La Nation Bénin...
Les
deux anciens présidents de la République, Nicéphore Soglo et Boni Yayi, étaient
au palais de la Marina, ce lundi 1er juillet, où ils ont été reçus en audience
par le chef de l’Etat, Patrice Talon. Même si aucune déclaration n’a été faite
à la fin des échanges, il va de soi que les deux parties ont certainement
abordé la question de la crise entre le Bénin et le Niger.
Des discussions entre Patrice Talon, chef de l’Etat, et Nicéphore Soglo et Boni Yayi, deux anciens présidents de la République, ce lundi 1er juillet, au palais de la Marina, rien n’a filtré officiellement. Mais cette audience intervient quelques jours après le séjour des deux anciens chefs d’Etat à Niamey au Niger. La résolution de la crise entre le Bénin et le Niger était sans doute au cœur des échanges. Présage de futures évolutions dans les relations entre les deux pays, suite aux multiples efforts du Bénin pour la normalisation de la situation.
En
fait, depuis les décisions successives de la Conférence des chefs d’Etat de la
Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest portant entre autres
sur la fermeture des frontières des pays voisins du Niger dans un premier temps,
puis leur réouverture par la suite, le Niger continue de garder la dent dure
contre le Bénin. Le pays de Tiani qui, entretemps, avait fermé ses frontières,
les garde toujours fermées. Toutes les démarches du gouvernement béninois pour
l’assouplissement de cette position ont été vaines. Même l’envoi du ministre de
l’Energie et des Mines à Niamey n’a pas trouvé grâce aux yeux de la junte
nigérienne qui avait refusé de le recevoir malgré l’épineuse question de la
gestion du transport du pétrole entre les deux pays.
La main tendue du chef de l’Etat
Au bout de maints efforts pour une normalisation de la situation, le président Patrice Talon avait alors fait une déclaration pour prendre acte de la position de ses interlocuteurs. « Le Bénin a été par ma voix l’un des tout premiers pays à plaider pour la levée des sanctions contre les pays objet de coups d’Etat dont le Niger. Nous avons bataillé pour que la situation au Niger soit normalisée, ayant pris acte du changement politique qu’il y a eu, bien que contraire aux dispositions universellement reconnues et promues, les voies des élections», avait déclaré le chef de l’Etat avant d’exprimer sa désolation. « Il est malheureux de constater que depuis lors, ce n’est pas le cas du côté des autorités nigériennes. Nous avons pris notre mal en patience car notre souhait est que les deux peuples continuent de vivre en paix et en harmonie et que les deux peuples de part et d’autre travaillent pour le développement commun et la lutte contre le terrorisme et l’insécurité qui sévissent actuellement au nord du Bénin en provenance du sud des pays du Sahel », avait-il ajouté. Malgré tout, le président de la République est resté dans sa logique de dialogue pour l’apaisement. Dans ce sens, son gouvernement a autorisé le chargement du pétrole nigérien à Sèmè-Kpodji au Bénin, sans aucune condition, si ce ne sont celles concernant la sécurité du lieu des opérations. « J’appelle de tous mes vœux les autorités nigériennes pour que le Bénin et le Niger retrouvent la fraternité qui a toujours existé et je les rassure que le Bénin n’agressera jamais le Niger. Il n’est pas de notre intérêt et ce n’est pas dans nos intentions. Je saisis cette occasion pour leur adresser un message de fraternité, d’amitié et de solidarité », avait lancé Patrice Talon, dans cette déclaration à l’endroit de l’opinion nationale et internationale■