Pour qui connait la Chine et ses ambitions, ce pays est devenu au fil du temps, un des principaux partenaires pour le développement économique du continent africain. Autant que l’Etat chinois, les entreprises et investisseurs du pays ont pris d'assaut l’Afrique avec des ambitions de coopération, d’investissement sur courte et longue durées, ceci dans le but de nouer de nouveaux partenariats. Aubaine pour le continent qui, en dépit de ses ressources naturelles, peine à décoller.
Le Bénin marque la différence depuis 2016, en se positionnant comme l’une des portes les plus ouvertes du continent, en matière d’investissements privés. Le pays ambitionne un accroissement des investissements industriels sur son sol et met progressivement en place les dispositifs pour y parvenir. En plus d’une législation assouplie, le Bénin a engagé des investissements colossaux dont la plus grande matérialisation reste la zone industrielle spéciale de Glo Djigbé. Plusieurs milliards de francs Cfa ont été investis dans ce projet et les résultats n’ont pas tardé à suivre, de sorte qu’il est devenu difficile pour un investisseur privé de fouler le sol béninois sans y faire un tour. Il en va de même pour les décideurs des pays étrangers qui, en séjour au Bénin, vont constater de visu, la transformation industrielle du Bénin en cours sur ce vaste espace. Dans le même temps, des délégations successives sillonnent le monde à la rencontre des détenteurs de portefeuilles économiques pour leur exposer les avantages à investir au Bénin, ainsi que les facilités offertes. Le président Patrice Talon en visite d’Etat en Chine il y a quelques jours, s’est lui-même prêté à l’exercice lors de son adresse aux participants à la Foire internationale du commerce des services de Chine (Ciftis).
Faciliter l’accroissement de l’investissement privé
« Au Bénin…, nous avons réformé le marché du travail pour nous assurer que tout investisseur venant dans notre pays, ne soit plus tributaire d’une administration inefficace, de corruption, de grèves sauvages et autres freins à la bonne marche des entreprises », a exposé le chef de l’Etat. Patrice Talon soutiendra aussi à cette occasion que « les réformes réalisées et les investissements en infrastructures consentis ont permis de faire du Port autonome de Cotonou, l’une des plateformes portuaires les plus performantes de la sous-région ». Le Bénin bénéficie aussi d’investissements technologiques avec Huawei. Lesquels permettront de faire du Bénin, un hub logistique de classe mondiale. « Nous avons adopté une loi pour la promotion des zones économiques spéciales et la Zone industrielle de Glo-Djigbé complètement opérationnelle, accueille déjà des investisseurs », a-t-il annoncé. Il va d’ailleurs en profiter pour, une fois de plus, tendre la perche aux investisseurs chinois, les invitant à se joindre à leurs compatriotes déjà présents sur le territoire béninois. L’ambition du Bénin, a-t-il rappelé, c’est de devenir un hub industriel de transformation des produits agricoles tels que le cajou, le coton, le karité, l'ananas, le soja. « La transformation structurelle que nous voulons et qui permettra de réduire drastiquement le taux de pauvreté, ne sera possible que si les investisseurs disposent de deux éléments supplémentaires que sont le capital humain et le capital financier », avait indiqué le président de la République. Sur ces deux chantiers, le Bénin fait des prouesses. En ce qui concerne le capital humain par exemple, « nous investissons massivement dans des programmes de formation technique pour accroitre l’employabilité de nos jeunes », fait observer Patrice Talon. Pour accompagner les investissements directs étrangers, le gouvernement béninois est aussi disposé à offrir des subventions pouvant aller jusqu’à 50 % de la masse salariale locale pendant les premières années, a ajouté le président. Ce faisant, l’effort de formation réalisé par les investisseurs est partagé et le risque amoindri, espère aussi Patrice Talon.
Pour ce qui est du capital financier, il a été décidé avec le gouvernement chinois d’innover encore plus. Ainsi, toute entreprise chinoise désireuse d’investir au Bénin pourra disposer d’un co-investissement public sino-béninois. « En nous appuyant sur le China-Africa development fund, nous allons mettre en place un mécanisme de co-investissement qui permettra de sécuriser les investisseurs chinois au Bénin. Si au bout de cinq années, l’investisseur souhaite se retirer du Bénin, la plateforme reprendra l’investissement et son capital lui sera remboursé », a exposé le président béninois au secteur privé chinois. Ce serait, selon lui, un moyen formidable de promouvoir un nouveau paradigme, celui qui incite à l’investissement productif des entreprises chinoises en Afrique.
Ce discours plus qu’incitatif du chef de l’Etat béninois n’est pas limitatif à la Chine. A l’instar de l’Empire du Milieu, de nombreux autres investisseurs à travers le monde, s’intéressent au Bénin. Indiens, Pakistanais, Américains pour ne citer que ces exemples, goûtent déjà aux délices du nouveau Bénin économique ; sans oublier les nombreux autres qui se bousculent aussi aux portes du pays.