La Nation Bénin...
Après Kigali et Libreville en Afrique, Cotonou réunit la
communauté économique francophone. Les travaux de la sixième mission économique
de la Francophonie ont démarré, hier mardi 17 juin à Cotonou, et mobilisé des
décideurs et acteurs économiques de l’espace francophone, venus des cinq
continents.
Des entrepreneurs, des femmes et hommes d’affaires, des
entreprises internationales et locales en quête de croissance à
l’international…, participent à la sixième mission économique de la
Francophonie à Cotonou. Si ce rendez-vous, qui se veut le plus important des
milieux d’affaires ayant la langue française en partage, est maintenu, c’est en
raison du bilan des cinq dernières années, rappelle Louise Mushikiwabo,
secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (Oif).
Du Vietnam au Cambodge en passant par le Gabon, on note 1 700 entreprises
participantes, plus de 4 000 rendez-vous d’affaires, des dizaines d’accords
signés et un chiffre d’affaires généré d’environ quinze millions d’euros. C’est
donc fort de ce bilan, que Cotonou tend les bras à toute la nation économique
francophone pour une édition «prometteuse, voire inédite ». La sixième mission
enregistre un nombre record de participants, soit 122 entreprises et
institutions économiques venant de 29 pays d’Afrique, d’Amérique du Nord,
d’Asie, d’Europe, du Moyen-Orient et de l’Océan Indien pour plus de cent rendez-vous
d’affaires déjà planifiés. Deux cents entreprises béninoises, ainsi qu’une
cinquantaine d’institutions de l’écosystème économique local s’y ajoutent.
Un accélérateur d’opportunités
« L’originalité de cette édition béninoise est d’avoir intégré
le secteur des industries culturelles et créatives, très prometteur en termes
d’emplois pour les jeunes et les femmes », apprécie Louise Mushikiwabo. La
répartition des entreprises participantes est équilibrée, soit 40 % pour
l’agro-industrie, près de 30 % pour le numérique et près de
30 % pour les Industries culturelles et créatives (Icc)
», précise-t-elle. Pour elle, ces missions sont devenues un événement annuel
incontournable, mais aussi unique par les opportunités qu’elles proposent. A
travers elles, l’Oif se veut un accélérateur d’opportunités pour les petites et
moyennes entreprises déjà présentes à l’international et un levier pour celles
qui souhaitent se lancer. Pour la première fois également, des femmes
bénéficiaires du fonds « La Francophonie avec elles » et des jeunes lauréats et
porteurs de projets de qualité du concours « Innovons aujourd’hui et créons
l’avenir » participent à cette mission.
« L’Oif, guidée par sa vision d’un développement solidaire, inclusif et durable, se réjouit de contribuer, à son échelle, à la croissance économique du Bénin déjà largement engagée par l’amélioration du climat des affaires, la modernisation de l’administration publique et de la gouvernance économique, ainsi que par des investissements massifs », se réjouit-elle par ailleurs. Cotonou offre, selon la secrétaire générale de l’Oif, des opportunités d’affaires et d’investissement, de partage des bonnes pratiques ainsi que des sessions de réseautage. Autant d’opportunités offertes par cette rencontre économique pour produire de la valeur ajoutée au Bénin, en Afrique de l’Ouest, sur le continent et dans tout l’espace francophone.
Un tremplin pour repositionner les entreprises
francophones
La mission économique de la Francophonie n’atterrit pas au Bénin par hasard. Cotonou est aujourd’hui un carrefour stratégique. Un lieu où se rencontrent l’innovation et la tradition, l’énergie d’une jeunesse ambitieuse et la vision d’un continent en marche, assure au nom du président de la République, le ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané. Dans un monde fracturé, où les chaînes logistiques sont bousculées, où les incertitudes économiques s’accumulent, l’Afrique et le Bénin en particulier apparaît comme un espace de stabilité, de croissance et d’opportunités, estime le ministre. Pour lui, ce forum doit être un tremplin pour des partenariats solides, durables, équilibrés, en vue de replacer les entreprises francophones au cœur des chaînes de valeur mondiales et construire une croissance inclusive, verte et souveraine. Aux investisseurs privés et aux institutions financières, Abdoulaye Bio Tchané demande de soutenir les pays en développement dans leur ambition de bâtir des économies industrielles, résilientes, durables.
« Nous saluons le choix de l’Organisation internationale
de la Francophonie. Il est cohérent avec notre trajectoire. Et il donne corps à
une ambition partagée, celle d’inscrire nos économies francophones dans les
grandes chaînes de valeur régionales et mondiales », précise-t-il.
Reconnaissant lui aussi que ce forum est un moment unique, il a rappelé que
trois secteurs clés sont au cœur des échanges de Cotonou. Il s’agit de
l’agro-industrie et du textile, du tourisme et des industries culturelles et du
numérique. La tenue de ce forum à Cotonou intervient dans un moment très
particulier, un moment de confiance et de transformation, rappelle le ministre
d’Etat.
En 2024, le Bénin a enregistré un taux de croissance de 7,5 %. « Notre pays avance. Il construit. Il innove. Cette performance repose sur des fondamentaux solides, une croissance soutenue, un déficit maîtrisé, une dette publique sous contrôle», vante-t-il.