjà largement engagée par l’amélioration du climat des affaires, la modernisation de l’administration publique et de la gouvernance économique, ainsi que par des investissements massifs », se réjouit-elle par ailleurs. Cotonou offre, selon la secrétaire générale de l’Oif, des opportunités d’affaires et d’investissement, de partage des bonnes pratiques ainsi que des sessions de réseautage. Autant d’opportunités offertes par cette rencontre économique pour produire de la valeur ajoutée au Bénin, en Afrique de l’Ouest, sur le continent et dans tout l’espace francophone.

Un tremplin pour repositionner les entreprises francophones

La mission économique de la Francophonie n’atterrit pas au Bénin par hasard. Cotonou est aujourd’hui un carrefour stratégique. Un lieu où se rencontrent l’innovation et la tradition, l’énergie d’une jeunesse ambitieuse et la vision d’un continent en marche, assure au nom du président de la République, le ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané. Dans un monde fracturé, où les chaînes logistiques sont bousculées, où les incertitudes économiques s’accumulent, l’Afrique et le Bénin en particulier apparaît comme un espace de stabilité, de croissance et d’opportunités, estime le ministre. Pour lui, ce forum doit être un tremplin pour des partenariats solides, durables, équilibrés, en vue de replacer les entreprises francophones au cœur des chaînes de valeur mondiales et construire une croissance inclusive, verte et souveraine. Aux investisseurs privés et aux institutions financières, Abdoulaye Bio Tchané demande de soutenir les pays en développement dans leur ambition de bâtir des économies industrielles, résilientes, durables.

« Nous saluons le choix de l’Organisation internationale de la Francophonie. Il est cohérent avec notre trajectoire. Et il donne corps à une ambition partagée, celle d’inscrire nos économies francophones dans les grandes chaînes de valeur régionales et mondiales », précise-t-il. Reconnaissant lui aussi que ce forum est un moment unique, il a rappelé que trois secteurs clés sont au cœur des échanges de Cotonou. Il s’agit de l’agro-industrie et du textile, du tourisme et des industries culturelles et du numérique. La tenue de ce forum à Cotonou intervient dans un moment très particulier, un moment de confiance et de transformation, rappelle le ministre d’Etat.

En 2024, le Bénin a enregistré un taux de croissance de 7,5 %. « Notre pays avance. Il construit. Il innove. Cette performance repose sur des fondamentaux solides, une croissance soutenue, un déficit maîtrisé, une dette publique sous contrôle», vante-t-il.