La Nation Bénin...
Le
collège des ministres-conseillers est désormais connu. Dès lors, ces douze
proches collaborateurs du chef de l’Etat auront pour rôle fondamental d’oeuvrer
pour l’efficacité de l’action gouvernementale.
La
liste des 12 ministres-conseillers est dévoilée, au terme du Conseil des
ministres de ce mercredi 11 décembre. Plus qu’une instance politique, ce
collège de nouveaux collaborateurs du président Patrice Talon aura un rôle
important à jouer pour l’efficacité de l’action du gouvernement.
Selon
le décret 2024-006 du 9 janvier 2024 portant création, attributions,
organisation et fonctionnement du collège des ministres conseillers à la
présidence de la République, le ministre conseiller a pour mission de
contribuer, d'une part, à la définition de la politique du gouvernement et
d'autre part, au suivi de la mise en œuvre du Programme d'action et des
initiatives du gouvernement. En cela, cette structure novatrice a pour
prérogatives de participer à l'élaboration des politiques sectorielles et de
contribuer à l'élaboration des discours politiques dans lesquels elle fait
valoir les idées, les options et les opinions du gouvernement, de manière à
informer la population et à lui expliquer certaines prises de position du
gouvernement. Le collège des ministres conseillers se renseigne aussi et prend
en considération tous les éléments d'une situation donnée afin d'être en mesure
de proposer des solutions pertinentes au chef de l'Etat; assure le suivi sur le
terrain de l'exécution des décisions et des directives du chef de l'Etat et le
traitement des dossiers soumis au cabinet du chef de l'Etat. Il fait également
le suivi de la mise en œuvre des projets, réformes, programmes et initiatives
du gouvernement, en relation avec les cellules de suivi de la présidence de la
République, les ministres sectoriels et les entités en charge de l'exécution du
Programme d'action du gouvernement ; puis participe à la préparation des
décisions du Conseil des ministres et effectue toute autre activité à la
demande du chef de l'Etat.
A
en croire le décret régissant cette structure, le ministre conseiller est un
collaborateur du président de la République. En cela, ses membres sont nommés
par décret sur proposition des partis politiques membres de la majorité
présidentielle à l'Assemblée nationale ou qui soutiennent l'action du
gouvernement.
Au
plan structurel, le collège des ministres conseillers est dirigé par un
coordonnateur désigné par le chef de l'Etat. Ce dernier a pour rôle de suivre
la mise en œuvre des programmes d'actions des ministres conseillers et de
participer aux réunions, séminaires et activités du Conseil des ministres, à
l'instar des membres du cabinet du président de la République.
Au
plan fonctionnel, les 12 postes sont créés par un autre décret pour constituer
ce collège et cela concerne des secteurs socioéconomiques précis.
Précisions
«
Il est impératif que ceux qui ont la tête dans le guidon, aient à leurs côtés
des conseillers, des gens qui portent la vision, qui connaissent les réalités
du terrain et qui peuvent donner les recommandations qu'il faut, sans avoir la
tête dans le guidon ». C'est la principale motivation de la mise en place du
collège des ministres conseillers à la présidence de la République. Du moins,
c’était l'explication donnée par Patrice Talon, président de la République, qui
a proposé l'idée au Conseil des ministres qui l'a validée. Le chef de l’Etat a
longuement justifié ce choix, lors de la conférence de presse qu'il a donnée,
en février dernier, au palais de la Marina. En fait, le président de la
République semble se rattraper par rapport à son option de mettre l'accent bien
plus sur les compétences techniques que sur les considérations politiques afin
d'obtenir des résultats probants. « Depuis mon premier mandat, vous avez
constaté que nous faisons appel à des compétences techniques. Le pays a besoin
de deux choses pour se développer. D'abord, que la vision soit claire et la
vision est définie par les élus qui exposent aux populations ce qu'ils comptent
faire si elles leur accordent leur confiance... Ensuite, la mise en œuvre
requiert souvent des compétences qui ne sont pas parfois politiques », avait
indiqué le président de la République. Ceci est d'autant plus important que
pour un pays qui "a tout à construire ", l'exigence de la compétence
ne peut que primer sur la politique. A son avis, point n'est besoin de se
comparer à des pays développés dans lesquels il existe des super structures qui
appuient les ministres et les orientent dans la prise de décisions efficientes,
qui prennent en compte les réelles aspirations des populations. «Ici par
contre, les ministres sont parfois appelés à faire des arbitrages de base »,
fait-il constater. Ce qui incite à opérer une nécessaire imbrication du
politique aux compétences avérées pour des décisions techniques. Et c'est
justement ce qui se fait avec la création du collège des ministres conseillers.
Cette structure permet également une meilleure implication des partis
politiques ayant œuvré pour l'avènement d'un régime au pouvoir■