La Nation Bénin...
L’affaire Ak Masha
est déballée sur les réseaux sociaux avec son lot de contrevérités. Indigné, le
parquet spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du
terrorisme (Criet) dénonce une immixtion dans le fonctionnement de la justice
et met en garde.
Depuis quelques jours, des publications sur les réseaux sociaux commentent une procédure, jugée par la Criet, qui met en cause huit membres de l’équipage du navire Ak Masha, poursuivis pour contrebande, recel et blanchiment de capitaux. Alors que les prévenus ont interjeté appel, les commentaires et autres publications, sur les réseaux sociaux, vont bon train, au point de faire réagir Mario Metonou, procureur spécial de la Criet.
« Ces publications sont truffées d’inexactitudes, sur le contexte de l’interception du bâtiment en mer, d’ignorance des résultats des investigations et du contenu du dossier judiciaire », dénonce le procureur dans un communiqué publié mardi dernier, avant de souligner que ce comportement des internautes constitue une immixtion dans le fonctionnement de la justice.
Répression
« Le parquet spécial
rappelle à l’occasion qu’en application de l’article 279 du Code pénal, toute
immixtion dans le fonctionnement de la justice, et plus précisément toute
déclaration publique de nature à influencer le cours normal d’une instance, est
punie d’une peine de six à douze mois d’emprisonnement et/ou d’une amende de
cinquante mille à cinq cent mille F Cfa », rappelle-t-il encore.
Les faits
Selon le récit des faits publiés par le procureur spécial, le navire Ak Masha a été intercepté dans les eaux territoriales béninoises le 31 décembre 2024, alors que son système d’identification automatique (AIS) était désactivé, en infraction avec les règles de navigation maritime. L’examen de son itinéraire inhabituel, depuis le port de Rouen jusqu’à celui de Lagos, a révélé plusieurs interruptions de signal AIS, des communications suspectes établies en cours de route, ainsi que des éléments compromettants contenus dans une plainte ayant mobilisé les autorités maritimes et judiciaires du Bénin. Ces faits ont motivé l’ouverture de poursuites judiciaires.
A l’issue de
l’enquête, précise le procureur, le jugement rendu le 28 avril 2025 a abouti à
diverses condamnations, à la libération de certains membres de l’équipage,
ainsi qu’à la confiscation du navire au profit de l’État béninois. Les prévenus
ont fait appel. L’affaire a été réexaminée le 4 août 2025, en présence
constante des avocats de la défense, et mise en délibéré pour le 20 octobre
2025.